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Thomas Capiten: « Avec ce label, nous avons voulu créer une solution d’externalisation de moyens »

par Clara Blanquet

Thomas Capiten, Fondateur du label Engaged For Ocean (Engagé pour l’Océan) qui mobilise la société civile et œuvre concrètement pour la préservation du monde marin.

Cette interview a été réalisée au World Impact Summit édition 2024.

Pouvez-vous nous en dire plus à propos de ce label ?

Ce label a une véritable singularité, car il se pose comme complémentaire aux solutions qui peuvent d’ores et déjà exister. Et l’enjeu pour nous n’était évidemment pas de copier ou de remettre en question ces travaux très efficaces et de qualité qui sont menés, mais plutôt d’apporter une solution complémentaire d’aller plus loin. Pour résumer, les labels existants aujourd’hui ont une mission qui est généralement très définie dans la limitation ou la réduction de l’impact des outils productifs. Avec ce label, nous avons voulu créer une solution d’externalisation de moyens. Pour faire simple, pour obtenir le label Engage For Ocean, les entreprises qui sont liées à l’océan s’engagent à limiter leur impact, mais également de nous reverser une part infime de leur chiffre d’affaires. Pilotée par un comité scientifique indépendant, cette part sera ensuite réinjectée dans des projets ONG, associatifs et entrepreneuriaux, pour justement avoir une action très concrète et d’envergure pour préserver l’océan.

Quelles entreprises sont aujourd’hui éligibles à ce label ?

Les entreprises qui sont aujourd’hui éligibles au label Engage For Ocean sont extrêmement diverses. L’idée, pour nous, est très simple. Imaginez que nous supprimions l’aquasphère, que nous supprimions tous les océans et toutes les mers de la planète. Outre toutes les aspérités évidemment liées aux problématiques de la vie sur la planète, est-ce que votre génération de revenus serait impactée ? Est-ce que si nous retirions l’océan, vous feriez moins de chiffre d’affaires ? Si oui, cela veut donc dire que vous avez un lien avec l’océan et que vous êtes donc éligible. Cela veut dire qu’en partant de ce postulat, nous pouvons attribuer le label autant à des hôteliers ou à des restaurateurs qu’à des grandes compagnies maritimes, des grands ports maritimes, des centres de plongée, des promoteurs immobiliers ou toute autre activité qui va avoir un lien d’exploitation, soit par l’attractivité, soit par les ressources de l’océan.

Quel est l’objectif pour ces prochaines années ?

C’est un label qui est français, qui est né en France, que nous avons créé en 2023. On est basé sur la Côte d’Azur, à côté de Nice. Et nous avons comme ligne de mire la Conférence Océan des Nations Unies, qui rassemblera 190 chefs d’État à Nice en juin 2025. D’ici là, nous avons fait ce choix de déployer le label sur l’ensemble des secteurs éligibles sur la France métropolitaine, les DOM-TOM, et potentiellement là où nous pourrons le faire à l’international. Mais nous envisageons réellement ce déploiement international après l’United Nation Ocean Conference, c’est-à-dire à partir de 2026. C’est extrêmement important pour nous de créer ce maillage et ce tissu de collaborations avec à la fois les administrations, les institutions et également les autres acteurs de la préservation, de la connaissance et de l’entrepreneuriat. On a donc entamé des collaborations avec les régions, avec les métropoles, avec les pôles-mers, avec des incubateurs, avec des écoles également. Nous labellisons même les universitaires. L’idée étant de valoriser les filières durables de l’Océan pour créer cette génération prochaine qui, finalement, va être dans le prolongement de ses premiers efforts. Il est extrêmement important que nous soyons, non pas des modèles, non pas des symboles, mais au contraire que nous soyons un maillon d’une chaîne très grande que nous essayons de constituer aujourd’hui en France et demain partout.

Combien d’entreprises avez-vous labellisé jusque-là ?

Aujourd’hui, nous avons labellisé 16 entreprises sur le territoire français et nous avons une dizaine d’entreprises qui sont en cours de labellisation. L’objectif pour nous, à la fin 2024, c’est d’avoir labellisé 100 entreprises. Pour atteindre le chiffre de 500 en 2025, ce qui nous permettra, justement, à l’occasion de cette Conférence Océan des Nations Unies, de faire la preuve de l’attractivité et de l’efficacité de ce label pour générer ce mouvement pour la préservation de l’Océan. C’est comme ça qu’on construit ce déploiement, marche après marche, une étape après l’autre.

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