Accueil » Transition écologique » Watty : Ou quand les enjeux liés à la transition écologique s’invitent en classe

Watty : Ou quand les enjeux liés à la transition écologique s’invitent en classe

par Laurent F.

Un peu à la manière de la Fresque du Climat, le programme Watty propose aux enseignants des écoles de France et d’Outre-mer l’organisation d’ateliers de sensibilisation aux enjeux liés à la transition écologique pour leurs élèves. Cheffe de projet chez Eco CO2 qui pilote le dispositif, Sarra Poletti nous en dit plus.

Quand et comment l’initiative Watty est-elle née?

Sarra Poletti: «Il y a tout juste dix ans, en 2013. A l’époque, un projet nommé « Ma Ville est au courant » proposait une sorte de défi aux familles dans les différents quartiers, avec l’objectif de réduire leurs consommations d’énergie. Face au succès rencontré, Eco CO2 a souhaité proposer un projet de plus grande ampleur.

Et quel est le principe?

Sarra Poletti: «Watty est un programme national soutenu par le Ministère de la Transition écologique, celui de l’Education Nationale et par l’ADEME. Il se déploie dans les établissements scolaires en métropole ainsi que dans les territoires d’outre-mer. L’idée est de proposer aux enseignants trois animations par classe et par an (entre 1 heure et 1 heure 30 selon les niveaux) sur les thèmes de la transition écologique. Il s’agit avant tout de faire prendre conscience des enjeux climatiques et énergétiques aux enfants. Et de leur transmettre l’idée qu’ils peuvent être acteurs de cette transition en mettant en place à leur niveau des éco-gestes, tant à l’école qu’à la maison. Ces animations sont assurées par des animateurs spécialisés majoritairement issus de structures associatives implantées localement, et qui (pour la plupart) travaillent déjà avec les enseignants et les collectivités.»

Outre ces animations, vous proposez d’autres outils de sensibilisation. Quels sont-ils?

Sarra Poletti: «Du contenu pédagogique est proposé aux enseignants qui souhaitent aller plus loin sur ces sujets avec leurs élèves. Notamment un petit catalogue d’activités thématiques à faire en classe. Ils peuvent pendant toute une semaine se pencher sur le zéro déchet, par exemple. Ou organiser l’opération «Du soleil dans ma classe» qui vise à privilégier la lumière naturelle plutôt qu’artificielle. Nous proposons également des animations numériques via une plateforme dédiée. Et nous organisons chaque année un concours artistique national dont la thématique change tous les ans et auquel nous invitons enseignants, élèves et familles à participer. Plus d’une centaine de réalisations sont récompensées à chaque édition. De plus, après les ateliers les enfants rapportent tous un jeu de cartes venant rappeler les éco-gestes et un économiseur d’eau à installer à la maison pour aider concrètement aux économies d’énergie. »

@Watty

Justement, peut-on mesurer l’impact d’un tel programme?

Sarra Poletti: «Jusqu’à l’an dernier, nous pouvions le mesurer grâce aux retours de nos partenaires associatifs, des collectivités, des enseignants ou même de parents d’élèves qui, tous, nous ont confirmé que Watty arrivait bien jusqu’à la maison. Mais jusqu’ici nous n’avions pas chiffrer cet impact. C’est désormais chose faite. Et cela nous a permis de voir que le transfert des connaissances (et donc des éco-gestes) s’opère bel et bien de la classe jusqu’à la cellule familiale. Nous savons qu’en moyenne chaque foyer fait 6% d’économies d’énergie par an grâce à Watty.»

Combien de classes proposent des ateliers Watty, aujourd’hui? 

Sarra Poletti: «Sur la dernière année scolaire, 5 591 classes se sont engagées, ce qui représente 130 000 élèves et 1 576 écoles. Depuis dix ans, notre présence s’est établie dans 100% des régions françaises et 43 départements. Au total, c’est un cumul de 5 700 écoles, 470 000 élèves et 20 800 classes qui y ont participé. Il faut préciser que les écoles ne sont pas obligées de s’engager intégralement: Watty ne peut être proposé que dans quelques classes, si on le souhaite. L’idée est que les enseignants soient tous volontaires; il n’est évidemment pas question de les y obliger.»

Si l’on est un enseignant ou responsable d’établissement, comment doit-on procéder pour organiser ces ateliers?

Sarra Poletti: «Généralement, les enseignants nous contactent directement, mais nous les renvoyons toujours vers leur collectivité locale ou vers le rectorat qui sont les deux portes d’accès pour recevoir le programme. La raison est simple: Watty est financé pour partie par le dispositif des Certificats d’Economie d’Energie (CEE), et pour autre partie par les collectivités. Y adhérer ne coûte donc rien aux établissements scolaires. Si vous représentez une classe ou un établissement, pour pouvoir participer cette année,  il est conseillé de s’adresser à votre collectivité ou à votre rectorat avant décembre. Et si vous représentez une collectivité et que vous souhaitez intégrer le programme, il suffit simplement de nous contacter!

Des nouveautés pour cette année scolaire à venir?

Sarra Poletti: «Pour l’instant, le programme est proposé jusqu’en juin 2024, mais nous  travaillons à le poursuivre sur ces prochaines années. Watty fonctionne très bien. Son succès n’est plus à démontrer. Plus de 80% des collectivités le renouvellent chaque année, et les taux de satisfaction dépassent les 90%. Il n’y a donc pas de raison qu’il s’arrête!

Articles connexes