Parce que les véhicules électriques se vendent de plus en plus massivement, les infrastructures qui leur sont liées doivent impérativement accélérer leur développement. Ainsi les bornes de recharge se multiplient-elle un peu partout. Mais qu’en est-il aujourd’hui du réseau autoroutier?
On le sait: le nombre de bornes de recharge électrique fait partie des principaux freins à l’achat d’un véhicule électrique. Leur nombre est souvent jugé très insuffisant. Soucieux de ce qui constituait jusqu’ici un évident problème, les pouvoirs publics se sont engagés depuis deux ans à accélérer leur déploiement. Une entreprise qui a récolté un certain succès. En effet, entre le début et la fin du premier semestre 2022, la France comptait quelques 4 084 nouvelles stations. Au total on comptait donc près de 10 879 nouveaux points de recharge ouverts au public. Une nette amélioration que les usagers de V.E. ont immanquablement perçue. Et notamment sur le réseau autoroutier où, là aussi, les choses évoluent, et plutôt rapidement!
100 millions d’euros pour la recharge sur les autoroutes
90% des utilisateurs de véhicules électriques les rechargent à domicile ou sur leur lieu de travail. Toutefois le déploiement d’un réseau de bornes de recharge électrique publiques reste essentiel. Cela permet de rassurer les futurs acquéreurs de V.E. ainsi que de favoriser l’itinérance. Pouvoir parcourir de longues distances au volant d’un V.E. sans avoir à s’imposer le stress inutile de la panne sèche est évidemment crucial.
Afin de répondre à cet impérieux besoin, une enveloppe spécifique de 100 millions d’euros a été débloquée par l’Etat pour le développement de la recharge sur autoroutes et voies rapides. Mais qu’en est-il aujourd’hui? Cette aide porte-t-elle ses fruits? La réponse est sans ambiguïté: oui! Selon des chiffres avancés par le site portail des sociétés autoroutières autoroutes.fr (AFSA), 60 % des aires de service étaient équipées en recharge rapide à la fin juin dernier. Cela fait 219 au total pour un ensemble de 800 points de recharge dont 70 % délivrent une recharge « très haute puissance » (supérieure à 150 kW). C’est presque deux fois plus qu’il y a un an.
Les opérateurs et les fournisseurs d’énergies accélèrent
Loin de se satisfaire de cette avancée, les acteurs du secteur autoroutier et les différents fournisseurs d’énergies se sont fixés un objectif aussi ambitieux qu’indispensable: 100 % des aires devraient être équipées d’ici à la fin 2022. Et force est de constater qu’ils s’en donnent les moyens. Depuis la fin juin et la publication de ces statistiques, le déploiement se poursuit un peu partout sur les autoroutes françaises. Pour preuve, TotalEnergies a installé huit nouveaux points de recharge ultra-rapide sur l’un des axes les plus fréquentés de France. C’est sur l’aire de Beaune-Tilly située sur l’A6 entre les péages de Beaune et de Chalon-sur-Saône Nord qu’on retrouve ces nouvelles bornes. Là transitent les automobilistes venus de Paris pour se diriger vers Lyon et le sud de la France, mais aussi ceux venus des régions de Strasbourg, de Mulhouse, de Montbéliard, de Besançon, ou encore de Reims et de Nancy.
Bientôt des emplacement entièrement dédiés à la recharge électrique
Plus proche de Paris, et toujours sur l’A6, TotalEnergies vient également d’équiper sa station située sur l’aire de Villabé (91) en bornes de recharge électrique de haute puissance. Près d’Alençon, sur l’A28, plus exactement sur l’aire de la Dentelle, on peut aussi désormais recharger son véhicule électrique. Même chose dans les Ardenne. Sur l’A34, le relais des Ardennes-Woinic (et son fameux sanglier qui reçoit toute l’année la visite de très nombreux touristes) huit bornes de recharge électrique viennent d’être installées. Selon Total Énergies, le relais des Ardennes-Woinic est l’une des 80 stations-service où le groupe proposera à terme des emplacements entièrement dédiés aux véhicules électriques. 300 d’entre elles devraient être concernées d’ici 2023.
Des zones restent encore non couvertes
Une promesse qu’on espère tenue au regard du réel et cruel manque d’infrastructures dans de nombreuses autres régions françaises. La carte interactive proposée aux voyageurs sur le site de Bison Futé et sur celle proposée par le site autoroutes.fr en sont témoins. Où l’on observe notamment que peu de bornes sont disponibles sur les autoroutes A20 et A89 (du nord de Limoges au sud de Brive-la-Gaillarde) qui desservent pourtant le très touristique Périgord, et même l’Auvergne jusqu’à Clermont-Ferrand. Sur l’A51, au 30 juin, aucune station de recharge non plus entre Gap et Aix-en-Provence. Certes, seulement 1 heure 40 sépare ces deux villes, mais tout de même…
«Il semble primordial de prévoir assez de points de recharge pour ravitailler l’ensemble des véhicules électriques, en évitant des problèmes liés à l’affluence.»
Avere France
Pour des recharges partout, à toute heure et en toutes saisons
Même si le déploiement se poursuit et qu’il s’observe de façon très visible, les efforts doivent absolument être poursuivis. C’est ce que souhaite l’AVERE selon un article aux airs de manifeste publié sur son site à la mi-juillet. Pour l’association, «il semble primordial de prévoir assez de points de recharge pour ravitailler l’ensemble des véhicules électriques». Celle-ci alarme également sur les « problèmes liés à l’affluence » rappelant que « la qualité de service est primordiale »
« Il s’agit de s’assurer que les aires soient équipées de tous les types de connecteurs », rappelle l’association. Pour avoir un bon impact « ces infrastructures [doivent être] placées au bon endroit et à la bonne puissance. De fait, beaucoup trop d’usagers de l’électrique ont encore relaté leur souci d’approvisionnement cet été sur l’autoroute de leurs vacances. Comme ceux qui, le 13 août dernier, sont passés par l’aire de la Baie de Somme sur l’A16. En ce week-end de chassé-croisé, la file d’attente était interminable et s’étirait jusqu’à l’extérieur de l’aire. Plusieurs heures d’attente étaient alors nécessaires avant de prétendre atteindre l’une des cinq bornes disponibles. Les propriétaires de voitures Tesla, eux, ont eu bien plus de chance: une dizaine de bornes dédiées les attendaient!