Dès la mi-2024, les modalités du stationnement payant seront totalement revues dans les rues de Lyon. Dans le collimateur de la municipalité, les SUV jugés bien trop lourds, trop encombrants, et trop polluants…
A vivre à Lyon, il suffit aujourd’hui de s’acquitter d’un abonnement de 40 euros par an pour prétendre ensuite à un tarif résidentiel à prix unique (2 euros par jour, 6 euros par semaine ou 20 euros par mois). Plus pour longtemps. Car la Ville dirigée par l’écologiste Grégory Doucet est en train d’opérer un grand lifting de sa tarification. Sa volonté? «Garantir un juste partage de l’espace public, s’inscrire dans la politique de santé globale et répondre à l’urgence climatique», explique-t-elle dans un communiqué. Avec «plus de simplicité pour les artisans, un tarif familial et solidaire pour les résidents et un tarif progressif en fonction de la durée, motorisation et poids des voitures», a précisé Valentin Lungenstrass, l’adjoint délégué aux mobilités, à la logistique urbaine et aux espace publics, sur Twitter. Avant d’ajouter, au micro d’«Apolline Matin» sur RMC Info: «L’objectif, c’est d’envoyer un signal. Le poids des voitures n’est pas anodin.»
La guerre contre les SUV est déclarée
Bref, ces nouveaux tarifs de stationnement s’appuieront donc certes un peu sur la motorisation, mais surtout sur le poids du véhicule. Même si, bien entendu, la tarification s’avèrera tout de même très favorable aux V.E. «Face aux enjeux d’encombrement de l’espace public et d’urgence climatique, le constat est celui d’un alourdissement et d’un agrandissement des véhicules motorisés, constate Valentin Lungenstrass. C’est un constat souligné par la Convention citoyenne pour le climat et désormais intégré dans la loi. Ainsi, prendre en compte le poids des véhicules, en plus de la motorisation, pour la politique du stationnement permettra de créer une tarification plus juste.»
Concrètement, combien coûtera le stationnement lyonnais?
En clair, les propriétaires de voitures thermiques pesant de 1 000 à 1 725 kg et les conducteurs d’hybrides rechargeables dont le poids oscille entre 1 000 et 1 900 kg devront s’acquitter du tarif dit «standard». A savoir 30 euros par mois au lieu des 20 euros actuels. Au delà de ce poids, ce sera 45 euros qu’il faudra débourser. Un tarif majoré qui concernera aussi les voitures électriques les plus lourdes, c’est-à-dire celles dépassant les 2 200 kg. Comme, par exemple, le Ford F-150 Lighting et ses 3 tonnes. Ou l’Audi Q4 qui dépasse de peu les 2 200 kg.
En revanche, si votre V.E. pèse moins de 2 200 kg (comme la Tesla Model 3 et ses 1 830 kg, la Mustang Mach-E et ses 2 085 kg, et la grande majorité des modèles actuellement sur le marché), alors vous bénéficierez d’un tarif réduit de 15 euros par mois. Même chose si votre voiture thermique reste sous la barre des 1 000 kgs. Et même chose encore si vous êtes à la tête d’une famille nombreuse ou si vous vivez au sein d’un foyer à faibles revenus, quel que soit votre véhicule, son poids et sa motorisation. En résumé, et selon la Mairie de Lyon, «20% des automobilistes seront concernés par le tarif réduit, 75% par le tarif standard et 5% par le tarif majoré».
Et pour les professionnels?
Ils n’ont évidemment pas été oubliés: un abonnement annuel pour les «métiers du dépannage urgent», des tarifs préférentiels «pro chantier » et «pro artisan-commerçant» seront mis en place. Quant aux professionnels de santé, leurs tarifs de stationnement devraient aussi être revus. Dans tous les cas, si les tarifs et les modalités ne sont pas encore connus, une chose est sûre: les véhicules électriques bénéficieront là aussi d’un tarif préférentiel.
Pas de réduction pour les touristes
Cette tarification nous concernera-t-elle également si l’on vient visiter la capitale des Gaules? La réponse est… globalement oui. Oui pour le tarif standard et le tarif majoré. Oui aussi si l’on roule au volant d’une thermique ou d’une électrique «légère». Mais non pour les tarifs réduits familles nombreuses et solidaires réservés aux seuls Lyonnais.
Pour conclure, une bonne nouvelle: pas besoin de sortir sa carte grise à chaque stationnement pour justifier du poids de son bolide. «Tout sera fait d’une manière transparente, via la plaque d’immatriculation insérée sur l’application ou l’horodateur qui permettra de récupérer les données techniques du véhicule: le visiteur n’aura qu’à choisir sa durée», rassure Valentin Lungenstrass. Ouf!