Forte du triomphe des J.O., et en dépit des oppositions, la Mairie de Paris a bien l’intention de pérenniser un certain nombre d’installations. On fait le point.
Elle avait répété son intention dans le cadre d’une interview donnée récemment à Ouest France, Anne Hidalgo a confirmé sa décision ce 9 septembre au micro de RTL: malgré l’opposition de nombreux élus régionaux (et des anciens ministres des Transports), le périphérique parisien sera bel et bien limité à 50 km/heure après les J.O., et plus précisément à compter du 1er octobre. Reste toutefois à décider de la pérennisation de la voie olympique destinée aux forces de l’ordre, aux secours et aux accrédités de J.O., que la Maire de Paris aimerait conserver pour la transformer au covoiturage et aux taxis. Une décision qui ne revient pas à la Ville mais à l’Etat. Aussi, en appelle-t-elle à Emmanuel Macron, l’implorant de ne surtout pas «revenir en arrière».
Changement d’ambiance à la Tour Eiffel et Place de la Concorde
Mais le périphérique parisien n’est pas le seul porteur de l’héritage parisien des derniers J.O. tel que le souhaite Anne Hidalgo. Plus que jamais, au delà de cette seule voie réservée, la Ville entend bien faire baisser le nombre de voitures dans la capitale et profiter de l’«effet J.O.» pour accélérer sa piétonnisation.
Ainsi lancera-t-elle en octobre une période de test pour limiter leur présence dans l’hyper centre tandis que certains sites olympiques devraient garder le bénéfice gagné le temps des Jeux. Aux abords du pont d’Iéna et de la Tour Eiffel comme sur la place de la Concorde par exemple, l‘ambiance ne devrait plus jamais être comme avant les Jeux. Certes, le projet était déjà dans les cartons de l’équipe municipale, mais il devrait singulièrement s’accélérer: «Je confirme que les voitures ne reviendront pas devant la tour Eiffel à la fin des Jeux. C’est très clair!», a confirmé la Maire au quotidien Ouest France, précisant qu’une piste cyclable et une voie réservée aux véhicules de sécurité et de secours ainsi qu’aux bus et aux taxis seraient évidemment créées. Du côte de la Concorde, l’objectif est tout aussi clair: «réduire considérablement la circulation automobile et végétaliser entre 30 et 40% de la place.»
Reste à éteindre les critiques et à convaincre les oppositions qui rappellent que, là non plus, la décision n’appartient pas à la Mairie de Paris mais au Préfet de police Laurent Nuñez. Un rappel à l’ordre qui ne trouve pas franchement d’écho du côté de l’Hôtel de Ville: «Non, le pont d’Iéna n’est pas du fait du préfet. Si Anne Hidalgo veut le faire, elle le fait. Il en va de même à la Concorde où cette semi-piétonnisation semble inéluctable.»
Anneaux, Agitos et vasque olympiques définitivement parisiens?
Enfin, alors que du côté de Saint-Denis le village olympique sera transformé en un vaste parc résidentiel, n’oublions pas les anneaux olympiques, les Agitos des Jeux Paralympiques, et bien sûr la vasque. Si, là encore, les débats font rage (et que les héritiers de Gustave Eiffel s’y sont opposés), Anne Hidalgo entend bien les conserver «jusqu’en 2028 au moins». Quant à la vasque, la décision finale reviendra au Président de la République qui, peut-être, l’annoncera lors de la grade parade olympique le 14 septembre. À voir…