Estimés plus longs que jamais, les trajets Domicile-Travail sont pour une grande majorité des habitants des grandes villes sources de stress et d’insatisfaction. Une étude initiée par l’opérateur de bureaux partagés Newton Offices vient souligner l’importance des enjeux d’aujourd’hui, tant pour les collectivités que pour les entreprises et leurs collaborateurs .
Intitulée «Les actifs des métropoles et le trajet domicile-travail», cette étude réalisée pour le compte de Newton Offices par OpinionWay auprès de 1 664 actifs se penche sur les trajets Domicile-Travail des habitants des grandes agglomérations. Autant de territoires où trafic routier, pannes ou retards des transports publics sont régulièrement sources de stress.
Ce qu’il faut en retenir? Que le trajet domicile-travail constitue un sujet plus important que jamais pour 68% des Français, au point même que 88% d’entre eux envisagent la durée de ces trajets quotidiens comme un critère prioritaire en cas de déménagement ou de changement d’emploi. 73% se disent insatisfaits lorsque la durée de leur trajet dépasse les 30 minutes. Pire: 54% redoutent les problèmes de trajet domicile-travail au quotidien, 55% des Franciliens affirmant arriver trop souvent stressés au travail. Les modes de transports qu’ils utilisent? A 54% leur voiture (63% en régions). Pour autant, 67% d’entre eux se disent prêts à prendre les transports en commun, 66% privilégieraient le bus, 63% les mobilités douces, et 45% utiliseraient plutôt le covoiturage. Mais, pour cela, une condition: qu’un service fiable et abordable soit disponible près de chez eux. Ce dont ils n’ont pas forcément le sentiment de bénéficier.
Des trajets de plus en plus longs et stressants
Pour les auteurs de cette étude (dont les résultats viennent en écho à celle menée récemment par La Fabrique de la cité), plusieurs constats s’imposent: «Bien que la durée moyenne des trajets soit de 31 minutes (37 minutes en Île-de-France, 26 minutes en régions), la durée idéale exprimée par les travailleurs est nettement inférieure (19 minutes). Ce décalage souligne une tension sous-jacente: un actif sur deux (50%) estime que son trajet quotidien est excessivement long. Autre constat, plus d’un quart des actifs constate une augmentation de la durée de ces trajets au fil des années (28%), signalant une pression croissante sur le quotidien et un besoin d’alternatives. Pour aller plus loin, la moitié des sondés pense que la situation ne va pas s’améliorer dans les trois prochaines années, avec une durée de trajet inchangée (50%), voire qui va augmenter (19%).»
66% des moins de 35 ans redoutent les problèmes de trajet, contre 47% des plus de 50 ans.
Etude Newton Offices-OpinionWay
Des idées reçues qui volent en éclats
Si l’enquête permet aussi de voir que les femmes sont nettement moins stressées et globalement plus satisfaites de leurs trajets Domicile-Travail que leurs congénères masculins, quelques chiffres peuvent surprendre: ceux concernant le clivage supposé des générations. Certes, les moins de 35 ans utilisent globalement plus les transports en commun que leurs aînés et semblent plus flexibles car favorisant le report multimodal. Mais, contrairement aux idées reçues, les plus de 50 ans ne sont pas plus adeptes qu’eux de la voiture! La preuve: ils sont 44% à l’utiliser au moins une fois par semaine pour se rendre au bureau quand les moins de 35 ans sont 56% à l’utiliser. Une explication: 66% des plus jeunes redoutent les problèmes de trajet contre 47% des plus de 50 ans.
De fortes disparités selon les régions
Sans surprise, des différences notables existent au sein des neuf métropoles sondées. Rennes (25%), Toulouse (26%) et Montpellier (28%) sont les villes où l’on ressent le moins de stress sur les trajets Domicile-Travail, contrairement à Lille où 46% des travailleurs se disent angoissés par ceux-ci. Par ailleurs, c’est à Aix-Marseille qu’on utilise le plus sa voiture (75%) et que les habitants se déclarent les plus satisfaits de leurs trajets Domicile-Travail (41% sont même très satisfaits). Une grande satisfaction ressentie aussi par les Montpelliérains (38%) et les Nantais (37%). Enfin, les Bordelais sont les plus concernés par les enjeux environnementaux: 72% aimeraient utiliser des modes de transport plus écologiques (contre 63% en moyenne). D’ailleurs, c’est là (et à Toulouse) que l’on utilise le plus le vélo pour se rendre au bureau: 12% contre 8% au niveau national.
« Il est grand temps de réinventer les mobilités dans les grandes villes françaises. (…) Cela passera évidemment par une prise de conscience des élus pour qu’ils fassent évoluer rapidement les infrastructures.»
Guillaume Pellegrin, Newton Offices
Un chantier de longue haleine
Pour Guillaume Pellegrin, fondateur de Newton Offices, «cette étude montre que le système actuel, pensé pour la voiture, est à bout de souffle. Il est grand temps de réinventer les mobilités dans les grandes villes françaises, tant pour des questions écologiques que pour le bien-être des habitants, notamment les plus jeunes et les plus âgés. Cela passera évidemment par une prise de conscience des élus pour qu’ils fassent évoluer rapidement les infrastructures. Les entreprises ont elles aussi une responsabilité dans cette transition: à la fois en installant leurs bureaux dans des zones accessibles en transports en commun, mais aussi en incitant leurs collaborateurs à utiliser des modes de déplacement doux. Chacun a un rôle à jouer dans l’avenir de son territoire et la construction de la ville de demain !»
