Annoncé récemment par le Préfet de Police de Paris, le plan de circulation autour des sites de compétitions est désormais connu. Une chose est sûre: circuler en voiture à Paris s’annonce d’ores et déjà comme… une épreuve olympique!
4 types de périmètres
Sujette à bien des débats, la question de la sécurité fait partie des plus lourds enjeux dans l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris. C’est donc très en amont que le Préfet de Police de Paris Laurent Nuñez a souhaité révéler le plan de circulation mis en place le temps de l’événement. Un plan qui pourra évidemment évoluer d’ici à l’ouverture des Jeux, mais qui se définit en quatre périmètres de sécurité installés autour de chaque site olympique et paralympique:
- Le Périmètre organisateur sera le plus «contraignant» dans la mesure où seules les personnes munies d’un billet ou d’une accréditation (les athlètes, les organisateurs, les journalistes, les prestataires de services…) pourront entrer. Il se situera évidemment au plus près des sites.
- Le Périmètre de protection (dit SILT) correspondra aux mesures anti-terroristes en vigueur. Pour y entrer, les personnes seront systématiquement fouillées et contrôlées. «Ce périmètre n’englobe en général pas de riverains, sauf pour la cérémonie d’ouverture et de manière limitée pour quelques sites.», précise Laurent Nuñez.
- Le Périmètre rouge sera interdit à la circulation des véhicules motorisés (y compris les scooters), mais ni aux piétons ni aux vélos. Des dérogations pourront toutefois être accordées.
- Le Périmètre bleu (dit Périmètre de réglementation) sera le plus large de tous. Seuls les riverains, les commerçants et les personnes souhaitant se rendre dans un commerce, un restaurant ou chez des habitants du quartier concerné pourront y entrer en voiture. Une condition toutefois: présenter une attestation.
Le grand retour des attestations
«Les services de l’État, le comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 et la Ville de Paris ont un objectif commun: limiter au maximum les impacts de ces périmètres sur la vie quotidienne des Parisiens qui vivent près des sites de compétition et sur les activités économiques et sociales pendant les Jeux.», explique la Mairie sur son site internet. D’où les dérogations et attestations qui pourront être accordées dans les périmètres dits rouges et bleus. Mais à qui? A ce jour, rien n’est définitivement arrêté, a précisé Laurent Nuñez. Devraient tout de même être concernés: les riverains motorisés, les personnes travaillant dans ces zones, celles qui devront venir en urgence pour une intervention (un plombier, un serrurier ou un vitrier, par exemple). Et celles qui viennent visiter un proche en situation vulnérable. La gestion de ces dérogations sera assurée par une plateforme numérique qui délivrera les attestations nécessaires via un QR Code à présenter lors des contrôles.
Des restrictions 24 heures sur 24?
A cette question, la réponse du Préfet de Police est claire: «Elles ne seront activées que sur le temps des compétitions, deux heures trente avant le début des épreuves et jusqu’à une heure après. Il y aura juste le cas particulier du village olympique à Saint-Denis. Les restrictions autour de Paris centre, par exemple, pourraient être effectives de 6h30 à minuit. Et, encore une fois, ces limitations concernent uniquement les véhicules motorisés.» Quant aux voies réservées sur le périphérique et sur certains grands boulevards, elles seront elles aussi sujettes à horaires.
Des zones entièrement fermées pendant plusieurs mois
En 2024, les embouteillages devraient battre tous les records dans la capitale! Et pour cause, certains quartiers seront inapprochables bien avant le début des Jeux. Ce sera le cas de la place de la Concorde fermée à la circulation dès le 1er juin. Elle ne devrait rouvrir que progressivement à partir du 7 septembre jusqu’à la désinstallation complète des installations… fin octobre!
Près des Invalides et du Grand Palais, c’est à la mi-avril que les travaux seront entamés. D’abord sur les pelouses des Invalides, avant d’impacter le pont Alexandre 3 et le Cours de la Reine fermés à partir de la mi-mai. Quant au démontage il ne sera effectif qu’à la fin octobre, là aussi.
Du côté du Champs de Mars et du Trocadéro, les travaux devraient commencer dès mars, avec pour conséquence une fermeture progressive de la zone, notamment sur la place du Trocadéro, sur l’Avenue des Nations Unis et sur le Pont d’Iéna. Il faudra attendre mi-septembre pour envisager un retour à la normale.
Bon à savoir: Pour connaître les autres zone (celles situées en banlieue, notamment), sachez que la Préfecture de Police a publié sur son site toutes les cartes les recensant.
Et du côté du métro?
Les stations situées dans les périmètres rouges et bleus resteront ouvertes. Sauf dans les périmètres de protection (SILT), comme Concorde, Tuileries, Champs-Élysées Clemenceau. «On ne peut pas avoir de station de métro à l’intérieur d’un périmètre de protection avec des gens qui n’auront pas été fouillés», justifie le Préfet. Avant de préciser: «Certaines stations proches de sites fermeront pour des raisons capacitaires parce qu’elles sont trop petites. La RATP et IDFM donneront prochainement des précisions sur ce sujet.»
Une vigilance ultra-rouge pour la cérémonie d’ouverture
Au regard de la forte menace terroriste (tout particulièrement après la récente attaque du Pont Bir Hakeim), la cérémonie d’ouverture organisée sur la Seine le 26 juillet prochain fait l’objet de toutes les attentions. Les préparatifs impacteront la circulation dès le début juin sur les quais, début juillet sur les différents ponts parisiens. Quant à la désinstallation, elle devrait s’opérer courant août et bloquer toute circulation jusque là. En clair, toute la zone se trouvant autour de la Seine et des quais bas sera catégorisée en périmètres rouges et bleus. Et, bien entendu, pour des raisons évidentes de sécurité, le jour même de la cérémonie tous les véhicules seront strictement interdits.