Accueil » Transition écologique » Sobriété énergétique » Performance énergétique des bâtiments: Bureaux et logements consomment toujours moins, les hôtels toujours plus!

Performance énergétique des bâtiments: Bureaux et logements consomment toujours moins, les hôtels toujours plus!

par Laurent F.

Comme chaque année l’OID publie son baromètre de la performance énergétique et environnementale des bâtiments. Un bilan en demi-teinte qui laisse entrevoir une large marge de progression…

Composé d’une centaine d’adhérents, l’Observatoire de l’Immobilier Durable (OID) est une association indépendante dont l’objectif est d’accélérer la transition écologique du secteur. Chaque année, elle publie son Baromètre de l’immobilier responsable, et se penche aussi plus précisément sur la performance énergétique et environnementale des bâtiments selon les différents secteurs d’activités. Sont ainsi évaluées celles des bureaux, des actifs résidentiels, des bâtiments de santé, des centres commerciaux et des hôtels. Le Baromètre 2023 vient d’être communiqué. Et «les évolutions des indicateurs donnent un résultat nuancé», prévient d’entrée l’association qui a étudié là les consommations enregistrées en 2022.

Bureaux et logements consomment toujours moins

Le constat est imparable. Pour l’OID, «le rythme de décarbonation reste toujours en deçà des objectifs à atteindre: -2% par an en moyenne depuis 2010 tandis que les ambitions européennes rehaussées nécessitent désormais de se placer sur un rythme de plus de 6% par an! L’écart se creuse donc entre les objectifs affichés et la réalité de la décarbonation du secteur.» Le seul véritable bon point va aux bureaux et aux logements qui confirment la diminution de leurs consommations entamée ces dernières années. Du côté des bureaux, c’est -8,7% quand celle des logements enregistre une baisse de 6,4%. 

Des consommations en nette hausse dans les hôtels et les centres commerciaux

Les bâtiments de santé ne déméritent pas pour autant, même si leurs performances restent très en deçà des attentes: -1,2% en énergie finale. Un score insuffisant, mais nettement meilleur que ceux obtenus par les centres commerciaux et les hôtels qui, à contrario, ont connu une franche augmentation de leurs consommations: +6,5% et +10,7%. Pour l’OID l’explication est simple à trouver: «2022 a constitué la première année quasiment complète de normalisation post crise sanitaire.» En clair, ces hausses -si importantes soient-elles- ne signifient «pas nécessairement que les acteurs hôteliers n’ont pas investi dans la réduction de la consommation énergétique, mais plutôt que cette augmentation est une conséquence directe de la reprise des activités économiques du secteur du tourisme qui se rapproche de son niveau de 2019.»

«Ni meilleurs, ni pires que l’ensemble des bâtiments français!»

Depuis 2015, en appui à ce baromètre l’OID publie un Top 15 et un Top 30 qui viennent en écho à l’objectif d’atténuation de la taxonomie européenne. Des Tops mis à la disposition des différents acteurs afin de les aider à «piloter la stratégie de financement de la transition écologique des bâtimentsAinsi, par leur biais l’OID explique et affine les différentes évolutions présentées précédemment. Comme la baisse de la consommation dans les bureaux, par exemple. Si l’association salue les « efforts consentis par les acteurs du marché fin 2022», elle émet toutefois une (légère) réserve: «Il est cependant important de noter que, bien que la consommation générale d’énergie en France ait baissé de 12%, la valeur du Top15 des bureaux n’a connu qu’une réduction de 5%.» La raison à cela? Peut-être «le fait que les bâtiments qui satisfont déjà aux critères du Top15 sont intrinsèquement plus efficaces et gaspillent probablement moins d’énergie que les autres, d’où des gains potentiels plus réduits…» Enfin, face à ses analyses, l’OID précise une donnée aussi imparable que bonne à connaître:«les bâtiments étudiés ne sont ni meilleurs, ni pires que l’ensemble des bâtiments français!»

Articles connexes