J.O. de Paris : Le grand défi des DRH

Par Laurent F.
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J.O. de Paris : Le grand défi des DRH

Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris approchent, et avec eux la très probable saturation des transports en commun. Charge aux DRH de penser dès à présent aux différentes solutions à instaurer. Et si le télétravail semble largement privilégié, d’autres options existent qui méritent d’être considérées…

Entre la mise en place de périmètres de sécurité qui interdiront la circulation à tous, les engins motorisés, la fermeture de certaines stations de métro et la plus que probable saturation des transports en commun, circuler autour des sites olympiques risque de devenir un véritable casse-tête. Tout particulièrement en Île-de-France évidemment puisque c’est là que se dérouleront la grande majorité des épreuves. À cela, viendra s’ajouter l’explosion des prix des tickets, du moins pour les usagers irréguliers des métros, tramways, bus et RER. Face à ces problématiques de taille, les DRH franciliens n’ont donc d’autre choix que de devoir anticiper dès à présent la mobilité et (plus globalement) l’organisation du travail au sein de leurs entreprises. Un défi qui -dans une moindre mesure, certes!- touchera aussi des métropoles comme Marseille, Nice, Bordeaux, Lille, Nantes ou encore Lyon, Saint-Etienne et Châteauroux où, du 26 juillet au 11 août, se dérouleront des épreuves de football, de handball, de basketball, de voile et de tir.

Télétravailler pour désengorger (un peu) les transports en commun ?

Alors, pour quelle solution opter ? Bien entendu, la facilité serait d’opter pour une fermeture totale de l’entreprise pendant la durée des J.O, imposant ainsi à chacun la date de leurs congés. Mais toutes ne peuvent évidemment pas se le permettre. C’est ainsi que, pour une immense majorité, une autre solution s’impose massivement : le télétravail, tel qu’il avait été choisi par les Londoniens pendant les J.O. de Londres 2012. Largement testée et approuvée pendant toute la crise sanitaire, cette solution aurait le mérite de désengorger les transports en commun. Et de régler rapidement l’organisation du travail. D’ailleurs, d’une voix quasi-commune l’ex-Ministre des transports Clément Beaune et la Présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse ont fait plus que le sous-entendre : «Il vaudra mieux faire plus de télétravail pour ceux qui le peuvent» afin de «décharger un peu nos transports du quotidien pendant cette période.»

Une mesure facile et rapide à prendre, mais…

Pas si simple, pour autant. Car le télétravail présente (on le sait) quelques inconvénients qu’il faut pouvoir et savoir contourner. À commencer par le sentiment d’isolement des salariés, et les difficultés d’organisation lorsqu’on travaille depuis sa cellule familiale. A fortiori pendant l’été! Selon Bernard Cohen-Hadad, président de la CPME (Confédération des Petites et Moyennes Entreprises) d’Île-de-France, «c’est le bon moment pour prendre le pouls des salariés. On n’est plus dans le télétravail subi comme durant la pandémie, mais le télétravail voulu.» Et s’il est majoritairement souhaité par les équipes ? Alors, la mesure sera simple à appliquer puisqu’un simple échange de mails entre employeurs et salariés suffira le plus souvent à acter la décision. D’autant que des accords collectifs ont souvent été pris qui prévoient un possible aménagement en cas de situation dite «exceptionnelle».

Les collectivités locales aussi…

De leurs côtés, que feront les collectivités concernées ? Si la Mairie de Paris n’a pas encore communiqué sa décision face au télétravail, celle de Saint-Denis où se situe le Stade de France a depuis longtemps livré son plan d’action : durant toute la durée des épreuves, les agents et collaborateurs dont le métier permet de télétravailler le pourront cinq jours par semaine, contre deux en temps «normal». Une possibilité, mais en aucun cas une obligation. D’autant que la municipalité souhaite voir ses équipes pleinement actrices des J.O. Preuve en est le programme «Ambassadeurs-Ambassadrices» qu’elle a souhaité mettre en place. Son principe est simple : sur la base du volontariat, tout agent pourra (sur son temps de travail) jouer les guides touristiques auprès des visiteurs et des spectateurs.

Quelles alternatives face au télétravail ?

Restent les solutions alternatives, voire même complémentaires. Plutôt qu’un télétravail à 100% on peut aussi renforcer le flex office qui s’est aujourd’hui imposé auprès de tous. Le temps des J.O, on peut donc diriger nos équipes dans l’un des nombreux espaces de coworking qui se sont développés depuis quelques années, et qui proposent une organisation de travail à la carte. On peut même y décentraliser nos activités, ou au moins nos réunions. Parmi les acteurs, citons Chateauform’, Multiburo, Weworks, Newton Offices… mais la liste est longue!

Le vélo : une solution gagnant-gagnant

Enfin, autre solution, tout aussi simple à mettre en place : créer (ou enrichir) son FMD en optant -si ce n’est déjà fait- pour une flotte de vélos en libre-service au sein de l’entreprise. Ou pour des vélos de fonction. Facile à mettre en place, de nombreux acteurs (comme Tim Mobilité, Zenride ou encore Tandem) la proposent. Une solution qui présente un côté indéniablement pratique et fonctionnel en cette période précise où vélo et marche à pied seront nettement privilégiés. Mais elle a aussi le mérite de multiplier les (autres) avantages. Et plus encore si on choisit de la pérenniser. Car non seulement elle permettra de réduire singulièrement les coûts liés aux déplacements et au stationnement des collaborateurs, mais elle participera incontestablement au bien-être au travail devenu aujourd’hui primordial. Sans compter notre RSE qui s’en trouvera forcément renforcée. Tout comme l’image de l’entreprise et son attractivité. Du gagnant-gagnant, donc.

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