Jusqu’au 28 mai, les Parisiens peuvent livrer leur opinion sur la pérennisation, après les J.O. 2024, d’une voie réservée aux bus, aux taxis et au covoiturage sur le périphérique. Mais, contrairement au récent référendum sur les trottinettes, cette consultation citoyenne n’a rien d’un vote. Explications.
Si l’organisation du référendum ayant abouti à l’interdiction des trottinettes électriques en libre-service dans les rues de Paris n’a pas reçu le succès escompté (moins de 8% des inscrits y ont participé), l’initiative a toutefois donné des idées à la Ville. Depuis ce 17 avril et jusqu’au 28 mai, une consultation publique est organisée qui permet de se prononcer sur le projet de la pérennisation de la route olympique créée tout spécialement pour la durée des J.O. de Paris de 2024.
Une route olympique ? Mais de quoi s’agit-il?…
Sur le papier, l’idée est simple. Dans un premier temps, pour sécuriser la circulation des athlètes et des différentes équipes techniques et de secours, une voie prioritaire sera mise en place sur l’A1, l’A13, et sur une partie du boulevard périphérique située entre la Porte de Sèvres et la Porte de Bercy. Dans un second temps, c’est-à-dire à l’issue des Jeux, le dispositif devrait être adopté définitivement, et même étendu à l’ensemble du périphérique. L’objectif de cet aménagement ? Favoriser la pratique du covoiturage du quotidien. Et donc, selon la Mairie, de «diminuer les nuisances sonores, résorber la congestion, réduire la consommation de carburants et alléger les dépenses des ménages». Pourront y circuler, l’ensemble des véhicules transportant au moins deux personnes (à l’exception des poids lourds), les transports collectifs, les taxis, ainsi que les véhicules de secours, d’assistance et de police.
Seulement aux heures de pointe ?
Concrètement, cette voie réservée se situera à gauche (dans les deux sens de circulation). Toutefois, elle pourrait ne pas être activée 24 heures sur 24, mais «seulement» «aux heures de pointe (par exemple de 6h30 à 11h30 le matin et de 15h30 à 20h le soir, toute la semaine ou uniquement du lundi au vendredi.» Et la municipalité de préciser encore : «Une gestion dynamique de cette voie permet de s’adapter aux conditions réelles de trafic, par exemple en cas d’accident.» Mais comment savoir alors si, oui ou non, la voie sera activée ? Par une signalisation lumineuse (un losange) qui, allumée ou non, vous indiquera la réponse.
Ah, on allait oublier de vous dire… Autre effet immédiat de la mise en place de cette voie : une vitesse maximale ramenée à 50 km/h, «pour des raisons de sécurité». Et un contrôle de la bonne utilisation de la voie «effectuée par vidéo-verbalisation avec des caméras installées tout le long du périphérique, analysées par un agent assermenté.»
Comment participer ?
Comme son nom l’indique, une consultation publique n’est pas un vote. Elle n’infléchira donc pas les décisions à venir de l’équipe d’Anne Hidalgo. Les Parisiens sont simplement invités à donner leur avis par voie électronique (via le site officiel dédié). «Compte tenu des impacts potentiels et de la modification des usages du boulevard périphérique induits par la mise en place d’une voie dédiée, la Ville de Paris a décidé de soumettre à la participation du public le projet de décision allant aboutir à un arrêté de circulation relatif à la voie réservée aux mobilités collective.» précise-t-elle sur ce site. Un registre numérique a ainsi été mis en place qui permet à tous de déposer son opinion, en l’argumentant ou pas. Et de voir celles de ses concitoyens. À l’heure et au jour où nous bouclons cet article (le 18 mars après-midi), le moins que l’on puisse dire est que les avis sont… extrêmement partagés !