Si les villes intelligentes s’implantent irrémédiablement au cœur de nos métropoles, comment faire pour ne pas laisser de côté les territoires ruraux et leurs zones souvent blanches ou leurs moyens plus modestes ? Heureusement, des solutions existent…
Officiellement, les chiffres sont rassurants. Après que l’Etat ait mis en place un grand plan d’action pour favoriser l’accès au numérique partout en France, le problème n’en serait plus vraiment un. Depuis fin 2021, les inégalités territoriales se seraient largement atténuées : 90% du pays serait désormais couvert par la 4G, contre 60% quatre ans plus tôt. De quoi crier victoire ? Pas tout à fait. Car, de toute évidence, les cas d’usagers ne parvenant pas à se connecter sont encore légion comme peuvent en témoigner les très réguliers articles et reportages à la une des médias. A l’ère du tout numérique et du développement des villes intelligentes, comment faire alors pour ne pas accentuer ce sentiment déjà souvent ressenti d’une France à deux vitesses ? Comment ne pas installer durablement une cartographie composée d’un côté de villes hyper connectées et de l’autre des villages totalement déconnectés pour qui toute solution dite «intelligente» semble inaccessible tant elles sont coûteuses et difficiles à déployer, ne serait-ce que du fait de leur faible densité urbaine ? Heureusement, des solutions existent qui permettent de bénéficier des atouts de la ville intelligente à moindre coût, et de transformer ainsi nos petites communes en… villages intelligent !
La mutualisation, une solution efficace et rentable
Le plus souvent, des solutions rapidement rentables et faciles à déployer sont mises en place. Dans leur majorité, elles concernent la collecte et le traitement des déchets, l’éclairage public, parfois la mobilité. Mais une autre option existe qui, à court ou moyen terme, peut sembler être LA solution : la mutualisation. De plus en plus nombreuses sont les communautés de communes à faire ce choix et à se regrouper en un syndicat numérique. L’idée ? Acheter par ce biais un bouquet de services avant que chacun de ces villages (ou petite ville) choisisse ceux qu’il ou elle souhaite s’offrir. Ainsi, des prestataires à mission de service public (mais aussi des acteurs privés, de plus en plus nombreux) ont adapté leurs offres à ces besoins, déployant désormais des solutions Saas (Software as a Service) spécifiquement dédiées. Avec un avantage conséquent pour les territoires : se transformer en ville intelligente sans devoir avancer les coûts d’installation !
Chercheurs, universités, collectivités et entreprises unis pour un même projet
Parmi les acteurs proposant ce type d’offres, on peut citer Abylon, notamment. Filiale de Veolia, l’entreprise accompagne les collectivités territoriales dans leurs projets de transformation numérique, écologique et organisationnelle. Sur son site internet, Abylon cite l’exemple d’un village faisant figure de pionnier en ce domaine, celui du village corse de Cozzano. Situé dans les terres, Cozzano mise depuis 2017 sur les avantages de la ville intelligente par le biais d’un projet baptisé «Smart Paesi». Une expérimentation menée en étroite collaboration avec l’université de Corse et le CNRS, en partenariat avec la collectivité locale ainsi que des entreprises de la région. Parmi les différentes solutions déjà déployées, les pompiers sont désormais équipés de capteurs, ce qui permet de les situer précisément et d’observer leur évolution sur le terrain, notamment pour mieux faire face aux feux de forêt. «Le village est aussi équipé de microcentrales hydroélectriques ainsi que de capteurs de température, de pollution de l’air et de qualité de l’eau. Un projet qui se veut global pour essaimer ensuite sur d’autres territoires.», explique Abylon.