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La région Auvergne Rhône-Alpes commande 50 bus hydrogène pour ses transports scolaires et interurbains

La région Auvergne Rhône-Alpes commande 50 bus hydrogène pour ses transports scolaires et interurbains

par Laurent F.

Parce qu’elle ambitionne de devenir le premier territoire à hydrogène de France, la région Auvergne-Rhône-Alpes enchaîne contrats et projets. Et abrite de plus en plus d’entreprises spécialisées. Explications.

Thierry Kovacs, Vice-président du Conseil Régional, l’affirme : à l’instar d’autres régions (comme sa voisine de Bourgogne Franche-Comté, par exemple), la Région Auvergne Rhône-Alpes (AURA) veut s’imposer comme pionnière en matière de mobilité hydrogène. Et pas seulement en France, à l’échelle européenne. Ces dernières années, de nombreux projets ont donc été lancés, quand ils n’ont pas d’ores et déjà abouti. Le Vice-président détaille : «Depuis 2017, nous investissons dans cette filière avec la création d’une société en partenariat public-privé dont la Région est actionnaire à 33%, pour développer une vingtaine de stations sur le territoire.» En témoigne la signature en novembre dernier d’un contrat entre le groupe Lhyfe et HYmpulsion, une entité en charge du déploiement des infrastructures du projet «Zéro Emission Valley». L’objectif commun : l’installation de vingt stations hydrogène sur le territoire dans les quatre ans à venir.

Un vaste écosystème

Pas de doute, les choses s’installent, en Auvergne Rhône-Alpes. Au total, plus de 150 entreprises spécialisées seraient aujourd’hui installées sur le territoire, soit (toujours selon son Vice-Président) «un tiers des acteurs français». Parmi eux, on peut citer notamment la gigafactory de Symbio inaugurée en décembre dernier et qui, en périphérie de Lyon, produit des piles à combustibles hydrogènes. Sans oublier GCK (Green Corp Konnection) qui se consacre notamment au rétrofittage et propose des services de distribution d’énergie électrique ou hydrogène par le biais de stations mobiles. L’entreprise, créée en 2020 et implantée en Savoie et dans le Puy-de-Dôme, a déjà reçu de nombreuses commandes venues de partout en France. Elle en compte désormais une de plus : à la mi-février, la région AURA lui a en effet demandé quelque cinquante autocars rétrofittés à l’hydrogène. Montant de la commande : 8,5 millions d’euros.

3 000 Paris/New York économisés !

Dès la fin 2024, seize premiers engins devraient être livrés, quand les trente-quatre autres le seront d’ici 2026. Des autocars transformés par GCK Mobility dans ses ateliers de Cournon (Puy-de-Dôme). Et que la région présidée par Laurent Wauquiez destine (et c’est une première en Europe !) aux transports interurbains et scolaires. «Nous avons en région une production annuelle de 3 700 tonnes d’hydrogène permettant d’éviter le rejet de 43 000 tonnes de CO2. Cette première commande, c’est la promesse de 400 emplois directs et indirects d’ici 2026. Et ces cars vont permettre d’économiser l’équivalent de 3 000 allers-retours Paris/New-York», se réjouit-il. Avant de préciser que l’investissement régional d’un tel projet se situe à hauteur de «25 millions d’euros, sur les 135 millions d’euros consacrés aux mobilités hydrogène par la Région à l’horizon 2026.»

À Montpellier, on préfère l’électrique

Notons qu’avant elle, d’autres régions ou métropoles avaient envisagé de suivre la même optique de déploiement de l’hydrogène sur leurs territoires avant, finalement, de se raviser. C’est le cas notamment de Montpellier, dont le maire Michaël Delafosse a décidé en 2022 d’annuler purement et simplement une commande équivalente à celle de la région AURA. Selon lui, l’exploitation de ces cars aurait coûté six fois plus cher. À savoir 3 millions d’euros par an pour la motorisation hydrogène contre 500 000 euros pour des bus électriques.

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