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Environnement de travail télétravail

Environnement de travail: Comment les salariés franciliens envisagent leur avenir…

par Laurent F.

Depuis 2014, le baromètre Paris Workplace-SFL analyse chaque année la perception des salariés vis-à-vis de leur environnement de travail. La dixième édition vient d’être publiée. Réalisée par l’Ifop sur un échantillon de 1 300 Franciliens, elle leur pose une question essentielle: selon eux, à quoi ressembleront leurs bureaux dans dix ans? Une interrogation qui s’appuie, bien évidemment, sur le développement du flex office, l’émergence de l’IA, et l’impact de la transition écologique.

Flex office: Le distanciel d’accord, mais pas sans présentiel! 

On le sait: imposé par la crise du Covid le télétravail a été largement plébiscité quand bien même il n’est jamais apparu comme LA solution idéale. Car, non, le bureau n’a été ni abandonné ni rejeté pour autant. Ce que l’on souhaite désormais? Travailler où on veut quand on veut (ou à peu près)! Pour preuve, 79 % des salariés interrogés font aujourd’hui de la possibilité du distanciel un solide critère au moment de choisir un poste. Ce qui n’empêche que 60 % refusent l’idée qu’il soit rendu obligatoire. Car le bureau reste bel et bien indispensable à une majorité. Pour 48% des salariés (soit 6 points de plus en quatre ans), c’est le lien social qui y est le plus apprécié. Tout particulièrement chez les jeunes qui voient leurs collègues à 62% comme des «amis». Les plus de 50 ans, eux, ne sont que 38% à le penser. Toujours et-il que la moitié des actifs franciliens jugent que «le bureau est un lieu de vie où il est agréable de passer du temps, et pas seulement un lieu de travail» Soit 12% de plus en l’espace de cinq ans. 

Pour autant, si le phénomène est déjà notable (tout particulièrement depuis la crise sanitaire), le mouvement démographique devrait se poursuivre. Puisque l’on télétravaille davantage, alors déménager en région s‘accentuera encore davantage dans les temps qui viennent. Du moins, selon les salariés interrogés qui sont 57% à se dire prêts à partir pour revenir travailler deux ou trois jours par semaine à Paris.

80 % des salariés préfèreraient travailler dans une zone mixte plutôt que dans un quartier d’affaires

Quel serait le bureau idéal pour les salariés franciliens?

S’il y a six ans seulement 30% des salariés franciliens déclaraient que les bureaux constituaient un facteur déterminant lors du choix de leur futur lieu de travail, les choses ont incontestablement changé: ils sont désormais 55% à l’envisager ainsi. Un chiffre aussi impressionnant que surprenant à l’ère du flex office! Et, tant qu’à faire, autant que ces bureaux se situent dans des quartiers mixtes plutôt que dans ceux consacrés aux seules affaires. 80 % des salariés préfèreraient travailler dans une zone comprenant bureaux, commerces et logements. Ce qu’ils espèrent vivre d’ici dix ans? L’«hyper mobilité», à savoir la possibilité de bouger pendant la journée, tant à l’extérieur pour profiter des activités dans le quartier qu’au bureau pour aller de pièce en pièce en fonction des besoins et des envies. Et puisqu’il s’agit de dresser un scénario du futur idéal, alors autant y aller franchement! Pour 39% des salariés franciliens, le bureau de demain sera accessible en permanence, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Et il intégrera toute une gamme de services. Pour 44% on y trouvera des services médicaux (salles de consultation, kinés…), Pour 40% des services de bien-être (un salon de coiffure, un masseur etc…), et 31% imaginent même des espaces pour accueillir leurs animaux de compagnie. On peut rêver, non? 

Et la transition écologique dans tout ça?

Inévitablement, la lutte pour le climat aura des conséquences plus fortes encore qu’aujourd’hui, selon les salariés interrogés. Là encore, ce ne sont que des supputations mais tout de même: 45% parient sur l’interdiction (ou la limitation) des voyages d’affaires en avion (et même 53% des plus hauts revenus). D’ailleurs, tous salaires confondus ils sont 62% à le souhaiter. 36% entrevoient aussi la fin des parkings voitures au profit des seuls vélos. A ce propos, ils sont aujourd’hui 13% à l’utiliser comme moyen de déplacement domicile-travail alors qu’il y a trois ans, ils étaient trois fois moins. 28% parient sur la disparition de la climatisation; 40% pensent qu’il n’y aura plus d’eau chaude dans les bureaux, et 69% que lumière et chauffage seront adaptés automatiquement en fonction de l’occupation des bâtiments. Quant à la végétalisation des façades, elle sera généralisée selon 39% d’entre eux.

53% des moins de 25 ans pensent que l’IA aura remplacé la majorité des emplois de bureau dans dix ans

Ce que l’IA risque de changer

Restent les méthodes travail. En plein développement l’IA nous place aujourd’hui aux prémices de grands bouleversements. Ce qu’elle va changer? La réponse des salariés franciliens est simple: tout! 55% jugent probable que d’ici dix ans l’intelligence artificielle génèrera tous les documents, et 41% pensent qu’ils n’utiliseront plus de clavier, mais commanderont tout à la voix. Mieux, 44% pronostiquent l’arrivée des hologrammes dans certaines réunions. Les moins de 25 ans sont même 62 % à le penser. Pas de quoi se réjouir pour autant puisque 42% pensent que l’IA aura remplacé la majorité des emplois de bureau, 53% chez les moins de 25 ans… Autre effet négatif fortement craint: le renforcement du contrôle: 36 % pensent qu’en télétravail, la caméra de leur ordinateur devra être allumée en permanence pour surveiller la présence et la productivité du salarié lorsqu’il travaille de son salon. 

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