On a déjà parlé (ici) d’urbanisme durable à l’échelle d’une ville ou d’un territoire. Mais que sont les écoquartiers? Voici les piliers essentiels que doivent respecter les quartiers durables, ainsi que quelques exemples concrets, partout en France.
Ville durable ou écoquartier: Quelle différence?
Un écoquartier vient, de la même façon que l’ensemble d’une ville, répondre aux fondamentaux imposés par toute construction durable. A savoir le respect des trois piliers que sont la performance environnementale, le développement économique et la cohésion sociale. Ainsi, que l’on soit élus, maîtres d’ouvrage, promoteurs ou résidents, il s’agit d’abord d’écouter et de décider ensemble. Une sorte de gouvernance écologique qui impliquera nécessairement chacun des acteurs. Et qui devra leur permettre l’accès aux informations environnementales afin de pouvoir prendre en compte les divers impératifs liés aux spécificités du territoire.
Ceci implique donc aussi une bonne communication, et surtout le renforcement d’une nécessaire cohésion sociale. Autre élément clé: à terme, l’urbanisme durable promeut une véritable mixité. Or, pour l’obtenir, les lieux doivent être attractifs tant pour les résidents que pour ceux qui viennent y travailler. Et, bien sûr, ils doivent être économiquement compétitifs.
Des points essentiels et incontournables
C’est une évidence: les performances écologiques des futurs aménagement sont un point essentiel. Il faudra d’abord penser aux eaux urbaines et à leur optimisation. Au traitement des sols, puis à la future gestion des déchets. Pourquoi ne pas mettre en place un système de tri et de recyclage, par exemple? Autre obligation: favoriser la nature en ville via les espaces verts, les murs et toitures végétalisés… Et, bien évidemment, les constructions et/ou rénovations devront respecter les réglementations en vigueur. Sans oublier la question des mobilités: l’écoquartier doit permettre une circulation fluide des mobilités douces, et viser à la réduction drastique du nombre de véhicules motorisés individuels.
Le label Écoquartier en soutien aux territoires
Créé en 2012, et piloté par l’Etat, le label Écoquartier permet d’accompagner les collectivités locales en favorisant l’émergence de nouveaux projets, et en garantissant leur qualité. Le processus se déroule en quatre étapes, de l’établissement du projet jusqu’à la confirmation de son installation et de sa durabilité. Pour ce faire, le label s’appuie sur une charte comprenant vingt engagements qui peuvent se décliner en quatre catégories:
- Démarche et processus
- Cadre de vie et usages
- Développement territorial
- Environnement et climat.
Quelques exemples d’écoquartiers partout en France
En 2013, pour sa première «promotion» le label Écoquartier a récompensé pas moins de treize écoquartiers. Parmi eux, Wolf Wagner à Mulhouse, Fréquel-Fontarabie et Claude Bernard dans les 20ème et 19ème arrondissements parisiens, ou encore les Rives de la Haute-Deûle à Lille. Pour autant, le tout premier à avoir été primé (dès 2009) par le ministère de l’Écologie est celui de la ZAC de Bonne, à Grenoble. Il s’étend sur 8,5 ha (dont 5 ha de parc) et abrite 850 logements, 5 000 m² de bureaux et 15 000 m² de commerces. De plus, une centrale photovoltaïque de 1 000 m² a été placée sur le toit d’un centre commercial, de même qu’un contrôle des consommations d’eau et un autre pour la gestion des déchets ont été installés.
Villes ou villages, tous sont concernés!
Mais l’on peut en citer encore bien d’autres. Comme à Rosny-sous-Bois où -sur d’anciennes friches industrielles ferroviaires- s’est construit l’ÉcoQuartier de la Mare Huguet qui bénéficie d’un emplacement stratégique, tout près du centre-ville et d’importants pôles d’activités. Surtout, ce quartier dispose d’équipements publics, scolaires, sportifs et culturels qui favorisent la mixité sociale dont on parlait plus haut.
En Aquitaine, l’ÉcoQuartier des portes du Pyla, à La Teste-de-Buch, se situe à dix minutes du bassin d’Arcachon. Construit sur les friches d’un ancien hôpital, il s’étale sur 11,5 ha. A terme il devrait accueillir 450 logements (des villas jusqu’aux logements collectifs).
Enfin, citons aussi le village de Roncherolles-sur-le-Vivier et son millier d’habitants. Là, dans l’agglomération rouennaise, une ancienne grande ferme et ses dépendances ont été transformées en un lotissement d’habitations et d’équipements publics, l’objectif étant de freiner l’étalement urbain du village. Proche du centre du bourg, 39 logements, un commerce et un parc public ont même été créés, ainsi qu’une place semi piétonne tout près de l’école.