Installée au cœur de Paris, cette boutique-café-atelier propose depuis peu la réparation de nos objets du quotidien. Un concept singulier qui vient favoriser une économie circulaire, locale, et donc 100% vertueuse.
Un concept aussi simple que nécessaire
Selon l’ONG Les Amis de la Terre, 325 millions de tonnes de déchets sont produits chaque année en France. Or, parmi ceux-là, 40 millions de biens pourraient être réparés. C’est partant de cette réalité que Corinne Ngotat et Juliette Karpa ont abandonné leur ancienne vie pour se lancer dans une nouvelle aventure. Leur ambition? La création d’une boutique-atelier nommée «Les Établis». Un espace voulu comme le premier service de proximité de réparation de nos objets du quotidien. Du moins, à Paris.
Lauréat du budget participatif de la mairie de Paris et de celui d’Ile-de-France en 2021, le projet intègre dès le départ les principes d’une consommation vertueuse. Et répond à une véritable demande puisque, jusque là, aucun lieu parisien ne proposait en effet cette offre pourtant plus que jamais indispensable. Tout en proposant un espace de vie chaleureux et confortable! Car, toujours dans l’optique de promouvoir une consommation responsable, «Les Établis» proposent également une boutique de vêtements. Et, pour boire un verre ou se restaurer à deux pas du Centre Pompidou et des Halles, un chaleureux café est aussi ouvert toute la journée.
Une démarche devenue indispensable
Qu’elles soient économiques, environnementales ou même sociales, trois grandes raisons au moins viennent justifier cette belle initiative:
- Réparer est souvent moins coûteux qu’acheter du neuf. D’ailleurs, selon certains sondages, 77 % des Français acceptent la réparation si le coût n’excède pas 50 % du prix de vente neuf.
- La réparation est «une alternative vertueuse à la surconsommation», rappellent «Les Établis» sur leur site internet. Et, comme on le sait, cette surconsommation compte beaucoup sur l’état de pollution de la planète!
- En valorisant la seconde vie et l’artisanat, l’économie locale (et durable) est évidemment pleinement favorisée. La démarche vient donc soutenir des professionnels particulièrement touchés par les crises successives.
Objectifs: seconde vie et zéro déchet!
Le crédo des deux créatrices des «Etablis» est simple: «Savoir-faire et le faire-savoir». Bijoux, maroquinerie, horlogerie, luminaires, appareils électriques, petit électro-ménager, petit mobilier et même vêtements peuvent donc ici trouver une seconde vie plutôt que d’encombrer nos déchetteries. Ainsi, afin de pouvoir répondre aux demandes forcément variées, «Les Établis» ont sélectionné une vingtaine de techniciens et d’artisans venus de tous les corps de métiers. Et deux réparateurs d’appareils électriques et électroniques sont aussi présents sur place pour plus d’efficacité.
Deux types de prises en charge
Comment faire appel à la réparation? C’est simple:
- Pour les appareils électriques ou le petit électroménager (en clair, pour tous les objets non artisanaux), au moment du dépôt vous devrez régler un certain montant. Celui-ci sera fixé selon la nature de l’objet, et correspondra au temps de démontage nécessaire. S’il est réparable, un devis vous sera ensuite envoyé. Et si vous l’acceptez la réparation sera garantie trois mois.
- Pour les bijoux, l’horlogerie, la maroquinerie, les vêtements (bref, pour tous les produits artisanaux), un devis vous sera envoyé quelques jours après que vous ayez déposé votre article en boutique. A sa signature, un acompte de 30% vous sera demandé.
Et si l’objet n’est pas réparable?
Si toutefois une réparation s’avère impossible, les fondatrices des «Etablis» sont claires: «Nous vous proposerons soit de vous rendre votre objet, soit de le garder pour utiliser les éventuelles pièces détachées. Ou de nous laisser le confier à une association de l’économie circulaire (réemploi, recyclage…). Ainsi, nous contribuons, à chaque fois que cela est possible, à une économie la plus vertueuse possible en évitant de jeter.»
«Les Etablis», 73 rue de Beaubourg 75003 Paris. Du mardi au samedi de 10 heures à 19 heures.