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Transitions : Le secteur de l’Ingénierie dresse sa feuille de route pour les cinq ans à venir

Transitions : Le secteur de l’Ingénierie dresse sa feuille de route pour les cinq ans à venir

par Laurent F.

Parce qu’elle est bien décidée à s’engager plus fortement sur le chemin des transitions, la Fédération professionnelle de l’ingénierie Syntec-Ingénierie (qui regroupe près de 400 entreprises et treize délégations régionales) vient de se doter d’une feuille de route fixant ses objectifs pour les cinq ans à venir. Intitulé «Un autre monde est atteignable», ce plan aura mobilisé pendant plus de six mois une centaine d’experts venus d’entreprises de toutes tailles, et représentatives de tous les secteurs de l’ingénierie et de la construction. 

Une feuille de route pour aider territoires, entreprises et autorités publiques

Dans un communiqué, Syntec-Ingénierie explique les enjeux de sa démarche : «En France, l’ingénierie représente 80 000 entreprises qui emploient 315 000 personnes et génèrent un chiffre d’affaires annuel de 52,8 milliards d’euros. Si la profession reste peu identifiée, elle joue un rôle déterminant à l’heure des grandes transformations. Décarbonation de l’industrie, accueil de nouvelles filières industrielles dans les territoires, éco-conception des bâtiments et des infrastructures, réalisation de plans climat, restauration écologique, déploiement d’énergie décarbonée, gestion et prévention des risques naturels, adaptation au changement climatique sont autant de sujets que maîtrisent les entreprises d’ingénierie. Et pour lesquels elles conçoivent, pilotent et mettent en œuvre pour leurs clients publics et privés des solutions opérationnelles et innovantes. (…) Les entreprises de la profession souhaitent aller plus vite et plus loin, et se dotent d’une feuille de route opérationnelle sur cinq ans pour aider territoires, entreprises et autorités publiques à concevoir un monde plus durable et résilient.» Pour ce faire, quatre grands axes ont été définis.

Premier axe, la transition écologique

«La responsabilité de l’ingénierie est d’être un secteur exemplaire, porté par des entreprises alignées sur les accords de Paris et la Stratégie Nationale Bas Carbone. À cet effet, Syntec-Ingénierie entend orienter l’ensemble de la profession vers des modèles d’affaires pleinement compatibles avec les impératifs de la transition écologique et énergétique.» L’éco-conception est ainsi estimée comme la priorité numéro un sur le sujet : «En premier lieu, l’ingénierie fixera des standards et définira un vocabulaire partagé au sein de la profession.» Parmi les autres urgences, le développement des solutions innovantes «pour contribuer à la transformation des filières économiques et répondre aux besoins des territoires.». 

Deuxième axe, la transition digitale

I.A. et jumeaux numériques sont au centre d’une véritable révolution à laquelle l’ingénierie compte bien prendre sa pleine part. «S’ils offrent des gains de performance jamais atteints jusqu’alors, ils sont surtout une chance d’accélérer la transition écologique et énergétique. Syntec-Ingénierie entend, dès lors, mobiliser l’ensemble de la profession pour adapter et promouvoir des approches responsables, axées sur l’usage des outils numériques au service de la qualité, du coût et des délais de mise en œuvre des projets.», explique la Fédération. Parmi les premières priorités, figure donc la sensibilisation des parties prenantes («en démontrant concrètement la valeur apportée (gain, efficacité, rapidité, coût, empreinte CO2 évitée…)». Mais Syntec-Ingénierie s’engage aussi à lancer une réflexion collective sur le sujet avec l’objectif de «renforcer la création de valeur à long terme des métiers de l’ingénierie.»

«Syntec-Ingénierie entend garantir dans les dix prochaines années une conception de nos usines «fabriquées en France» par des ingénieries françaises afin de répondre aux enjeux de souveraineté et d’autonomie stratégique.»

Troisième axe, la transition industrielle

En écho au Plan France 2030, l’ingénierie s’est donné la mission d’accompagner les territoires dans une réindustrialisation bas-carbone en modernisant ce qui existe déjà, et en favorisant l’émergence de nouvelles filières tout en facilitant et en sécurisant l’accueil des industries dans les territoires.«Syntec-Ingénierie entend, par ailleurs, garantir dans les dix prochaines années une conception de nos usines «fabriquées en France» par des ingénieries françaises afin de répondre aux enjeux de souveraineté et d’autonomie stratégique.» Parmi les priorités essentielles, la Fédération souhaite favoriser «une meilleure collaboration entre ingénieries et nouveaux entrants sur le marché (start-ups industrielles spécialisées).» Elle invite également les pouvoirs publics à créer un Secrétariat général à la planification des ressources.

Quatrième axe, place aux talents!

«Il manque en moyenne 20 000 ingénieurs formés chaque année dans notre pays, tout secteurs confondus. La toute première mission de la profession sera d’attirer et de fidéliser suffisamment de talents pour pouvoir jouer à plein son rôle d’accélérateur des grandes transitions. (…) Syntec-Ingénierie travaillera à redonner le goût des sciences et des filières scientifiques et techniques, en visant prioritairement les femmes, mais aussi les profils traditionnellement plus éloignés de nos métiers. Avec pour objectif de faire de l’ingénierie une profession inclusive et porteuse de promotion sociale.» Parmi les priorités identifiées, une campagne de communication à destination des 13-18 ans sera bientôt lancée. De même qu’un plan de formation aux métiers de l’hydrogène, du ferroviaire et du nucléaire. Sans oublier la mise en œuvre de l’accord-cadre signé avec l’État pour le développement des compétences Climat et Métiers de l’Ingénierie.

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