Elisabeth Borne vient d’annoncer la prochaine mise en place de l’offre de voitures électriques proposées en leasing promise par Emmanuel Macron lors des dernières élections présidentielles. Si elle est attendue pour cet automne, la Première Ministre n’en a toutefois pas précisé les contours.
Alors que, fin avril, elle déroulait la feuille de route du gouvernement pour les fameux cent jours à venir, la première Ministre Elisabeth Borne est revenue sur la promesse de campagne du Président Macron alors candidat à sa réélection: proposer 100 000 voitures électriques en leasing chaque année pour moins de 100 euros. Depuis la réélection du Président candidat, la promesse était restée lettre morte, repoussée à plus tard. La réforme des retraites promulguée, la voici donc qui revient au premier plan. «Concernant la voiture, nous lancerons dès l’automne une offre de location de véhicules propres à prix accessible», a confirmé Elisabeth Borne depuis l’Élysée. Sans pour autant donner la moindre précision. Aussi, pour connaître les marques et les modèles concernés, mais aussi à quels prix ceux-ci seront finalement estimés «accessibles», il faudra attendre plus tard. Tout comme pour savoir quel «public» sera concerné, d’ailleurs.
100 euros: un objectif hors cadre?
Quoiqu’il en soit, pour tous les spécialistes le plafond des 100 euros si symboliquement promis risque fort de ne pas pouvoir être tenu. Sous le sceau de l’anonymat, un parlementaire le confirme, revenant sur les conditions que s’est fixé le gouvernement et qu’il juge «illusoires»: «C’est un mouton à cinq pattes. La voiture doit être électrique, construite en France et coûter moins de 100 euros par mois. Aucun véhicule de ce type n’existe actuellement. Ou alors ça va coûter cher aux finances publiques!»
De fait, rares sont les modèles qui semblent aujourd’hui pouvoir au moins s’approcher du profil exigé par l’exécutif, c’est-à-dire 100% Français et coûtant 100 euros ou moins mensuellement. Réputée l’une des moins chères du marché, la Dacia Spring est bien fabriquée par le frenchy Renault, mais elle est proposée à 120 euros (après un premier apport de 2 500 euros, bonus écologique déduit). De plus, elle se destine essentiellement à un usage citadin et exclura donc (plus ou moins) les habitant des zones rurales. Surtout: elle est assemblée en Chine! Un critère qui, selon toute vraisemblance, devrait être éliminatoire.
Une mesure… quoiqu’il en coûte?
A gamme et à constructeur équivalents on pourra toujours choisir la Zoé bel et bien fabriquée en France, vous dites-vous? Seul problème (et non des moindres): le constructeur la propose ces temps-ci à 270 euros par mois (avec un premier apport de 7 500 euros). Pour tenir sa promesse initiale, le gouvernement devra donc demandé aux constructeurs de très sérieux efforts. Et, quand bien même ils accepteraient de rallonger conséquemment la durée du leasing et baisseraient un tant soit peu leurs tarifs, le chemin risque d’être bien long avant de pouvoir atteindre ce seuil si symbolique des 100 euros! En résumé, pour tenir le cap de cette fameuse promesse, Emmanuel Macron et son gouvernement devront sans doute faire des arbitrages et renoncer à quelques paramètres. A moins d’opter pour un (très peu probable) «Quoiqu’il en coûte» ?…