Baromètre Vinci Autoroutes : 85,7% d’autosolistes aux heures de pointe !

Par Laurent F.
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Baromètre Vinci Autoroutes : 85,7% d'autosolistes aux heures de pointe !

Le 6ème Baromètre de l’autosolisme réalisé par Vinci Autoroutes montre combien covoiturage et autopartage ont encore bien du chemin à parcourir pour convaincre tout à fait, et pour se transformer en des réflexes quotidiens.

Publié chaque année, le Baromètre de l’autosolisme réalisé par Vinci Autoroutes nous en dit plus sur l’avancée des mentalités quant à la nécessaire décarbonation des transports, notamment de ceux concernant les trajets Domicile-Travail. Pour connaître ces tendances, Vinci a pris soin d’analyser 700 000 véhicules aux abords de 13 métropoles françaises entre le 3 et le 14 juin dernier. Et si les deux dernières éditions laissaient espérer « l’amorce d’un changement positif des comportements des Français dans leurs déplacements », la version 2024 a de quoi faire largement déchanter. Car, à mesure que la prise de conscience sur le réchauffement climatique et sur les petits gestes à adopter pour amoindrir ses effets gagne du terrain, les (mauvaises) pratiques -elles- ne changent pas beaucoup.

Pire, en matière de conduite automobile elles s’accentuent. Car un constat s’impose : depuis 2021, et malgré la prime au covoiturage instauré par le gouvernement en 2023, l’autosolisme ne s’est jamais aussi bien porté. Au printemps 2024, 85,7% des conducteurs roulaient seuls dans leur voiture le matin. C’est 2,9% de plus qu’en 2023. 

Le covoiturage en baisse partout, sauf à Toulon et à Bordeaux

Plus précisément, le Baromètre de l’autosolisme réalisé par Vinci Autoroutes évalue le taux d’occupation moyen par véhicule à 1,22 personne, loin de l’objectif d’1,75 fixé à l’horizon 2030. Un sacré défi lorsqu’on sait que, pour parvenir à ce cap, il faudrait voir le nombre de covoitureurs multiplier par trois ! Toutefois, de nettes différences sont à noter selon les villes et métropoles analysées par le Baromètre. Ainsi, huit d’entre elles covoiturent beaucoup moins ces derniers temps. C’est le cas en Ile-de-France, et plus particulièrement à Paris où le covoiturage a baissé de près de 7%. A Biarritz, c’est encore pire: -8,4%. A Lyon, -6,6%, et à Aix-en-Provence -5,7%. Montpellier, Nantes, Toulouse et Tours eux aussi accusent une baisse.

Quant aux «bons élèves», ils se situent plutôt du côté de Toulon et de Bordeaux où l’on covoiture de plus en plus. À Toulon, l’autosolisme a diminué d’1,4% sur un an quand, à Bordeaux, Vinci Autoroutes a observé un léger recul de 0,9% sur l’A62 pour une quasi stabilité sur l’A10 (-0,1%). 

Baromètre Vinci Autoroutes : 85,7% d'autosolistes aux heures de pointe !

Une nécessité : Le développement de services et d’infrastructures

Reste donc à à inverser la tendance. Un chantier d’ampleur au regard des chiffres annoncés par Vinci Autoroute. Et un travail colossal pour les différents acteurs du covoiturage comme pour les différents territoires. Car, selon les auteurs de ce Baromètre, il semble plus que jamais  nécessaire de « développer les infrastructures et services destinés à faciliter et à ancrer le réflexe covoiturage pour les trajets domicile-travail ». Un développement qui passe par la multiplication (voire la création) de parkings dédiés « positionnés sur les grands axes aux abords des métropoles ». Par la mise en place de lignes de cars express sur les autoroutes. Et par celle de voies réservées afin de favoriser le développement des mobilités partagées, à l’image de celles mises en place à Paris lors des Jeux Olympiques.

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