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Economie circulaire: Les emballages des produits cosmétiques bientôt consignés

Economie circulaire: Les emballages des produits cosmétiques bientôt consignés

par Laurent F.

Si l’idée d’un retour de la consigne des contenants en verre fait encore débat, celle-ci concernera très prochainement nos produits de beauté. Dans le but de réduire les emballages, douze géants du secteur vont tester le procédé.

Douze grandes marques au service du réemploi

À l’origine de cette initiative qui ne passera pas inaperçue se trouvent le réseau d’experts Circul’R et son partenaire. À savoir le cabinet de conseil en stratégie et en réinvention pour la transformation durable des entreprises We Don’t Need Roads. La mission de Circul’R ? Instaurer une collaboration entre tous les maillons de la chaîne de valeur des différents secteurs liés à la consommation en permettant aux différents acteurs économiques (grandes entreprises, collectivités, institutions…) de co-construire des solutions au sein de leurs écosystèmes. Et c’est à celui des cosmétiques qu’il vient tout particulièrement de s’adresser en réunissant dix grandes marques, et non des moindres : L’Oréal, Chanel, Clarins, Melvita, Yves Rocher, Pierre Fabre, Parfums Beauté, Laboratoires SVR, La Rosée et Aromazone. À celles-ci viennent aussi s’ajouter deux célèbres distributeurs : Nocibé et Séphora. Pour tous, un objectif commun : réduire les emballages à usage unique, en cohésion avec les ambitions de la loi AGEC. Pour ce faire, un projet pilote de consigne sur des produits de soin en points de vente devrait être lancé d’ici la fin 2024 qui fera appel au réemploi des dits emballages.

Bon à savoir : Un décret daté du 8 avril 2022 (transcrit dans le Code de l’environnement) précise qu’«un emballage réemployé ou réutilisé est un emballage faisant l’objet d’au moins une deuxième utilisation pour un usage de même nature que celui pour lequel il a été conçu, et dont le réemploi ou la réutilisation est organisé par ou pour le compte du producteur.» De plus, «un emballage faisant l’objet d’au moins une deuxième utilisation en étant rempli au point de vente dans le cadre de la vente en vrac, ou à domicile s’il s’agit d’un dispositif de recharge organisé par le producteur, est réputé être réemployé.»

Des économies financières… et environnementales 

On s’en doute, cette expérimentation (soutenue par le fonds réemploi de Citeo) présente de multiples avantages pour ces grandes enseignes, comme l’explique le co-fondateur de Circul’R Jules Coignard: «Le modèle de consigne pour les cosmétiques demeure largement inexploré en France, voire inexistant. Notre ambition est de le développer, et le faire en coalition s’impose comme une stratégie essentielle. En effet, la mutualisation des flux permet notamment une réduction substantielle des coûts, aussi bien sur le plan économique qu’environnemental. Cette dynamique collective facilite par ailleurs l’engagement des laveurs et des consommateurs grâce à un parcours et des standards harmonisés entre les différentes marques. Enfin, le fait de compter parmi les membres de la coalition des acteurs majeurs de l’industrie renforce notre pouvoir de conviction auprès des institutions publiques, contribuant ainsi à une évolution positive du modèle de consigne en France.»

À noter : Rappelons que la loi AGEC interdira les emballages en plastique à usage unique d’ici à 2040. Et que, d’ici là, elle a fixé des objectifs intermédiaires : 7% des emballages devront être réemployés d’ici à 2025, 10% d’ici 2027. De même, un projet de règlement européen sur les emballages et déchets d’emballages est programmé pour 2025.

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