Le GIEC montre un léger optimisme… à condition d’accélérer!

Par Laurent F.
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rapport du GIEC déforestation

Ce lundi 20 mars, le GIEC publiait son sixième rapport présenté comme «la synthèse des synthèses» de ses différents travaux. Voici ce qu’il faut en retenir.

Des objectifs ambitieux, mais pas impossible à atteindre

Tandis qu’en France, ce 20 mars, toute l’attention se portait vers l’Assemblée nationale et les motions de censure présentées par les oppositions face à la loi Retraite, le GIEC (Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’évolution du Climat) présentait son dernier rapport. Un rapport voulu comme la «synthèse des synthèses» des différents travaux qu’il a publiés ces dernières années. Et, bonne nouvelle: si le GIEC tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme, il montre toutefois un léger optimisme face à la situation.  «Il est urgent d’agir, mais nous avons encore le temps de réagir.», nous affirment en d’autres mots ses experts.

Ainsi, si l’objectif fixé par la COP21 (rester sous la barre des 1,5° de hausse des température à l’horizon 2100) leur semble difficilement atteignable, ils n’en écartent pas pour autant la possibilité. Du moins, la relèvent-ils un peu, jusqu’à 2°. Mais pas sans agir évidemment. Selon Hoesung Lee, Président du GIEC, cela nécessite des «actions profondes, rapides et soutenues de réduction des émissions de gaz à effet de serre, et une mise en place accélérée d’actions d’adaptation dans cette décennie.» A fortiori si l’on veut diviser par deux nos émissions de C02 d’ici 2030!

Des recommandations du GIEC qu’il est toujours bon de rappeler

«Nous avons le savoir-faire, la technologie, les outils, les ressources financières et tout ce dont on a besoin (…) Il y a assez d’argent, la question n’est pas la quantité disponible mais ou et comment il est dépensé.», a précisé Hoesung Lee, expliquant ainsi le contenu de ce nouveau rapport qui préconise «des investissements trois à six fois plus élevés», que ceux-ci viennent des secteurs publics ou privés. Mais avec quelles priorités?

Protéger et restaurer les écosystèmes des océans et des forêts

«Maintenir la résilience de la biodiversité et les services des écosystèmes à un niveau mondial dépend de la conservation réelle et équitable d’approximativement 30 à 50% des terres, eaux douces et océans», estime l’organisation intergouvernementale qui voit en la nature le plus fidèle de nos alliés. A condition de travailler à sa protection, bien évidemment. En finir, par exemple, avec la destruction de l’Amazonie et celles des parcs forestiers du bassin du Congo semble être le B.A.BA. «Réduire la déforestation dans les régions tropicales a le plus important potentiel de réduction des émissions.»

éoliennes rapport du GIEC

Priorité au solaire, à l’éolien……… et à la sobriété énergétique!

Une nouvelle fois, le GIEC vient préconiser la généralisation d’énergies sans émissions de CO2. Une solution qu’il juge non seulement faisable, mais aussi économique: «Moins de 20 dollars par tonne de CO2 économisée», voilà qui vaut la peine de considérer encore plus largement qu’aujourd’hui le développement des énergies renouvelables. Tout en appelant encore et encore à la sobriété dans nos consommations. 

Changer nos habitudes alimentaires

S’il est un point sur lequel les experts se montrent optimistes, c’est bien sur les nouveaux modèles agricoles et forestiers qui pourraient même «s’améliorer dans un avenir proche dans la plupart des régions.» Reste tout de même à diminuer singulièrement notre consommation de viandes (l’élevage étant un large émetteur de méthane) en préférant aux protéines animales les protéines végétales. 

«Les inquiétudes grandissantes sur les minéraux critiques peuvent être résolues par des approvisionnements diversifiés et une amélioration de l’efficacité des batteries.»

Rapport du GIEC, 20 mars 2023

Moins de véhicules thermiques, et plus d’électriques

En matière de transport maritime et aérien ainsi que pour les poids lourds, la synthèse préconise les biocarburants durables ou encore l’hydrogène. Pour les automobiles? L’heure est à la sobriété. A savoir aux véhicules moins gros. Adieu les SUV, place aux petits modèles, donc. Et du côté des V.E.? Conscient des critiques qui leur sont souvent adressées, le GIEC tempère: «L’empreinte environnementale de la production des batteries et les inquiétudes grandissantes sur les minéraux critiques peuvent être résolues par des approvisionnements diversifiés et une amélioration de l’efficacité des batteries.»

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