Transition écologiqueL’UNESCO au secours de nos forêts

L’UNESCO au secours de nos forêts

Tandis que l’ONU s’intéressait à la haute mer, l’UNESCO s’est penchée sur la préservation de nos forêts lors d’une grande conférence internationale, One Forest Summit, qui s’est tenue les 1er et 2 mars au Gabon. Au programme, le rappel des engagements de l’organisation internationale. Et leur renforcement, tout particulièrement en Afrique.

Les poumons de la Terre au service l’action climatique

Forêts

«Les forêts sont les poumons de la Terre, mais leur existence est menacée par les pressions croissantes liées à l’utilisation des terres et les effets du dérèglement climatique. Il faut sauver nos forêts sans délai.» C’est par ces mots que, dans un communiqué, l’UNESCO annonçait sa grande conférence One Forest Summit qui s’est tenue les 1er et 2 mars derniers à Libreville, au Gabon. «Les forêts jouent un rôle crucial dans la régulation du climat en absorbant le dioxyde de carbone, et sont considérées comme l’une des formes les plus rentables d’action climatique. Elles sont également d’une importance vitale pour le bien-être et la survie des humains.» Et l’UNESCO de souligner encore que plus de 200 sites du Patrimoine mondial abritent des écosystèmes forestiers uniques. Le tout pour une superficie totale dépassant les 69 millions d’ha, soit deux fois l’Allemagne. A elles seules nos forêts absorbent 190 millions de tonnes de CO2 chaque année.

Bon à savoir: L’UNESCO compte 738 réserves de biosphère réparties dans 134 pays. Rien qu’en France, on en compte seize, notamment dans les Cévennes, en Camargue, ou encore dans les Gorges du Gardon. «Elles proposent des solutions conciliant la conservation de la biodiversité et son utilisation durable. Ce sont des domaines d’apprentissage (…) dans divers contextes écologiques, sociaux et économiques, qui touchent la vie de plus de 250 millions de personnes.»

«Dix forêts du patrimoine mondial sont devenues des sources nettes d’émissions de carbone entre 2001 et 2020.»

ONU

Des programmes de grande envergure

Rappelons qu’en 2021 l’UNESCO a publié une étude qui a permis d’estimer pour la première fois la quantité de CO2 absorbée et libérée par les sites du patrimoine mondial. Selon celle-ci, dix de ces forêts «sont devenues des sources nettes d’émissions de carbone entre 2001 et 2020 en raison d’une combinaison de perturbations naturelles et anthropiques, notamment le dérèglement climatique.» D’où l’urgence à agir. Et l’annonce du lancement de nouveaux programmes que l’UNESCO a donc révélé (ou rappelé) début mars au Gabon. Parmi ceux-ci, plusieurs concernent les forêts africaines: 

Pour le patrimoine forestier d’Afrique centrale

«Avec ses 1,62 million de km2, les forêts d’Afrique centrale abritent une biodiversité vitale pour la planète, et jouent un rôle central dans la régulation du climat et la séquestration du carbone. Elles représentent le deuxième plus grand puits de carbone de la planète, précise l’UNESCO. Hélas, la zone fait face à diverses menaces comme le braconnage, la déforestation, l’exploitation illégale des ressources naturelles et les projets d’infrastructure. D’où le programme CAWHFI destiné à renforcer la gestion des zones protégées tout en améliorant leur intégration dans les différents paysages écologiques de la région. Ce programme «a mis en évidence que cette région forestière est non seulement riche en minéraux rares, mais aussi d’une valeur culturelle exceptionnelle.»

Un nouveau site d’observation au Congo

Forêts

«Le bassin du Congo est non seulement le deuxième plus grand poumon de la planète, mais il séquestre également plus de carbone au kilomètre carré que l’Amazonie en raison de la densité de sa végétation. L’UNESCO coordonne les efforts visant à faire de cette forêt un centre de connaissances et un site d’observation du dérèglement climatique et de la biodiversité.» Ainsi, une tour nommée Congoflux a été construite à cet effet au centre de la réserve de biosphère de Yangambi. «Ce système de surveillance de haute technologie mesure les échanges de gaz à effet de serre entre l’atmosphère et un écosystème.» Par ailleurs, afin de préserver l’intégrité des sites naturels, l’UNESCO a inscrit (toujours au Congo) cinq nouvelles aires protégées sur la liste du Patrimoine mondial.

Au Gabon, 2 millions d’arbres en plus d’ici 2025

Les forêts recouvrent 80% de la superficie du Gabon. Mais 2 millions d’arbres seront encore plantés (dans les zones urbaines) à l’horizon 2025. «Ce programme mettra également l’accent sur l’éducation environnementale et la sensibilisation aux risques liés à l’utilisation intensive des terres.»

Vers une économie verte au Togo

Enfin, parlons aussi du Togo où de nombreuses espèces dont dépendent les habitants ont disparu. En cause, la croissance démographique et l’exploitation non durable de ces ressources. «Afin d’alléger la pression humaine sur la forêt, le programme de l’Homme et la Biosphère de l’UNESCO a mis en œuvre un projet de trois ans visant à développer trois industries artisanales vertes: le beurre de karité, l’apiculture et l’élevage d’animaux.» 

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