La Fresque du Climat: Comment organiser un atelier en entreprise?

Par Laurent F.
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Née à la fin 2018, cette association vise à la sensibilisation des salariés, du grand public et même des élus et des collectivités aux enjeux climatiques par le biais d’ateliers de formation ludiques et participatifs. Mais comment s’organisent-ils? Pour le savoir, nous sommes allés rencontrer l’une de ses hôtes parisiennes.

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Un formidable outil pour nos démarches RSE

Avec plus de 35 000 bénévoles, et plus de 800 000 participants dans cinquante pays, La Fresque du Climat n’est plus à présenter. Créée fin 2018 par Cédric Ringenbach (ingénieur, conférencier et consultant en transition énergétique), l’association propose l’organisation d’ateliers participatifs et ludiques de trois heures pour cinq à quatorze participants, en ligne ou en présentiel. Les publics visés? Les entreprises souhaitant sensibiliser leurs salariés aux enjeux climatiques. Le grand public désireux de mieux comprendre les enjeux. Et même les élus par le biais de formations financées par l’Etat (en partenariat avec l’institut de formation agréé Koncilio). Parmi ceux qui font régulièrement appel à la Fresque du Climat, citons (entre autres) EDF, Suez, le groupe TF1, L’Oréal, la Ville de Paris, ou encore SciencesPo et HEC Paris.

Concrètement, comme ça se passe?

Nous avons souhaité savoir comment s’organise et se déroule un atelier Fresque du Climat. Pour ce faire, nous sommes donc allés interroger l’une de ses hôtes (et participantes), Emmanuelle Foret. Fondatrice de «La Bonne Composition», une boutique de cosmétiques naturels basée rue Jean-Baptiste Pigalle dans le 9ème arrondissement de Paris, elle accueillait pour la première fois début mars l’un de ces ateliers. Elle nous raconte.

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La Bonne Composition, 75 rue Jean-Baptite Pigalle, Paris 9.

Tout d’abord, pouvez-vous nous présenter «La Bonne Composition»?

Emmanuelle Foret: «Depuis 2020, je propose ici des cosmétiques naturels fabriqués en France ainsi que des matières brutes (huiles végétales, eaux florales, poudres…) qui permettent de les fabriquer soi-même. J’anime également des ateliers pour apprendre à concevoir ses propres cosmétiques ou produits ménagers, ainsi que d’autres centrés sur le yoga du visage. Ces ateliers se destinent aux particuliers, et ils sont aussi privatisables pour des activités Team building ou pour les comités d’entreprise qui les proposent à leurs salariés.»

Vous venez d’organiser un premier atelier dédié à La Fresque du Climat. D’où vous est venue l’idée?

Emmanuelle Foret: «De ma rencontre avec une bénévole. On les appelle des Fresqueurs et des Fresqueuses. Bien entendu, vue mon activité professionnelle, il est clair que j’ai déjà une fibre écologique, mais j’avais envie de mieux comprendre pourquoi et comment nous subissons tous ces dérèglements climatiques et leurs conséquences sur la planète et le vivant. Et j’avais évidemment envie de le partager avec mes clients qui vivent les mêmes questionnements.»

Comment s’organise ce type d’événements? 

Emmanuelle Foret: «Très simplement. J’ai gracieusement prêté ma salle destinée aux ateliers, et chacun a pu s’inscrire directement à la boutique ou via le site internet de «La Bonne Composition». Les ateliers grand public comme celui-ci sont gratuits, mais une participation est tout de même demandée sous forme de don à l’association. Lorsque ce type d’événement est organisé au sein d’une entreprise ou d’une collectivité, les choses se passent différemment: l’animateur facture l’atelier, et en reverse une partie à l’association.»

Bon à savoir: Pour une entreprise, La Fresque du Climat demande 150 € HT/personne. Pour les formations d’élus locaux: 280 € TTC/personne. 

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Atelier La Fresque du Climat à La Bonne Compostion, Paris 9ème.

Et le Jour J, comment cela se passe? 

Emmanuelle Foret: «Une bénévole (en l’occurence, Florie la fondatrice de l’agence Beewö qui permet de concevoir ou de re-concevoir ses services de manière éco-responsable) est venue animer l’atelier. Cela se fait toujours en plusieurs temps. Elle a d’abord étalé une grande feuille blanche de deux mètres sur la table, et nous a donné des cartes qui, toutes, présentent différentes informations basées sur les rapports du GIEC. A nous de faire le lien entre elles et de reconstituer la fresque chronologique des évènements. A chaque fin d’étape, Florie nous a «corrigés» en nous expliquant les choses. Enfin, pour conclure, nous avons parlé de nos ressentis, et surtout nous avons réfléchi aux actions que nous pouvons mener à titre individuel, tant dans notre vie personnelle que professionnelle. Ces trois heures sont passées extrêmement vite!»

«C’est un atelier que tous les citoyens devraient faire. Et c’est un excellent axe RSE. Parfait pour fédérer ses salariés.»

Emmanuelle Foret, «La Bonne Composition»

Quel est le profil des participants? 

Emmanuelle Foret: «Il s’agissait plutôt de personnes sensibilisées aux enjeux climatiques, mais pas seulement. Certains d’entre nous pensions connaître déjà pas mal de choses, sauf que dès la première phase de «jeu» nous avons tous compris que nous avions beaucoup de lacunes!»

Pour conclure, que tirez-vous de cette expérience, à titre personnel?

Emmanuelle Foret: «Comme je l’ai dit, ça passe très vite! Sur la première phase, on se sent d’abord un peu perdu, mais très vite on se prend au jeu. A la fin de la fresque, j’ai ressenti comme un petit sentiment de «désespoir» devant l’ampleur des dégâts, mais on est rapidement reboosté lorsqu’on répertorie les actions à mener. On sent que l’on peut faire un petit quelque chose individuellement, et cela rassure! Quoiqu’il en soit, je pense que l’on ne peut pas ressortir de là en se disant: «Allez on continue comme hier!» C’est un atelier que tous les citoyens devraient faire. Et c’est un excellent axe RSE. Parfait pour fédérer ses salariés.»

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