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Deux initiatives pour accélérer le traitement des eaux usées

par Laurent F.

Si le gouvernement souhaite la multiplication par dix du traitement des eaux usées, quelques initiatives et expérimentations existent déjà qui méritent d’être soulignées. À Toulouse comme en Corrèze, on œuvre déjà !

Évoquée lors de l’annonce du Plan Eau du gouvernement à la fin mars, la question de la réutilisation des eaux usées est aujourd’hui centrale. Peu utilisées en France (moins de 1% des volumes, contre 14% en Espagne et 85% en Israël !), leur traitement devra largement se développer dans les mois et dans les années qui viennent. Emmanuel Macron a ainsi fixé l’objectif des 10% à l’horizon 2030, tout en souhaitant l’instauration de «1 000 projets en cinq ans» qui représenteront «300 millions de mètres cubes, soit trois piscines olympiques par commune.» Mais au-delà de l’annonce présidentielle, des solutions existent déjà (ou sont en cours de développement).

Des vers de terre pour recycler les eaux usées

Ainsi, par exemple, des chercheurs de l’université Paul-Sabatier à Toulouse testent actuellement un nouveau type de filtration qui puisse permettre de recycler les eaux usées. Au départ, rien de nouveau sous le soleil : des îlots de matière organique contenant du sable, des graviers, des écorces et des cailloux viennent filtrer les eaux usées. L’originalité de ce nouveau système est ailleurs : il intègre des vers de terre destinés à accélérer le recyclage de l’eau. «L’apport de cette biodiversité améliore le système du filtre planté puisque les vers de terre créent des galeries qui amènent l’eau aux racines des plantes installées dans les bacs. Nous allons tester diverses hypothèses : avec ou sans plante, avec ou sans vers de terre, pour voir ce qui est le plus efficace.», explique Magali Gerino, professeur d’écologie. Des capteurs mesurant la température et l’humidité ainsi qu’un scanner placé sous terre permettent aux chercheurs de surveiller l’évolution des galeries et des filtres. L’objectif à court terme ? Utiliser les eaux usées du bâtiment pour l’arrosage des espaces verts du campus. Cette expérimentation devrait durer trois ans.

UV Germi équipe des stations d’épuration

Du côté de la Corrèze, l’entreprise UV Germi développe des solutions visant à purifier l’air, l’eau et les surfaces. Ainsi, ce sont plus de 2 500 collectivités qui sont déjà équipées de son système de déchloramination des piscines publiques partout en France. La société permet à ses clients de réutiliser leurs eaux usées (ou l’eau de pluie) après un processus d’épuration classique. Ou en faisant appel à une solution on ne peut plus écologique : les UV. Les rayons du soleil viennent ainsi détruire naturellement bactéries, virus et micro-organismes en brisant leur ADN, mais sans jamais modifier les caractéristiques physiques, chimiques et organoleptiques de l’eau. Une technologie qui s’adresse autant aux professionnels de la santé et de l’agriculture qu’à ceux de l’éducation, des loisirs et de tous les lieux accueillant du public. De plus, «UV Gemini équipe actuellement plus de 300 stations d’épuration des eaux partout en France en appareils UV avant rejet en milieu naturel (fleuves, rivières…). Et travaille avec elles sur des projets de réutilisation de l’eau dans des secteurs où une eau potable n’est pas nécessaire : nettoyage urbain, arrosage de pelouses notamment», précise l’entreprise. 

Réacteur UV Germi Traitement des eaux

À titre d’exemple, en août 2022 UV Germi avait équipé une station d’épuration de Saint-Gilles-Croix-de-Vie (Vendée) de quatre réacteurs d’environ 16 Kw chacun, permettant de traiter jusqu’à 1 300 m3/h avant rejet en milieu naturel. Depuis, l’île d’Olonnes (Vendée), Camaret (Finistère) ainsi que Marcheprime et Mios (Gironde) se sont à leur tour équipés.

La Dordogne bientôt équipée

«Des projets de réutilisation, et non plus uniquement de rejet dans les fleuves et rivières, sont également en cours, précise UV Germi. La Dordogne va ainsi s’équiper prochainement avec de nouveaux réacteurs dans les villes de Terrasson, Sarlat, Périgueux, Boulazac et Bergerac. L’eau recyclée servira par exemple à nettoyer les voiries, les jardins, toutes utilisations pour lesquelles une eau potable est actuellement utilisée sans être nécessaire.»

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