À l’occasion de l’ouverture du Mondial de l’automobile, qui se tient à Paris jusqu’au 23 octobre, le Président de la République a précisé ce dimanche les grandes lignes de son plan de relance concernant les véhicules électriques, secteur lui aussi touché par la crise.
C’est dans un contexte économique particulièrement morose pour le marché automobile que se tient, jusqu’au 23 octobre, le Mondial de l’automobile. A cette occasion, Emmanuel Macron a dévoilé ce 16 octobre (au quotidien Les Échos) les différentes mesures qu’il compte prendre pour favoriser la relance du secteur. Avec un premier cap clairement fixé: «La transition vers l’électrique (…) est l’occasion de relancer une filière sur de nouveaux objectifs.»
Afin de tenir celui déterminé en juin dernier par l’Europe (l’arrêt de la vente de véhicules thermiques neufs en 2035) le Président de la République pose son calendrier. «Nous atteindrons le million de véhicules électriques produits en France en 2027. Notre objectif est d’en produire deux millions en 2030, avec des investissements français et étrangers créateurs d’emplois dans les batteries ou encore l’assemblage.» Le chef de l’Etat prévoit donc (en l’espace de seulement cinq ans) le doublement du parc automobile électrique français. Trop ambitieux? Pas pour lui. «En 2017, l’électrique ne représentait que 1% des ventes. Aujourd’hui c’est 13%, et nous atteindrons 30% à la fin du quinquennat selon les projections.»
Les batteries des véhicules électriques, un enjeu stratégique
Reste à développer (et à stimuler) l’industrie nationale. Sur ce point, le chemin peut sembler long… Emmanuel Macron le reconnaît: «Les chiffres sont assez cruels: plus de 80% des véhicules électriques achetés ont été importés. Comment fait-on, à horizon de cinq ans et encore plus dix ans, pour que ce soit différent?» Pour lui, aucun doute, les batteries sont au cœur des enjeux.
Et de rappeler les trois grandes gigafactories en projet, telles qu’il les avait annoncées lors de la mise en place de son plan de relance France 2030 il y a tout juste deux ans. «Les premières batteries vont être produites en France dans les mois qui viennent Nous sommes donc très crédibles avec notre objectif d’être autonomes sur les batteries à l’horizon 2027. On pourra même commencer à exporter après cette date.», assure-t-il.
nous allons porter le bonus écologique de 6 000 à 7 000 euros pour la moitié des ménages.
Emmanuel Macron, « Les Échos », le 16 octobre 2022
1000 euros supplémentaires pour le bonus écologique…
Reste à convaincre les Français pour qui le prix d’achat des VE reste encore prohibitif. Pour ce faire, le Président a sorti son va-tout. «Parce que nous voulons rendre la voiture électrique accessible à tous, nous allons porter le bonus écologique de 6 000 à 7 000 euros pour la moitié des ménages, les plus modestes.» Quant au leasing permettant d’acquérir un VE pour moins de 100 euros/mois (comme il l’avait envisagé lors de la campagne présidentielle), l’idée est toujours bel et bien d’actualité. Tout juste semble-t-elle un peu repoussée. «Des précommandes se feront à l’horizon du deuxième semestre 2023, pour une livraison début 2024.»
… Et 100 000 bornes de recharge, mais pas avant la fin du premier semestre 2023
Autre frein à l’achat, les bornes de recharge trop peu nombreuses. Sur ce point aussi Emmanuel Macron compte bien régler le problème. Toutefois, si son gouvernement avait promis 100 000 bornes à la fin de 2022, la réalité est bien différente. A la fin juillet on en comptait moins de 70 000, et environ 72 000 en cette rentrée. Sans nier l’évidence, le Président se veut néanmoins rassurant: «Nous serons à 100 000 bornes publiques à la fin du premier semestre 2023. Et à 400 000 en 2030.» Ceci, affirme-t-il, avec un rythme d’installation de «3 000 bornes chaque mois».
Enfin, le Président a annoncé un autre «cadeau» aux usagers de véhicules électriques. Face à la crise énergétique, le gouvernement englobera les bornes électriques au bouclier tarifaire déjà mis en place. «Aujourd’hui les prix restent raisonnables, nous allons nous assurer qu’ils le resteront !».