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Arcep-Arcom: 80% des émissions du numérique viennent de nos terminaux

par Laurent F.

L’Arcep et l’Arcom viennent de publier la troisième édition de leur référentiel des usages numériques qui précise, notamment, les enjeux de l’empreinte carbone générée par nos pratiques.

Faut-il le rappeler? L’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) accompagne les transformations du paysage audiovisuel et numérique. Garante de la liberté de communication et de la protection des droits, sa régulation s’étend aux plateformes en ligne. Quant à l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse), elle se veut «l’architecte et le gardien des réseaux d’échanges internet, télécoms fixes, mobiles et postaux en France». Depuis plusieurs années, les deux organismes, neutres et indépendants, se réunissent dans un large pôle numérique dont l’objectif est d’approfondir l’analyse technique et économique des marchés du numérique.

Un débit internet de plus en plus haut

Le pôle numérique Arcep-Arcom vient donc de publier la troisième édition de son référentiel qui vient fournir des éléments chiffrés. Tant sur le déploiement des réseaux fixes et mobiles, l’accès à internet, l’équipement des Français, leurs usages et pratiques, que sur l’impact environnemental du secteur. Ce qu’il faut en tirer? Un usage de plus en massif d’internet, tout d’abord: +25% en un an. Surtout, les abonnements au haut et au très haut débit explosent. Pour le très haut débit, ils représentaient 65% des abonnements sur les réseaux fixes à la fin du troisième trimestre 2022 (soit 9% de plus qu’en 2021). Quant à la fibre optique, elle atteignait 17,1 millions d’abonnés à la fin septembre 2022 (soit 11% de plus que l’année précédente).

« Les émissions de G.E.S. des principaux opérateurs de communications électroniques ont diminué depuis 2018. »

Référentiel des usages numériques Arcep Arcom, avril 2023

Empreinte carbone du numérique: les efforts des opérateurs payent

Mais au delà de ces statistiques peu surprenantes au regard du déploiement massif de la fibre optique dans certains territoires jusque là peu ou mal servis, le pôle numérique Arcep-Arcom aborde aussi l’empreinte environnementale de nos usages. On le sait, le numérique représente environ 2,5% de notre empreinte carbone. Et selon leur référentiel commun, les terminaux en seraient à 80% à l’origine. Un chiffre certes important, mais qu’Arcep et Arcom relativisent de leur voix commune: «Certains efforts ont pu être constatés. Par exemple, les émissions de G.E.S. des principaux opérateurs de communications électroniques ont diminué depuis 2018. La réduction de leurs émissions directes (grâce à l’optimisation des flottes de véhicules de société et à l’amélioration de l’efficacité énergétique notamment) a plus que compensé la croissance de leurs émissions indirectes, liée à la progression ininterrompue de la consommation énergétique des réseaux, avec la poursuite des déploiements et le développement des usages.» 

Les produits reconditionnés peinent à séduire

Pour autant, une véritable marge de progression existe qui pourrait bien être enclenchée surtout par les consommateurs que nous sommes. «La durée de détention des smartphones neufs et de seconde main reste faible.», soulignent Arcep et Arcom. 31% de ceux ayant répondu à l’enquête réalisée pour les deux organismes par le Credoc déclarent détenir le leur depuis moins d’un an. Et 84% depuis trois ans ou moins. Neuf ou d’occasion? Seulement 17% d’entre eux ont opté pour la seconde main. Alors, la encore, des leviers existent pour accroître leur durée d’utilisation. Et pour cause: dans 25% des cas, ils sont renouvelés alors qu’ils fonctionnent encore. 

Mais, au fait, que deviennent nos anciens téléphones? 53% d’entre nous les conservons, 28% les donnons ou les revendons, et seulement 14% les faisons recycler. Evidemment, le pôle Arcep-Arcom le regrette: «Parmi eux, 25% pourraient être recyclés ou réemployés, lorsque les personnes ne savent pas quoi en faire (16%) ou qu’elles conservent leur smartphone pour des questions de sécurité (9%).» Un satisfecit tout de même: «42% ont permis le réemploi ou la réutilisation de certaines pièces en le donnant, vendant, ou recyclant.»

Le prix et les performances pour freins principaux

Pourquoi si peu d’intérêt pour les smartphones d’occasion ou reconditionnés? 30% n’y sont pas prêts (du moins, il se disent «pas intéressés»). Les autres? Outre les 12% qui le sont (intéressés), les autres attendent et espèrent un prix raisonnable (28%), et des performances intactes (12%).

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