Yasmine Sawan – ClimateSeed : « L’idée, c’est d’identifier les leviers de décarbonation »

Par Yann A.
Publié: Mis à jour: 6 minutes de lecture

Yasmine Sawan, responsable du développement chez ClimateSeed, nous en dit plus sur l’accompagnement des entreprises à développer leur stratégie environnementale vers la neutralité carbone.

ClimateSeed c’est quoi ?

Chez ClimateSeed, nous accompagnons les entreprises à développer leurs stratégies environnementales vers la neutralité carbone. Ce n’est pas que la neutralité carbone, c’est tout ce qui concerne la décarbonation. On mesure et analyse l’empreinte carbone des entreprises. Nous avons une approche hybride. Nous avons un outil, développé pour mesurer tous les postes d’émission d’une entreprise ou d’un événement. Mais nous avons aussi une équipe d’experts qui ont été formés à la maîtrise de comment réaliser un bilan carbone. On propose cet outil, mais aussi l’accompagnant des experts carbones pour soutenir les entreprises dans la mesure et l’analyse du bilan carbone, de cette stratégie de réduction des émissions. Et aussi en parallèle, on soutient les entreprises à aller hors de leur chaîne de valeur, donc aller plus loin avec la contribution climatique. Donc, contribuer à un projet  d’évitement de carbone et de différentes typologies, par exemple des reforestations à l’international aussi.

Une stratégie complète

On commence par la sensibilisation, la formation : le changement climatique, la comptabilité carbone. Ensuite, on mesure et analyse l’empreinte carbone grâce à une combinaison d’outils, de solutions technologiques et aussi d’expertises carbone. Ensuite, des stratégies de réduction, une fois qu’on a mesuré comment réduire ces émissions qu’on vient de mesurer. Et ensuite, pour aller même plus loin, comment contribuer à des projets de séquestration ou d’évitement de carbone, parce qu’en fait, ce sont des émissions qui sont déjà là. Donc on peut réduire, mais pour les émissions qui ne peuvent pas être évitées, on peut aller plus loin et on peut faire des contributions climatiques à des projets qui ont des co-bénéfices économiques et sociaux positifs.

Le partenaire décarbonation de Autonomy

Cela veut dire que nous allons mesurer l’empreinte de carbone de ce salon. Et aussi, nous allons travailler pour la stratégie de réduction de ces émissions, la stratégie d’organisation bas carbone de cet événement pour l’année prochaine. Pour la prochaine édition, on va prendre de la donnée de cette année et aussi on va analyser celle de l’année dernière. Comment on peut améliorer l’organisation de l’événement pour l’année prochaine, considérant les faibles émissions ? Comment on peut réduire l’impact ?

On peut faire une communication auprès des participants pour, par exemple, venir à vélo, prendre le train, et pas la voiture. On peut penser des stratégies sur comment réduire l’impact des participants, qui est la partie la plus importante aussi dans les cadres du développement d’un événement. C’est notamment le déplacement des participants.

Après l’analyse de la donnée on fait quoi ?

La première piste, c’est comment on peut améliorer la qualité de la donnée. Il y a différentes manières de faire un bilan carbone, il y a l’approche monétaire, l’approche physique. Il y a des entreprises qui commencent par l’approche monétaire, donc on va analyser combien ça a coûté. Et en fait, ça, ce n’est pas du tout précis. Mais une stratégie de collecte de données pour travailler beaucoup plus avec une donnée physique et pas uniquement une donnée monétaire. Combien de kilowatts ? Quelle a été la distance ? En fait, on va analyser la donnée physique. Donc ça, c’est une première piste de travail. Ensuite, une fois qu’on a fait ce bilan carbone, l’idée, c’est d’identifier, on aime bien dire, les hotspots, le poste de mission le plus important.

Une fois qu’on a compris ce poste de mission, l’idée, c’est d’identifier les leviers de décarbonation et s’adapter à ça. Par exemple, si on parle de déplacement, est-ce qu’il faut changer la politique de voyage ? Est-ce qu’il faut faire des vidéoconférences ? Il y a différents niveaux d’actions qu’on peut installer. Mais l’idée d’abord,  c’est la qualité de la donnée et ensuite identifier des leviers de décarbonation. Il faut commencer par un bilan carbone car on ne peut pas réduire si on ne comprend pas l’impact de nos actions.

Toujours les mêmes hotspots ?

Ça sera toujours le scope trois. Il y a différents scopes, le Scope 3 sera toujours le plus important. Je pense que ça pourrait être 70% de ces missions.

Comment embarquer une entreprise dans un projet de décarbonation ?

Si on a fait la formation, la mesure, l’analyse et la réduction. En parallèle, ce qu’il faut faire également, c’est la contribution climatique. C’est construire un projet de séquestration ou d’évitement de carbone qui a des co-bénéfices économiques et sociales positives. C’est comme ça qu’on peut avoir une stratégie complète. Il y a différentes typologies de projets. Donc, c’est comment elle est plus grande, c’est comment elle est hors de la chaîne de valeur d’une entreprise.

Une banque de projet à disposition ?

D’abord, on a une équipe projet qui va sourcer. Nous, quand on a été lancé il y a cinq ans, on a commencé par la contribution climatique et notre objectif, c’était de donner un peu d’ordre à ce marché, d’accompagner nos clients et à naviguer ce marché sans un risque réputationnel ou financier. Parce qu’en effet, c’est un marché un peu complexe. Donc, on travaille directement avec les développeurs de projets. On va faire du développeur de projets. Et comme ça, les projets qu’on va proposer à nos clients sont des projets de qualité, sont des projets premium. Et comme ça, nos clients ne vont pas penser aux risques liés au projet. Donc, par exemple, la conservation de forêts, le projet au Brésil sur la mobilité verte pour promouvoir l’utilisation des vélos.

Une prise de conscience collective

Dans le cadre de nos services, il y a deux points. En fait, déjà, quand on fait un bilan carbone, il y a de la donnée qu’il faut chercher par des employés, des habitudes de taux de travail, comment l’employé va se déplacer au bureau. Donc, déjà, ça permet de communiquer au sein de l’entreprise: Nous sommes en train de faire un bilan carbone. On est engagé. Ça montre la crédibilité et l’image de marque parce qu’on voit aussi que c’est un point d’attraction de talent. On voit de plus en plus que les personnes souhaitent travailler dans des lieux qui sont responsables. Pour les entreprises qui vont même plus loin pour la contribution climatique, ça permet de montrer que ce n’est pas uniquement l’obligation comme telle de le faire.

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