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Sondage: La voiture toujours aussi indispensable dans les déplacements domicile-travail des Français

par Laurent F.

Comment les actifs français se rendent-ils au travail? Quelle place occupe la voiture dans leur mobilité? Comment perçoivent-ils les ZFE-m? Autant de questions qui trouvent leurs réponses dans une enquête rendue publique il y a peu.

Filiale du BMW Group et présente dans trente-six pays, Alphabet accompagne les entreprises dans la mise en place de solutions et de services de mobilité adaptées à leur organisation. Alphabet France vient de publier son septième baromètre sur la mobilité des actifs français. Une enquête réalisée par l’IFOP en septembre dernier sur un échantillon représentatif de 1001 Français de 18 ans et plus. En voici les principaux enseignements.

Domicile-travail: 18 kilomètres et 24 minutes par jour en moyenne

Quelques faits statistiques, d’abord. Pour leur trajet domicile-travail, 40% des actifs  français circulent en zone urbaine, 30% en zone péri-urbaine, 30% en zone rurale. Ils font en moyenne dix-huit kilomètres par jour pour une durée de trajet d’environ vingt-quatre minutes, et même vingt minutes ou moins pour 58% des personnes interrogées. Mais, bien entendu, ces chiffres diffèrent selon les régions. En agglomération parisienne, seulement 10% des actifs mettent dix minutes ou moins et 44% trente minutes ou plus quand, dans le nord-ouest, la situation s’inverse: 38% mettent dix minutes ou moins pour se rendre au travail, et seuls 12% doivent y consacrer au moins une demi-heure.

La voiture reste incontournable

Initié en 2017, le baromètre Alphabet France a immédiatement souligné le caractère essentiel de l’usage de la voiture: 81% des Français l’utilisaient au quotidien pour leurs trajets domicile-travail cette année-là. Marquant un certain infléchissement dans les années qui ont suivi (72% en 2019), la crise sanitaire est passée par là, modifiant les habitudes. Ce sont désormais 75% qui l’utilisent au quotidien, un chiffre identique à celui de 2022. Toutefois, sans surprise, plus on vit et plus on travaille dans une grande ville moins on l’utilise: ils sont 64% à choisir la voiture dans les agglomérations de 100 000 habitants et plus, 85% dans les plus petites. Et c’est en région parisienne qu’on l’utilise le moins (51%) alors que dans le nord-ouest 84% la sollicitent.

Transports en commun et mutimodalité: Tout dépend des régions!

Lorsqu’ils ne se déplacent pas en voiture, ce sont les transports en commun que les actifs français privilégient: 21% les utilisent, et même 49% en région parisienne. Un choix avant tout économique pour 49% d’entre eux, mais 43% les jugent aussi plus rapides, 34% plus écologiques. Enfin, 20% n’ont, de toutes façons, pas d’autre solution. 

Mais les transports en commun n’ont pas que des «amateurs» ou des «habitués». Dans le sud-ouest, par exemple, seulement 9% des actifs les utilisent. Là-bas ou ailleurs, s’ils n’y font pas appel c’est d’abord et avant tout parce qu’ils n’ont pas accès à ces offres: plus d’un tiers  des actifs sont dans ce cas en France (35%), et même près de la moitié (48%) dans les plus petites agglomérations. Les autres raisons mises en avant? 10% les jugent trop peu fiables, 9% les considèrent trop fréquentés, 7% les trouvent trop coûteux. Surtout, 26% préfèrent faire appel à la marche à pied, au vélo ou encore à la trottinette. Bref, la mutimodalité s’installe:  29% des usagers utilisent au moins deux moyens de déplacement pour effectuer leurs trajets domicile-travail.

Voiture électrique: les freins persistent

Là encore, sans surprise, des deux motorisations c’est la voiture thermique qui est la plus massivement utilisée: 90% des actifs français en conduisent une, majoritairement en diesel (51%). Et si les usagers de véhicules électriques ou hybrides comptent pour 9% en France, leur part atteint 16% en région parisienne. 43% des conducteurs de véhicules thermiques se disent toutefois prêts à y venir, jugeant le VE plus écologique (55%), plus économique (43%), plus silencieux (27%) et plus agréable (22%). De toutes façons, 34% pensent qu’ils n’auront bientôt plus d’autre choix…

Pour autant, 57% des usagers actifs marquent encore  leur résistance. Et leurs freins demeurent les mêmes: trop cher à l’achat pour 67%, pas si écologique que ça pour 49%, pas assez de bornes de recharge pour 42%. Ou encore  un temps de recharge trop long (40%), une autonomie trop faible (38%) ou un accès impossible à une borne à leur domicile ou au travail (36%).

Les offres de mobilité en recul au sein des entreprises 

Mauvaises nouvelles, encore: si 59% des actifs interrogés déclaraient bénéficier d’au moins une solution de mobilité via leur entreprise en 2022, ils ne sont plus que 56% cette année. Par ailleurs, ils ne sont que 11% à disposer d’un budget mobilité ou d’un FMD. Et seulement 9% à avoir accès à un véhicule de fonction ou de service quand ils étaient 11% en 2022. Pour 21% d’entre eux, c’est une voiture électrique ou hybride qui est mise à leur disposition en même temps que des solutions de recharge dans 88% des cas. Où ça ? A 68% sur leur lieu de travail, à 33% à leur domicile, à 17% via une carte de recharge sur les bornes publiques. Par ailleurs, seulement 16% bénéficieraient d’un remboursement des frais kilométriques alors qu’ils étaient 20% en 2022. Quoiqu’il en soit, cette mise à disposition de voiture (thermique ou électrique) est plébiscitée: 40% aimeraient que leur entreprise la leur propose ou qu’elle continue à la leur proposer.

Bon à savoir: 29% des actifs interrogés ont déjà pratiqué (ou pratiquent) le covoiturage dans le cadre de leurs déplacements domicile-travail.

Les ZFE-m demeurent loin des préoccupations des salariés

Pour la première fois le Baromètre Alphabet France a évalué l’impact des ZFE-m sur les actifs français. Rappelons que douze métropoles les ont d’ores et déjà mis en place, et que d’ici 2025 les quarante-trois agglomérations de plus de 150 000 habitants devraient avoir instauré la leur. Et donc? Aucun doute: un véritable travail de pédagogie va devoir être mis en place! À peine plus d’un actif sur deux (56%) connait la catégorie Crit’Air du véhicule qu’il utilise pour ses trajets domicile-travail. Pire, 69% ne se pensent pas concernés par le sujet!

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