L’annonce a été faite ce 20 octobre par Christophe Béchu: le 1er janvier prochain, le bonus réparation des appareils électroménagers verra son montant doubler tandis que de nombreux appareils jusqu’ici non éligibles le deviendront.
Seulement 10% des objectifs atteints
Entré en vigueur en janvier 2023, le bonus réparation a été instauré pour ancrer les réparations dans nos habitudes de consommation. Et notamment celles des Equipements Electriques et Electroniques (EEE). Un changement d’autant plus nécessaire qu’en 2022, selon l’ADEME, seulement 10% de ces produits avaient été réparés. Très insuffisant, donc. Surtout quand on connait les objectifs fixés par la loi AGEC: 60% d’ici 2026! Bref, dix mois ont passé, le bonus réparation a même été étendu aux vêtements et aux chaussures, et toutes les enquêtes d’opinion le montrent: de plus en plus nombreux sont nos concitoyens à opter pour ces réparations plutôt que sur le rachat neuf. Mais de la déclaration (ou de l’intention) à la réalité une véritable marge semble exister… C’est en tout cas ce que laissent penser les premiers résultats de ce bonus réparation. D’après le Ministère de la Transition écologique, alors que 500 000 réparations étaient attendues via ce bonus à la fin 2023, on en compterait seulement 50 000 environ. Et «seulement» un million d’euros aurait été dépensé sur une enveloppe prévisionnelle de 63 millions!
Un bonus doublé ou augmenté de 5 euros
Pour relancer le dispositif, gouvernement, éco-organismes et acteurs de la filière se sont réunis mi-septembre dans un large comité national de la réparation. De longs débats se sont alors déroulés, le ministre de la Transition écologique envisageant le doublement pur et simple du bonus quand les éco-organismes (Ecologic et Ecosystem) s’y opposaient, préférant une augmentation plus minime de 5 euros. Christophe Béchu s’était alors engagé à trancher et à annoncer ses décisions courant octobre. Voilà qui est fait!…
En résumé, à compter du 1er janvier 2024 quelques catégories d’appareils verront bien leur bonus doubler quand d’autres seront concernés par cette augmentation plus modeste de 5 euros. Ainsi, l’aide sera doublée pour les lave-linge, les lave-vaisselle, les sèche-linge, les aspirateurs et les téléviseurs. Quant à l’augmentation de 5 euros, elle concernera plus d’une trentaine de produits parmi lesquels les ordinateurs portables, les plaques de cuisson, les grille-pain…
Le forfait de 25 € pour la réparation des smartphones n’a jamais été mis en œuvre
Par ailleurs, de nombreux produits jusqu’ici non éligibles seront désormais concernés par le dispositif. C’est le cas notamment de nos imprimantes, de nos fours à micro-ondes de nos rasoirs électriques et autres sèche-cheveux. Au total, ce sont 73 appareils qui pourront en bénéficier. Et, notamment (grande nouveauté!) nos smartphones. Déjà bénéficiaires d’un forfait de 25 euros pour leur réparation, Christophe Béchu a reconnu début octobre dans les colonnes du journal Ouest France que «ce service n’a jamais été mis en œuvre». Son entrée dans le dispositif «bonus réparation» devrait donc venir répondre à cette problématique. A ceci près que seules les réparations d’écran devraient être concernées. «Les consommateurs pourront, à partir du 1er janvier, déduire 25 euros de leur facture lorsqu’ils feront réparer leur écran. Quand on sait qu’il y a chaque année en France 15 millions de smartphones neufs achetés et un million de portables réparés, on mesure l’enjeu en termes économique et écologique.», expliquait le Ministre au quotidien Le Parisien ce 20 octobre.
«Notre objectif est d’avoir un maillage territorial qui permette à chacun de trouver une entreprise labellisée près de chez soi et que réparer devienne une véritable option.»
Christophe Béchu, Ministre de la Transition écologique
4 000 réparateurs labellisés sont désormais référencés
Pour profiter de ce bonus une obligation demeure: s’adresser à un réparateur labellisé. Et c’est là où (jusqu’ici, en tout cas!) le bât blessait. Jugé largement insuffisant, leur nombre aurait triplé depuis le mois de juillet selon Christophe Béchu qui souligne encore que si 4 000 entreprises sont déjà référencées sur le site du Ministère, l’objectif est d’atteindre les 14 000 d’ici 2027. «Notre objectif est d’avoir un maillage territorial qui permette à chacun de trouver une entreprise labellisée près de chez soi et que réparer devienne une véritable option.»