Ce dimanche 4 février, les Parisiens étaient appelés à voter pour ou contre l’augmentation du tarif de stationnement des SUV dans la capitale. Le verdict a été rendu : après Lyon, Paris sera donc la deuxième grande ville de France à instaurer une tarification spécifique.
C’est fait. Après des mois de débats, les Parisiens ont tranché. Dans le cadre d’un vote aux allures de référendum, mais qui ne se voulait officiellement que consultatif, ils ont opté à 54,55% pour une tarification spécifique (et lourde) du stationnement des SUV dans les vingt arrondissements de la capitale. Une décision que l’équipe d‘Anne Hidalgo justifiait jusqu’ici par un souci de «sécurité, de partage de l’espace public et de pollution». Et qui vient répondre au succès considérable rencontré depuis plusieurs années par ces voitures plus grandes et plus lourdes. «Le poids moyen d’un véhicule représentait 975 kg en 1990, il est aujourd’hui de 1 233 kg.», explique la Mairie de Paris.
«Cette nouvelle tarification sera appliquée au 1er septembre prochain»,
Anne Hidalgo, le 4 février.
Et maintenant ?
Avec près de 55% des votes, les résultats paraissent donc sans appel. Pour autant, la nouvelle tarification n’est pas pour tout de suite. Il faudra d’abord attendre le prochain Conseil de Paris pour que cette nouvelle mesure soit portée à la délibération des élus. S’ils l’adoptent, plusieurs mois seront encore nécessaires. «Cette nouvelle tarification sera appliquée au 1er septembre prochain», a foncé Anne Hidalgo ce dimanche soir sur son fil WhatsApp. Mais, au fait, quels tarifs seront appliqués ? Et quels seront les véhicules véritablement concernés ?
225 euros pour six heures de stationnement !
Seront donc assujettis à la nouvelle tarification les véhicules thermiques et hybrides de plus de 1,6 tonne, mais aussi les voitures électriques de plus de 2 tonnes. Deux zones ont été prévues qui feront l’objet d’un tarif différent. En résumé, plus on stationnera au cœur de la ville, plus les prix flamberont. Ainsi, la première heure passerait à 18 euros en zone 1 (du Ier au XIème arrondissement) et à 12 euros en zone 2 (du XIIème au XXème). Concrètement, se garer une demi-journée près du Jardin des Plantes ou vers les Champs-Elysées (par exemple) pourrait coûter 225 euros au lieu des 75 euros d’aujourd’hui. Près de Montmartre ou de la Place d’Italie, ce sera 150 euros contre les 50 euros actuels. Plus dissuasif, c’est compliqué !
Bon à savoir : Selon les estimations de la Ville, cette hausse pourrait engendrer quelques 35 millions de recettes.
Des exceptions sont prévues
Certains conducteurs de SUV pourront continuer de bénéficier du tarif habituel. Ce sera le cas des résidents, du moins s’ils se garent dans leur zone de stationnement autorisée. Même chose pour les professionnels sédentaires (comme les artisans, les professionnels de santé et les chauffeurs de taxi). Sans oublier, bien entendu, les titulaires d’une carte mobilité Inclusion.
L’opposition raille la faible participation
Si, depuis quelques mois, les dents grinçaient du côté des différentes oppositions, le vote citoyen n’aura certainement pas suffi à les apaiser. À commencer par la participation jugée par tous très largement insuffisante. Sur les 1,3 million de Parisiens inscrits sur les listes électorales, seulement 78 000 ont fait le déplacement, soit à peine plus de 5%. À titre de comparaison, l’an dernier, le référendum sur les trottinettes avaient déplacé 100 000 votants.