Accueil » Transition écologique » Sobriété énergétique » Baromètre Suez-Ebra 2023: Les Français de plus en plus écoresponsables
éco responsabilité

Baromètre Suez-Ebra 2023: Les Français de plus en plus écoresponsables

par Laurent F.

Suez et le groupe de presse Ebra viennent de publier la troisième édition de leur Baromètre intitulé «Les Français et leur empreinte carbone». Réalisé en septembre par l’institut de sondage Odoxa, cette édition 2023 prend un relief tout particulier: elle vient mesurer l’impact de l’inflation et de la crise énergétique sur les préoccupations environnementales des Français. 

Face à cette période particulièrement morose, les Français ne se découragent-ils pas au point de placer les éco-gestes et la baisse de leur empreinte carbone comme autant de sujets finalement superficiels, en tout cas moins urgents que d’autres? Ces questions pouvaient sérieusement se poser, et c’est sur leurs réponses qu’a souhaité se pencher la troisième édition du Baromètre Suez-Ebra «Les Français et leur empreinte carbone». Réalisée en septembre (donc avant le déclenchement du conflit au Proche-Orient et des attentats à Arras et à Bruxelles), cette enquête donne une nette tendance de l’opinion et de la motivation  des Français sur le sujet. 

Des éco-gestes définitivement adoptés 

Une chose est sûre: l’inflation et l’explosion des prix de l’énergie (bouclier tarifaire ou non) a profondément bouleversé les habitudes et les priorités de nos compatriotes. Pour preuve, en l’espace d’un an 84% d’entre-eux disent avoir réduit leurs consommations d’énergie. Et 60% ont veillé à diminuer celles de leur eau chaude. Logique quand on sait que 76% d’entre nous sommes convaincus que limiter réellement notre empreinte carbone implique de profonds changements de comportements au quotidien. Mais cette réaction serait-elle liée au seul contexte? Faut-il y voir une réaction  «passagère»? Pas si sûr puisque 61% des Français assurent avoir adopté définitivement les éco-gestes, tout autant que les mesures qu’ils ont mis en place pour faire baisser leurs consommations. Mais par nécessité bien souvent, puisque 62% ont renoncé à chauffer correctement leur logement ces derniers mois. Autre point de vigilance: si au regard de l’actualité la proportion de ceux qui souhaitent voir l’économie primer sur l’environnement reste minoritaire (43%) elle a tout de même gagné 7% par rapport à 2022.

«Il est frappant d’observer combien la crise énergétique et inflationniste a hâté l’adoption de bonnes pratiques écologiques sur une période courte.» 

Erwan Lestrohan, Directeur Conseil Odoxa

Plus d’un Français sur deux répare et en appelle à la seconde main

Mais revenons à ces changements de comportements et à l’appréciation des Français face à la nécessaire lutte contre la décarbonation. En 2022, 61% des personnes interrogées estimaient avoir fait tout ce qu’ils pouvaient pour réduire leur propre empreinte carbone. Ils sont désormais 66% à le penser. Parmi eux, 61% affirment avoir suivi les recommandations du gouvernement: baisser le chauffage à 19° la journée, 17° la nuit. Trop peu? C’est tout de même 5% de plus que l’an dernier!

Bonne nouvelle: l’économie circulaire aussi a progressé. Réparer plutôt que remplacer a convaincu 4% de Français en plus (57%), et l’achat ou la vente de vêtements d’occasion fait de plus en plus d’émules. 53% y ont recours, contre 43% en 2022. Des mesures nécessaires pour atteindre un objectif que 80% de nos concitoyens estiment indispensable et urgent. Et même bénéfique pour la santé pour 85% d’entre eux. Selon Erwan Lestrohan, Directeur Conseil chez Odoxa, «il est frappant d’observer combien la crise énergétique et inflationniste a hâté l’adoption de bonnes pratiques écologiques sur une période courte, transformant des contraintes temporaires face à la crise en règle de vie vertueuses pour l’environnement.»

68% de nos compatriotes estiment leur décarbonation trop coûteuse

Restent tout de même quelques leviers sur lesquels les pouvoirs publics et les différents acteurs concernés devront continuer de (beaucoup) travailler. Si la part des Français l’estimant enregistre une baisse de 3%, ce sont encore 64% d’entre eux qui pensent que réduire sa propre empreinte carbone est compliqué. Et 68% qui trouvent cela trop coûteux. Ceci, même s’ils jugent être désormais mieux accompagnés par leur entreprise (40%, +3% par rapport à l’an passé), et même par l’Etat (37%, +5%).

Articles connexes