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Intelligence artificielle

Intelligence Artificielle: Les entreprises sont en retard sur son déploiement, selon leurs DRH

par Laurent F.

Parmi les enseignements donnés par le Baromètre 2024 des DRH, un constat s’impose: si le déploiement de l’I.A. générative est très attendu par les responsables des ressources humaines, selon eux leurs entreprises ne seraient pas du tout prêtes!

Réalisée par la société d’assurances WTW, le conseiller en gestion des affaires ABV Group et le centre de formation continue RH&M, l’édition 2024 du Baromètre des DRH vient d’être rendue public. Une enquête menée en décembre et en janvier derniers par le biais d’un questionnaire en ligne auquel 108 DRH d’entreprises de toutes tailles et de tous secteurs ont répondu. L’objectif ? Dans une période multi-crises, alors que les nouvelles technologies s’installent et que nos entreprises doivent obligatoirement s’adapter, quel peut être l’état d’esprit de ces DRH? Quelles sont aujourd’hui leurs priorités? Pour Delphine Lancel, directrice associée du groupe RH&M, « 2024 se dessine comme une année charnière à tous points de vue: technologique avec l’entrée dans l’âge d’or de l’I.A. générative, géopolitique avec des conflits jusque-là impensables à nos portes, environnemental avec la crise climatique. Tout cela rend à la fois notre monde illisible et imprévisible et le rôle du DRH délicat, épineux, exigeant. Son champ d’action ne cesse de s’élargir, son horizon se complexifie pour le placer définitivement au cœur de toutes les stratégies d’entreprise et installer le binôme PDG-DRH comme le tandem d’avenir.»

L’organisation du flex office n’est plus une priorité

Effectivement, cette édition 2024 montre de véritables évolutions, du moins sur certains points. Si le soutien et l’accompagnement de la transformation de leur entreprise restent bien évidemment la toute première priorité des DRH, ils ne sont plus que 37% à vouloir travailler avant tout au renforcement de l’attractivité de celle-ci quand, en 2023, ils étaient 52%. Surtout, face à la profonde mutation de l’organisation du travail opérée depuis la crise du Covid, l’installation du flex office n’est plus une priorité que pour 16% d’entre eux. L’an dernier, ils étaient encore 35%. A cela une raison principale: pour l’immense majorité des DRH (88% contre 79% l’an passé), le recours au télétravail est aujourd’hui bien installé dans les habitudes et permet, d’ailleurs, de favoriser un meilleur équilibre de vie pour les salariés. En revanche, la mise en place d’une organisation favorisant l’innovation et l’agilité semble désormais primordiale pour 70% d’entre eux. Deux facteurs qui devront notamment passer par la dématérialisation des tâches et la robotisation selon 48% des répondants, 31% estimant même le déploiement de l’I.A. tout aussi important que la restructuration de l’entreprise. Mais avec quels bénéfices? 

Face au déploiement de l’IA les entreprises sont à la traîne !

Pour 70% des DRH, l’utilisation de l’I.A. apportera un réel gain d’efficacité en simplifiant les tâches complexes et répétitives. 56% pensent qu’elle permettra de proposer de nouveaux services à forte valeur ajoutée, et 31% qu’elle favorisera la collaboration homme/machine. Ainsi le redéploiement des salariés vers des tâches à forte valeur ajoutée s’en trouvera facilité selon 55% d’entre eux. De même que la révision des socles de compétences (46%). Autre atout attendu: les difficultés de recrutement devraient être allégées d’après 32% des DRH, qui ne sont que 11% à y voir tout de même un risque de réduction des effectifs.

Un bémol tout de même: si le déploiement de l’l.A. semble fortement attendu, un sentiment est largement partagé par ces responsables RH. Près des 3/4 d’entre eux (71%) estiment en effet que leur entreprise est en retard face à ces enjeux quand un quart d’entre eux se disent déjà prêts, et seulement 4% se réjouissent d’être en avance. Face à cette réalité il s’agit maintenant pour eux de sensibiliser et de former les salariés autant que leurs dirigeants. Une priorité pour 68% des professionnels interrogés. Pas question pour autant de faire une confiance aveugle à l’IA: 59% souhaitent faire prendre conscience de ses limites à leurs équipes!

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