À quatre mois des J.O. quel rôle joue le mass transit dans les déplacements des franciliens? Une récente étude vient nous donner quelques indications.
L’Institut Paris Région, la Mass Transit Académie, Transilien SNCF Voyageurs et les bureaux d’études Hove et Sustainable Mobilities viennent de publier -comme chaque année- une grande étude consacrée au rôle et à l’impact du mass transit dans l’offre de mobilité francilienne. Pour les non-initiés, comme son nom l’indique le mass transit concerne les déplacements effectués en métro, RER, train ou tramway. Et, on l’aura compris, en cette année de Jeux Olympiques les enjeux sont particulièrement forts en ce domaine. Aussi, les résultats de cette étude étaient-ils particulièrement attendus. Une étude menée avec la participation de la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement, de l’aménagement et des transports (DRIEAT) et du groupe Sanef. Et qui s’appuie sur les données de trafic en Île-de-France, sur l’analyse des traces GPS et sur une enquête conduite spécialement par BVA pour Transilien SNCF Voyageurs auprès de plus de 2 000 spectateurs non franciliens de la Coupe du Monde de rugby en septembre et octobre dernier.
70% des habitants de grande couronne n’utilisent pas le mass transit
Ce qu’il faut en retenir? Un constat, d’abord: en 2023 le trafic en mass transit a retrouvé, le week-end, son niveau d’avant Covid. 66 millions de kilomètres sont effectués par ce biais chaque fin de semaine par les Franciliens. Plus concrètement, 35 millions de déplacements de plus de 500 mètres sont enregistrés chaque jour de la semaine quand on en compte 32 millions le samedi, 24 millions le dimanche. Alors, pour les auteurs de l’étude, aucun doute possible: développer les infrastructures ne suffit pas, il s’agit aussi d’inciter à l’usage du mass transit pour les loisirs afin de mieux contribuer à la résilience climatique de la région. D’autant que certains chiffres peuvent surprendre! «D’après l’analyse des traces GPS, un habitant de grande couronne qui n’utilise pas le mass transit en semaine (70% des habitants de grande couronne) a seulement une chance sur treize de l’utiliser le week-end, alors qu’un habitant qui l’utilise en semaine a une chance sur quatre de l’utiliser le week-end. Cela met en évidence l’enjeu de promouvoir le mass transit auprès des personnes qui n’en ont pas l’usage pour les déplacements contraints de la semaine.»
Mais les touristes sont au rendez-vous!
Reste encore à se pencher sur l’étude BVA réalisée pour Transilien SNCF Voyageurs auprès de spectateurs non franciliens de la Coupe du Monde de rugby. Car ceux-ci pourraient bien donner une sérieuse projection sur ce que feront (ou pourraient faire) les centaines de milliers de touristes qui viendront assister aux J.O. de Paris. Sans surprise, 76% des amateurs de ballon ovale non franciliens se sont rendus au Stade de France en mass transit. Mais la vraie question est plutôt:: qu’ont-ils fait entre deux matches? Eh bien, si 75% d’entre eux sont restés à Paris, 16% en ont profité pour visiter la basilique Saint-Denis, et 12% Disneyland Paris notamment. Moralité? Pour encourager autant la mobilité durable que le tourisme, la solution est (en apparence, au moins) plutôt simple: «Encourager les touristes à sortir de Paris est donc une piste pour renforcer l’usage du mass transit et la visite de sites franciliens remarquables ou à forte notoriété.», concluent les auteurs de cette étude qui en appellent au développement de supports de communication venant mettre en valeur les grands sites hors de Paris, «facilitant ainsi la compréhension du réseau et de son fonctionnement, et aidant au choix du titre de transport.» Sans oublier une meilleure connaissance des offres tarifaires quand, le temps de la compétition, le prix des transports en commun va singulièrement augmenter !