La première gare française reliée à une station hydrogène bientôt à Auxerre

par Laurent F.
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Hydrogène

On en parlait ici: à la mi-octobre 2021 Auxerre inaugurait sa station à hydrogène vert, AuxHYGen. A l’époque, cinq bus à hydrogène avaient aussitôt été intégrés au réseau de transports urbains de l’agglomération alors que trois TER bi-mode hydrogène avaient été commandés à Alstom. C’est ainsi que la préfecture de l’Yonne devenait de fait le premier écosystème territorial hydrogène de France. Mais, un peu plus de deux ans plus tard, où en est-on du côté d’Auxerre?…

Une navette, quatre bus rétrofités et cinq TER d’ici deux ans

En terres icaunaises l’hydrogène constitue plus que jamais un enjeu de taille, et poursuit imperturbablement son développement. Si l’exploitation du réseau de transports urbains de l’agglomération était jusqu’ici assurée par Transdev, à compter du 1er janvier c’est désormais Keolis qui opérera. Charge à l’opérateur de poursuivre la décarbonations des flottes de transports en commun. Ainsi, d’ici la fin 2025, Keolis devrait acquérir une navette à hydrogène destinée au centre-ville d’Auxerre. A l’horizon 2030, l’entreprise se dotera également de cinq bus Hycity, des bus nouvelle génération développés par Safra, comme les premiers modèles acquis. Enfin, quatre bus thermiques rétrofités à l’hydrogène devrait aussi être prochainement intégrés. Et pour les fameux TER? Grande nouvelle: comme prévu, la gare d’Auxerre sera bientôt reliée à la station AuxHYGen. L’agglomération a en effet annoncé le début des travaux pour 2024, avec de premières rames attendues non plus en 2025 comme espéré initialement mais en janvier 2026. Et, ceci, plus seulement sur la ligne TER Laroche-Migennes-Auxerre comme prévu dans les premiers temps, mais sur un parcours plus large: Laroche-Migennes-Auxerre-Corbigny (Nièvre) jusqu’à-Avallon, aux portes du Morvan.

Une rallonge budgétaire de 7 millions d’euros

Bien entendu, le chantier présente un coût à la hauteur des enjeux. Après les 51,9 millions d’euros qu’aura coûté la commande des trois premiers trains, la collectivité entendait consacrer quatre millions d’euros à la deuxième phase du projet, à savoir l’avitaillement en hydrogène en gare d’Auxerre. Une estimation qui s’avère finalement très largement insuffisante! Conséquence: à la fin octobre dernier une rallonge de sept millions d’euros a dû être ajoutée au budget prévisionnel. Un coût nécessaire pour mener à bien ce chantier qui constituera «une première en France», justifie Michel Neugnot, premier vice-président de la Région en charge des transports. Une première, vraiment? Incontestablement, mais une première partagée. Car sur les quatorze trains à hydrogène commandés par quatre régions françaises, les deux premiers seront effectivement livrés à la Bourgogne Franche-Comté, mais aussi à l’Occitanie.

De grandes perspectives  pour Alstom

D’ici là? Annoncé pour 2024 (sans plus de précision), le chantier aura SNCF Voyageurs pour maître d’œuvre. Et devrait être bouclé au cours de cette même année 2024. Après une nécessaire et obligatoire phase de tests, la circulation des Coralia iLint (c’est le nom de ces trains commerciaux qui circulent déjà avec succès en Basse Saxe, au nord-ouest de l’Allemagne) est annoncée pour les mois suivants. Probablement au printemps 2026. Bien évidemment, ces tests seront particulièrement surveillés, tant par les collectivités bourguignonnes que par la SNCF. Par Alstom aussi pour qui d’importants marchés pourraient bien s’ouvrir. Selon l’entreprise, 1 200 trains diesel seront à remplacer partout en France entre 2028 et 2038.

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