Théorie favorite des complotistes: nous serions tous manipulés; le réchauffement climatique ne serait qu’une histoire de «gros sous», favorise les fake news, l’extrapolation et les experts du GIEC ne seraient que «des pantins» tous prêts à nous faire prendre des vessies pour des lanternes… Du grand n’importe quoi!
Il est des arguments tellement insensés, comme venus de nulle part, qu’ils en deviennent difficiles à contrer… Pour les complotistes (de plus en plus nombreux en cette époque où ils trouvent un puissant relais sur les réseaux sociaux), le réchauffement climatique n’existe «évidemment pas», mais serait une vaste supercherie ourdie par les pouvoirs politiques avec la complicité des scientifiques qui trouveraient là de quoi se financer et s’enrichir quand les politiciens, eux, chercheraient à nous faire tous «marcher au pas». En clair: sous leurs dehors parfois belliqueux, tous les chefs d’Etat de toutes les nations que compte la planète s’entendraient et s’organiseraient entre eux pour… Mais pourquoi donc, au fait? On se le demande encore…
Une conspiration évidemment impossible!
Il y a quelques temps, Gerhard Krinner (chercheur du CNRS à l’Institut des géosciences de l’environnement, climatologue et membre de l’équipe du GIEC) niait fermement ces loufoques allégations sur le site Natura Sciences: «On sait depuis plus de cent ans que le CO2 a un effet sur le climat et que ce dernier allait changer. Les projections sont devenues la réalité qu’on observe. C’est impossible qu’il y ait une conspiration internationale d’une telle envergure!» Et de préciser que, de tout évidence, fausser les données de milliers de personnes s’avèrerait impossible. «Ou quelqu’un finirait par parler…»
«Le réchauffement climatique est sans équivoque. L’impact de l’Homme sur le climat est clair et en augmentation, avec des incidences observées sur tous les continents. Depuis les années 1950, les changements observés sont sans précédent. L’atmosphère et les océans se réchauffent, les quantités de neige et de glace diminuent, le niveau de la mer monte.»
GIEC
Le GIEC mis en cause
Sauf que les dizaines de milliers d’études scientifiques existantes ne suffisent pas à convaincre ces fameux complotistes qui, certains de la manipulation générale, multiplient les fake news sur le réchauffement climatique, et mettent aussi en cause le GIEC supposément à la botte de ceux qui nous tromperaient. La réalité est évidemment toute autre. D’abord parce que, depuis sa création en 1988, le GIEC réunit des experts bénévoles venus de tous les pays membres de l’ONU qui s’appuient sur des études internationales en utilisant une méthodologie et des références publiques. Mais, surtout, le GIEC ne mène aucun travail de recherche par lui-même. Il «se contente» de synthétiser les données existantes sous forme de rapports. Et ces rapports, certes, ne mettent pas toujours en avant (rarement, même!) des choses qu’on a envie d’entendre… D’ailleurs, il y a plus de dix ans, il l’affirmait déjà sans ambiguïté: «Le réchauffement climatique est sans équivoque. L’impact de l’Homme sur le climat est clair et en augmentation, avec des incidences observées sur tous les continents. Depuis les années 1950, les changements observés sont sans précédent. L’atmosphère et les océans se réchauffent, les quantités de neige et de glace diminuent, le niveau de la mer monte.»