Fin mars, la Région Île-de-France a arrêté son projet de Plan des mobilités 2030 désormais soumis à consultation et enquête publiques. Mais quels en sont ses principaux contours ? Les voici résumés.
Adopté par le Conseil régional réuni en séance plénière le 27 mars, le projet de Plan des mobilités en Île-de-France 2030 a pour ambition de faire de la région « la première région française sur le chemin de la neutralité carbone, tout en accompagnant la diversité des besoins de chaque Francilien ». Son adoption est le résultat de deux ans de concertations menées sous la direction d’ile-de-France Mobilités (IDFM) sous l’impulsion d’une région qui a depuis longtemps affirmé ses intentions, tout particulièrement en matière de transports collectifs. Son vice-président en charge du SDRIF E, du Logement et de l’Aménagement durable Jean-Philippe Dugoin-Clément nous le rappelait en juillet dernier : « Au regard de sa population et de son PIB, l’Ile-de-France est la région la moins artificialisée, la moins énergivore et la moins productrice de carbone de France. Ceci, grâce au fait que nous ayons le réseau de transports en commun le plus dense d’Europe, en tout cas pour la petite couronne francilienne. Ce n’est pas suffisant : nous voulons aller encore plus loin en continuant à mailler le territoire et à densifier l’offre de transports collectifs, notamment autour de nos polycentralités. Et, bien sûr, il y a aussi l’extension des lignes de métro et de trams, notamment. »
« Entre 2023 et 2030, il y aura une hausse de 15% des déplacements en transports collectifs, un triplement sur le vélo et davantage de recours au télétravail. »
Région Ile-de-France, communiqué.
Trois fois plus de vélos en 2030
De fait, les actions entreprises depuis 2016 semblent avoir porté leurs premiers fruits : selon les élus, le trafic routier aurait généré une baisse significative de 40% de ses émissions de GES entre 2011 et 2021. Mais que prévoit-elle à l’horizon 2030 pour confirmer la tendance, et même pour l’accentuer ? Le Plan des mobilités vient donner des réponses. Du moins vient-il poser clairement et officiellement les ambitions. Dans un communiqué qui dresse la synthèse de ce Plan, la région l’affirme : « Entre 2019 et 2030, sont prévues une diminution de 26% des émissions de Co2 et une baisse de 25 à 35% des émissions de particules fines, pour descendre sous les valeurs limites réglementaires et réduire le nombre de personnes exposées aux valeurs les plus élevées. » Par quels moyens ? Moins de voitures, avant tout. Et davantage de voitures électriques et/ou de covoiturage. Ainsi, l’Ile-de-France vise une nouvelle diminution du trafic à hauteur de 15% et une part de V.E. sur ses routes passant à 20%. Autres paramètres sur lesquels elle parie: « entre 2023 et 2030, il y aura une hausse de 15% des déplacements en transports collectifs, un triplement sur le vélo et davantage de recours au télétravail. »
Plus de 9 milliards d’euros pour les mobilités durables franciliennes
Une révolution, donc! Et elle a un coût. « L’État et la Région Île-de-France ont signé fin 2023 le protocole financier CPER Transports 2023-2027 à 8,4 milliards d’euros pour moderniser le réseau existant et financer les nouvelles lignes. La Région Ile-de-France investira également en complément 300 millions d’euros sur le réseau Vélo Ile-de-France (VIF) pour créer, d’ici fin 2025, onze itinéraires de 450 km sécurisés et vraiment continus d’une commune à une autre, et 335 millions d’euros pour transformer la route et réduire ses nuisances sonores à travers le plan route de demain. », précise la Région présidée par Valérie Pécresse. Région qui rappelle au passage « l’importance que le plan des mobilités en Île-de-France mette en œuvre, poursuive et amplifie le développement des politiques engagées en matière de renforcement de l’égalité femmes-hommes, de lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans les transports, de mixité de l’espace public et de féminisation des noms de stations. »
Du projet à la mise en œuvre… Rendez-vous dans un peu plus d’un an !
Rappelons toutefois que l’adoption de ce Plan des mobilités en Île-de-France 2030 adopté par le Conseil régional fin mars n’en est encore qu’au stade de projet. Il doit désormais être soumis à la consultation et à l’enquête publique. Sa version définitive devrait être soumise au vote des élus franciliens au second semestre de 2025.