Accueil » Transition écologique » Salon de l’agriculture: De la ferme à nos assiettes, le vrai poids de l’empreinte carbone
agriculture

Salon de l’agriculture: De la ferme à nos assiettes, le vrai poids de l’empreinte carbone

par Laurent F.

Un secteur forcément énergivore, une consommation alimentaire aux impacts importants… A l’occasion de ce grand salon international, faisons le point sur les chiffres. Et sur toutes ces vieilles habitudes qu’il nous faut maintenant revoir…

Depuis sa création fin 2019, la Climate Tech Carbo s’est donnée pour mission d’accélérer la prise de conscience écologique des particuliers comme des entreprises. Ceci, notamment par le biais d’une application qui, outre de multiples conseils, permet de mesurer soi-même son impact carbone. Pour les entreprises, Carbo a même créé une plateforme SaaS qui propose la réalisation d’un bilan certifié par l’ADEME, en même temps qu’un accompagnement personnalisé. Quelques 400 entreprises à ce jour utilisent ou ont utilisés ces services. 

consommation

Un secteur riche en émissions

Profitant du Salon International de l’Agriculture qui se tient à Paris du 25 février au 5 mars, Carbo s’est intéressée à l’impact du secteur agricole, tant du côté des professionnels que des consommateurs. A la clé, le rappel de quelques chiffres éloquents qui soulignent la nécessité d’une évolution. Ainsi, Carbo vient-elle nous rappeler que l’agriculture représente 25% des émissions mondiales de gaz à effets de serre. Et qu’elle consomme près de la moitié de l’eau potable en France, 70% au niveau mondial. Quant à sa principale source d’émissions, difficile de la contrer: il s’agit de la fermentation entérique, c’est-à-dire le processus digestif des animaux. Leur digestion créé du méthane dont le pouvoir de réchauffement est… 80 fois plus important que le carbone! Pour autant, bonne nouvelle: le transport ne représenterait que 4,8% des émissions carbone de l’alimentation.

Des consommateurs tout aussi polluants!

Mais les pratiques agricoles ne sont pas les seules à être polluantes, loin s’en faut. Celle des consommateurs aussi. L’alimentation représenterait en moyenne un quart de l’empreinte carbone des Français, 60% de celle-ci venant des seules sources animales. Saviez-vous aussi qu’un repas végétarien est quatorze fois moins polluant qu’un autre contenant du bœuf, et trois fois moins si vous préférez le poulet? Plus surprenant encore: selon Agribalyse (une base de données sur le carbone de l’alimentation bio), cette dernière serait légèrement plus polluante (ou au moins équivalente en carbone) que la non bio.

Mais face à ces chiffres, Gaëlle Guillou, Carbon Data Scientist chez Carbo, relativise: «Les rendements de l’agriculture biologique sont moins massifs. Il n’y a donc pas «d’économies d’échelle» du carbone, ce qui explique que son empreinte puisse être légèrement supérieure. Néanmoins, il ne faut pas renier le bio. L’écologie ne se limite pas à la mesure carbone, mais doit aussi prendre en compte la biodiversité et la santé par exemple, où le bio ressort largement gagnant.»

consommation

Les Français plébiscitent le circuit court

Et la Carbon Data Scientist de conclure: «L’alimentation locale (bien que le transport ne représente qu’une part faible de l’empreinte carbone du secteur) reste importante pour des sujets de résilience alimentaire et de traçabilité.» Et justement, c’’est en marge du Salon de l’Agriculture que le troisième Baromètre annuel réalisé par Pourdebon.com aux côtés de l’institut de sondages Karos a été publié. Il interroge chaque année sur les habitudes de consommation des Français, tout particulièrement face aux circuits courts. Rappelons que Pourdebon se veut être «la première place de marché en France à soutenir les petites exploitations, en valorisant des techniques de production durables et responsables et en rendant accessible le meilleur de notre terroir à tous les Français, sans exception.»

Les principales leçons de ce baromètre? Malgré le contexte actuel, l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat qu’elle induit, nous continuons à plébisciter le circuit court: 61% d’entre nous déclarons en effet y avoir fait appel au moins une fois par mois en 2022. A 77% pour nos fruits et légumes, à 50% pour les fromages, et à 47% pour les viandes. Peu importe le coût, une majorité se déclare même prête à payer de 5 à 15% plus cher. Et, devinez ?, ce sont les moins de 35 ans qui se disent les plus aptes à faire cet effort! 

Articles connexes