Ministre délégué aux Transports : qui est Philippe Tabarot?

Par Laurent F.
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En nommant cet élu cannois au poste de Ministre délégué aux Transports, François Bayrou a clairement fait les choix des territoires. Sur la Côte d’Azur comme au Sénat, son expertise sur la question des mobilités ne fait en effet aucun doute depuis longtemps, malgré les contestations parfois virulentes des oppositions. 

C’est donc Philippe Tabarot qui succède à François Durovray, l’éphémère Ministre des Transports du gouvernement de Michel Barnier. Sénateur LR des Alpes-Maritimes depuis 2020, l’élu cannois a été de 2015 à 2021 Vice-Président du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur où il était justement chargé des transports, de l’intermodalité et de la sécurité. Durant ses six années de mandat, il avait dû notamment gérer le dossier brûlant de la privatisation de la ligne TER entre Marseille et Nice, dont l’exploitation avait alors été confiée à Transdev.

En 2021, il s’agissait encore d’une grande première en France! Preuve de la reconnaissance dont il bénéficie sur son territoire, à l’annonce de sa nomination le maire de Nice Christian Estrosi a immédiatement réagi sur X: «Avec Philippe Tabarot, la France aura un ministre des Transports à la fois pragmatique, efficace et profondément ancré dans la réalité des territoires. Lorsque je présidais la région, en 2015, nous lui avions confié la vice-présidence de la responsabilité des transports. Et il a su déployer des solutions concrètes pour améliorer l’offre de mobilité dans notre région.»

Un farouche défenseur de l’encadrement du droit de grève dans les transports

Au Sénat, ces dernières années, Philippe Tabarot s’est aussi démarqué en défendant une ligne dure en matière de sécurité dans les transports. Et en travaillant à une proposition de loi visant à encadrer le droit de grève dans les chemins de fer avant les J.O. de Paris et à certaines périodes de l’année comme lors des vacances scolaires ou les jours fériés. «Nous disons oui au droit de grève mais non au blocage absolu de tout un pays.» avait-il alors déclaré.

Adopté au Sénat en avril dernier contre l’avis du gouvernement (et tout particulièrement contre celui de son prédécesseur Patrick Vergriete), cette proposition n’aura finalement pas dépassé le stade de l’examen en commission à l’Assemblée nationale. Aujourd’hui placé sous la tutelle de François Rebsamen, ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation, le ministre délégué aux Transports pourrait bien remettre ces deux dossiers en haut de la pile.

«La France a besoin d’une filière transport et logistique forte pour relever les défis du plein-emploi, de la réindustrialisation et de la transition écologique. L’heure n’est plus aux demi-mesures.»

Union des entreprises de transport et de logistique de France (TLF) 

De nombreux défis l’attendent déjà

Bien entendu, en voulant s’attaquer au droit de grève dans les transports, le sénateur LR qu’il était alors a suscité une levée de bouclier du côté des syndicats et des élus de gauche qui l’accusaient alors de tenir à leur encontre des propos «d’une violence considérable». Pour autant, c’est la satisfaction qui a semblé dominer ce 23 décembre au soir, lorsqu’Alexis Kohler a confirmé sa nomination. Le GART (Groupement des autorités responsables de transport) voit là «une occasion de faire avancer au plus vite la proposition de loi relative au renforcement de la sûreté dans les transports dont nombre de dispositions sont attendues pour sécuriser davantage la vie des usagers et le quotidien des agents de conduite et de contrôle.».

De son côté, l’Union des entreprises de transport et de logistique de France (TLF) a d’ores et déjà posé les priorités: «La France a besoin d’une filière transport et logistique forte pour relever les défis du plein-emploi, de la réindustrialisation et de la transition écologique. L’heure n’est plus aux demi-mesures.»

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