Au terme de cinquante et un jours de consultations, Emmanuel Macron vient de nommer son nouveau Premier ministre. Charge au Républicain Michel Barnier de désigner désormais son gouvernement. Un gouvernement qui devra faire face à des dossiers aussi brûlants que nombreux, notamment les défis écologiques du gouvernement Barnier.
Quand bien même il ne serait en place que pour quelques mois, une certitude: le futur gouvernement dirigé par Michel Barnier devra traiter de nombreux dossiers aussi urgents que brûlants. Et la transition écologique ne sera pas le moindre. Rappelons qu’à la mi-juillet l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) a publié une étude venant donner l’alerte sur le sujet, déplorant le trop faible investissement de l’État. Une alerte déjà lancée quelques mois plus tôt par la Cour des Comptes.
Pour tous ces experts, atteindre les objectifs de réduction de 55% des émissions GES en 2030 et la neutralité carbone en 2050 imposerait obligatoirement la multiplication par deux (voire par trois) des dépenses publiques annuelles. Concrètement, 71 milliards d’euros supplémentaires seraient nécessaires à l’horizon 2030. Sauf que, depuis la publication de cette étude, le déficit public s’est encore creusé, la note de la France s’est vue dégradée par les agences de notation, et la Commission européenne a enjoint la France à réduire drastiquement et au plus vite son déficit. Un véritable casse-tête, et même un sacré défi, attend donc ce prochain gouvernement! Ce qui constitue l’un des principaux défis écologiques du gouvernement Barnier.
Défis écologiques du gouvernement Barnier : quel avenir pour les aides publiques ?
Puisqu’il faudra effectuer des coupes budgétaires drastiques, le gouvernement démissionnaire a d’ores et déjà annoncé la couleur. Charge au prochain gouvernement de suivre ou non les lettres plafonds envoyées fin août par Gabriel Attal. Des lettres plafonds qui fixent l’enveloppe de crédits allouée pour 2025, et qui prévoient une réduction globale des dépenses de 10 milliards d’euros. En tête de liste des ministères concernés, celui de la Transition Écologique pourrait bien être le plus impacté.
Ainsi (sauf si le nouveau gouvernement décide du contraire, ce qui semble à priori peu probable), des baisses de crédits pour le Fonds vert destinées à la transition écologique des collectivités locales pourraient rapidement être annoncées. Les aides MaPrimeRenov’ pour la rénovation des logements et le bonus écologique pour les voitures électriques pourraient, quant à elles, être sérieusement rabotées. Concrètement, le gouvernement pourrait réduire le montant de l’aide à l’achat d’une voiture électrique de 4 000 euros à 3 000 euros au 1er janvier 2025, et durcir par la même occasion les conditions d’accès. Quid des aides à l’installation des bornes de recharge ? Et de la reconduction du leasing social ? Celui-ci sera-t-il reconduit comme annoncé au début de 2024 ou simplement remis au placard ? Pas d’information à ce stade, mais il est très important de s’interroger sur ces différents sujets, et rapidement trancher.
Immobilier et stratégie ZAN au cœur des préoccupations
Si un coup de frein est donc fortement à craindre du côté du développement de la mobilité électrique, l’équipe du Savoyard Michel Barnier devra se soucier également du secteur immobilier qui traverse une crise inédite. On vient de le dire, MaPrimeRenov’ pourrait baisser, mais qu’en sera-t-il de la lutte contre les passoires thermiques et du calendrier établi ? Constructions durables, rénovations thermiques et stratégie ZAN sont pour beaucoup des dossiers prioritaires, mais le seront-ils aussi aux yeux du nouveau gouvernement ? Ces questions font partie intégrante des défis écologiques du gouvernement Barnier.
Il faudra trancher sur les oppositions sur l’énergie
Enfin, la question des énergies a suscité de vifs débats lors de la dernière campagne présidentielle. Partisans et farouches opposants de l’éolien, du photovoltaïque et du nucléaire violemment opposés si bien qu’il est aujourd’hui difficile de prévoir quelle direction prendra le développement des énergies renouvelables. A moins que Michel Barnier ne rejoigne les positions défendues alors par Valérie Pécresse, candidate LR à la Présidentielle: une forte relance du nucléaire, et un net ralentissement de l’éolien.