Economie circulaire: Quinze grandes marques de la cosmétique expérimentent le réemploi des emballages

Par Laurent F.
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Cosmétiques

Annoncé en janvier dernier, le projet visant à consigner les contenants des produits cosmétiques est passé au stade de l’expérimentation en points de vente. Mais comment cette collecte et ce réemploi s’organisent?

On en parlait ici: en janvier 2024, le réseau Circul’R annonçait la création d’une collectif réunissant treize grandes marques et deux distributeurs comptant tous parmi les géants de l’industrie cosmétique. Leur objectif: travailler à la mise en place d’un système de consigne des emballages, ceci pour respecter les objectifs fixés par la loi AGEC. A savoir 7% de réemploi en 2025, 10% d’ici 2027. Après plusieurs mois d’étude et de réflexions, en partenariat avec le cabinet We Don’t Need Roads et l’éco-organisme Citeo, ce projet vient tout juste de passer à la phase d’expérimentation concrète, c’est-à-dire directement dans les points de vente. 

Un test grandeur nature

Pour l’heure, seuls huit points de vente sont concernés: trois boutiques Yves Rocher à Paris et à Rennes, trois pharmacies partenaires à Paris, Nantes et Angers, et enfin deux boutiques Aroma-zone à Paris et à Nice. Toutefois, une nette accélération du dispositif est prévue dans les prochaines semaines puisqu’une quarantaine de boutiques Sephora et Nocibé partout en France s’apprêtent à rejoindre ce test grandeur nature. Un test  qui concernera près d’une centaine de références (crèmes de soin, sérums, compléments alimentaires, gels douche, shampoings…) sélectionnées parce que couvrant les besoins quotidiens des consommateurs.

A noter: Outre le marques que l’on vient de citer, ont aussi rejoint le collectif Aderma, Avène, Chanel Parfums Beauté, Clarins, Ducray, Estée Lauder Companies pour la marque Clinique, Laboratoires SVR, La Rosée, Lancôme, Melvita et Vichy.

Comment cela se passe?

Côté clients, la procédure se veut très simple. Les points de vente participant à l’expérimentation ont posé (ou poseront) une PLV informant leurs clients sur le dispositif et les produits concernés. Après utilisation, ceux-ci n’auront qu’à rapporter les contenants vides en échange d’une rétribution financière immédiate ou (dans certains cas, au moins) de 50 points supplémentaires sur leur carte de fidélité. 

Et du côté des retailers et des marques? 

Pour Circul’R qui pilote l’expérimentation, «l’introduction d’un modèle de réemploi nécessite de repenser profondément la chaîne logistique. En particulier la logistique inversée et le lavage des contenants.» Là encore, les choses se veulent plutôt simples. Une fois rapportés par les clients, les contenants seront transportés vers des centres de tri et de lavage grâce à un système de transport mutualisé. Puis ils seront «comptabilisés, triés, et orientés vers le réemploi ou le recyclage en fonction de leur compatibilité au lavage.»

Des tests R&D sont d’ailleurs actuellement réalisés pour «identifier les meilleures méthodes adaptées à chaque type de contenant cosmétique, et contrôler la qualité du lavage sur le plan physique, esthétique et microbiologique. Ces processus, une fois validés, permettront un lavage à plus grande échelle dès mi-2025, après la première collecte en points de vente.» Le co-fondateur de Circul’R Jules Coignard ne cache pas son optimisme: «Grâce à la collaboration des marques et retailers et à leur engagement à travailler ensemble, nous réalisons un premier pas vers une transformation plus globale de l’industrie 

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