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trois personnes utilisant un téléphone portable

Économie circulaire: Et si on téléphonait autrement?

par Laurent F.

Lancée en novembre dernier à l’initiative de l’ADEME et du Ministère de la Transition écologique, une grande campagne de communication invite chacun à consommer différemment. S’il s’agit bien de changer nos habitudes, cela passe notamment par de nouveaux réflexes. A commencer par l’achat et l’usage de nos téléphones!

Si nos modes de consommation sont en train de se transformer, de toute évidence le chemin reste encore long. C’est la raison pour laquelle l’ADEME et le Ministère de la Transition écologique ont conjointement lancé la campagne «Épargnons nos ressources». Depuis novembre, à la manière d’une boîte à outils un site internet (epargnonsnosressources.gouv.fr) référence les bons gestes à adopter, et surtout les réflexions à mener avant nos éventuels achats. «Notre consommation est quatre fois plus élevée qu’en 1960. Et cette augmentation vertigineuse n’est pas sans conséquence sur l’environnement avec notamment l’épuisement des ressources naturelles et les émissions de gaz à effet de serre, sur l’économie avec le renchérissement des matières premières devenues plus rares, mais également sur la santé fragilisée par l’exposition aux polluants. Il est temps d’agir et de repenser notre consommation en se posant les bonnes questions, y est-il affirmé. Des questions finalement élémentaires et qui devraient devenir systématiques, ceci pendant tout le cycle de vie de nos produits du quotidien…

Louer ou emprunter plutôt qu’acheter

Première de ces questions: ai-je vraiment besoin de cet objet? Si oui, vient inévitablement la deuxième: comment acheter plus responsable? Plus tard, dès lors que le produit se trouvera hors d’usage, comment s’en défaire? Enfin, quelles sont les alternatives à mon nouvel achat? «Certains objets sont utilisés occasionnellement. (…) A titre d’exemple, la durée moyenne d’utilisation d’une perceuse tout au long de sa vie n’est que de dix minutes! Alors pourquoi m’encombrer d’un objet dont j’aurai, au final, peu l’utilité si je peux le louer à moindre coût ou l’emprunter gracieusement à mon entourage?», nous interroge l’ADEME qui, pour nous apporter les plus solides réponses, a mis à disposition un moteur de recherche intuitif proposant les solutions responsables disponibles tout près de chez nous.

Du côté de nos téléphones, tout reste à faire!

Des boîtes à livres installées dans nos rues jusqu’aux boutiques de seconde main en passant par les ateliers de réparation ou les recycleries, de nombreux acteurs y sont référencés et mis en avant. Et parmi eux, ceux d’un secteur où, en matière de consommation durable, tout ou presque reste à faire: la téléphonie mobile. Car si, pour vélos et voitures, l’option location s’est largement développée, celle de nos téléphones (et, plus généralement, de nos outils numériques) reste en très net retrait: seulement 1% du marché de la téléphonie en France. Et ne parlons pas de celle d’appareils reconditionnés… Pour autant, comme pour les autres produits du quotidien les lignes risquent désormais de bouger. Et pour cause, de plus en plus d’acteurs tentent désormais de développer ce segment. Comme Boulanger, Next Mobile, CertiDeal, Les Ateliers du Bocage, ou encore La Poste Mobile qui propose une offre spécifique via l’un des leaders français du secteur: Mobile.club. 

Un impact environnemental huit fois inférieur

Le concept de cette entreprise née en 2018? La location de smartphones reconditionnés au grand public comme aux entreprises. «Alors qu’un smartphone neuf émet 85 kg de CO2 au cours de sa première année de mise en service (dont 95% proviennent de sa fabrication), une étude de l’ADEME démontre qu’un téléphone reconditionné présente un impact environnemental huit fois inférieur. Cela représente 82 kg de matières premières économisées et 25 kg d’émissions de GES en moins par année d’utilisation. Avec 60 000 smartphones remis en circulation depuis sa création, Mobile.club a ainsi permis d’économiser 3.400 tonnes de CO2 par rapport à l’achat neuf.», se félicitent ses fondateurs. Des fondateurs qui misent -comme leurs concurrents- sur une véritable explosion du marché. Pour eux, aucun doute: «à l’instar du leasing automobile qui est passé de 12% du marché en 2012 à 47% en 2021, la location de smartphones représentera 50% du marché européen d’ici à cinq ansCertes, la projection semble particulièrement ambitieuse… mais pourquoi pas? 

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