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Scooters électriques en libre-service : Le Conseil de Paris va choisir… mais qui?

par Laurent F.

Lancé à la fin 2021, l’appel d’offres de la Mairie de Paris pour les flottes de scooters électriques en libre-service devrait enfin connaître son épilogue dans les prochains jours. Quels seront les trois opérateurs choisis par la Ville ? On fait le point.

Doit-on le rappeler ? Quatre opérateurs se partagent actuellement le marché parisien des scooters électriques en libre-service. Longtemps en situation de monopole, Cityscoot doit rivaliser avec Cooltra, Yego, ainsi que Troopy dont les premiers scooters électriques ont été déployés fin 2022. Un choix pléthorique, donc. Trop pour la Mairie de Paris qui a donc souhaité, remettre de l’ordre dans ce qui était vu comme une situation un peu trop anarchique (en tout cas, source de désordre et d’incivilité dans l’espace public). C’est ainsi qu’à la fin 2021 un appel d’offres a été lancé qui, d’entrée, annonçait la couleur : parmi les candidats, seuls trois seront retenus qui pourront exploiter durant cinq ans une flotte maximale de 2 500 scooters chacun. Un appel d’offres dont on devait connaître l’aboutissement à l’été 2022. Avant que l’annonce ne soit reportée une première fois en décembre de la même année. Puis en mars 2023. Et enfin en juin. À moins d’un nouveau report surprise, le Conseil de Paris devrait donc voter dans les prochains jours. Et décider une bonne fois pour toutes lesquels de tous les candidats présents opéreront sur le bitume parisien à compter du 1er septembre prochain.

Combien d’opérateurs sont candidats?

La Mairie de Paris n’ayant pas communiqué sur le sujet, difficile de le savoir. Mais selon des sources proches de la municipalité, ce serait une bonne dizaine d’opérateurs qui auraient montré patte blanche au lancement de cet appel d’offres. Au fil du temps quelques-uns auraient toutefois décidé de se retirer, si bien qu’aujourd’hui, on n’en compterait plus que six : les quatre précédemment cités bien sûr, le Hollandais Felyx et un opérateur américain dont on ignore le nom à ce stade.

Quels sont les favoris ?

Les quatre opérateurs déjà présents partent évidemment avec une nette longueur d’avance au regard de leur ancienneté, et donc de leur parfaite connaissance du «terrain». Pour autant, rappelons-le, la Mairie ne devrait en retenir que trois. Lesquels ? Là encore, difficile à dire tant chacun dispose de ses avantages comme de ses inconvénients. Mais bon, tout de même…

Cityscoot peut-il perdre l’appel d’offres ?

Longtemps ultra favori, Cityscoot ne s’impose finalement plus comme le grand vainqueur obligé. Certes, voilà sept ans déjà que ses scooters bleus et blancs (équivalents 50 cc) circulent dans Paris et son agglomération. C’est dire s’ils font partie du décor ! Des engins particulièrement appréciés des usagers parisiens qui en ont fait leur leader. Sauf que l’entreprise vient de traverser quelques tourments qui auront nécessité sa recapitalisation. Depuis l’an passé, la RATP est devenue actionnaire majoritaire. Pour autant, les choses ne se sont guère arrangées puisque Cityscoot a récemment réduit la taille de sa flotte parisienne. Surtout, il vient de perdre le marché niçois où il opérait pourtant depuis cinq ans. De quoi faire vaciller un trône qui, pourtant, semblait au départ particulièrement stable… Mais relativisons : franchement, on voit mal comment cet appel d’offres pourrait échapper au doyen des opérateurs !

Cooltra : Déjà gagnant?

Tout comme à son principal rival, d’ailleurs. Non seulement le Barcelonais Cooltra revendique son leadership parisien en nombre de véhicules (plus de 2 000 scooters équivalents 50 cc) et la deuxième place en nombre d’utilisations, mais sa flotte s’est étendue à plusieurs villes de la petite couronne. Quant à son chiffre d’affaires, il a bondi de 400% en 2022. Ses scooters (blancs et bleus, eux aussi) sont de plus en plus appréciés par les Franciliens qui aiment leur légèreté, leur maniabilité, ainsi que la qualité des services. Bref, de quoi se sentir confiant, très confiant, à quelques jours de l’annonce des désignations.

Yego : L’atout charme !

Du côté de Yego, aussi on est confiant. L’opérateur dispose en effet de sérieux atouts. Ses scooters aux allures de Vespa séduisent une clientèle à 30% féminine quand ses rivaux n’atteignent pas les 20%. Fort de ce qui constitue un réel avantage, l’opérateur a décidé de mettre les bouchées doubles en prévoyant de renouveler sa flotte avec de nouveaux engins toujours aussi chics et rétro mais allégés de 10 kg. Ils seront aussi pourvus d’un top-case à système de pesée, ce qui devrait permettre de fournir non seulement le casque, mais aussi une paire de gants. Plus urbain, impossible!

Troopy se tient prêt

Des quatre déjà présents, reste Troopy chez qui on affiche aussi une certaine confiance. Sa force ? Deux nouveaux modèles de scooters électriques Yamaha (un équivalent 50 cc et un équivalent 125 cc conçus spécifiquement pour l’opérateur) dont le déploiement a débuté en octobre dernier. Sa faiblesse ? Seulement 650 véhicules sont disponibles pour le moment. «Mais nous en déployons 150 à 200 de plus chaque mois. Nous serons prêts pour septembre !», assure-t-on chez Troopy qui, quels que soient les résultats, est assuré d’une chose: quoiqu’il arrive, ses équivalents 125 cc resteront bel et bien sur le marché parisien !

Felyx : L’outsider peut-il créer la surprise ?

Déployé dans vingt-quatre villes hollandaises et à Bruxelles, Felyx (et ses scooters vert kaki) revendique plus d’un million d’utilisateurs qui ont téléchargé son application. Fortement impliqué dans une mobilité décarbonée, son engagement pourrait plaider en sa faveur. Pas ses tarifs en revanche, nettement plus élevés que chez les quatre autres opérateurs.

Combien ça coûte ?

Justement, les tarifs pratiqués peuvent-ils influer sur la décision parisienne ? Pas sûr. Sur celle des futurs usagers en revanche, oui. Les voici : 

Cityscoot : à partir de 0,30 euro/minute. 30 euros/jour. 129 euros/mois. Packs prépayés: de 11 euros/30 minutes à 34 euros/100 minutes.

Cooltra : à partir de 0,35 euro/minute. 25 euros/jour. 123 euros/mois. Packs prépayés: de 10 euros (2 euros offerts) à 90 euros (40 euros offerts). 

Yego : 0,38 euro/minute. Packs prépayés : de 10 euros (1,50 euro offert) à 100 euros (50 euros offerts). 

Troopy : à partir de 0,38 euro/minute pour le Neo’s (50 cc) et 0,48 euros/minute pour le E01 (125 cc). 20 euros/jour. Packs prépayés : de 15 euros (4 euros offerts)  à 60 euros (27 euros offerts). Un abonnement mensuel est proposé (9 euros par mois) qui permet une réduction de 20% sur tous les trajets.

Felyx : à partir de 0,33 euro/minute. Packs prépayés : de 25 euros/90 minutes à 90 euros les 6 heures. Pass 1 journée : 14,99 euros (pour 2 heures d’utilisation au total). À cela, viennent systématiquement s’ajouter 0,75 euro pour frais de déverrouillage, 0,10 euro/minute pour le stationnement. Sans oublier les frais de réservation: 0,15 euro/minute.

(Attention : Ces tarifs sont ceux actuellement appliqués à Bruxelles et aux Pays-Bas, et peuvent évidemment varier si Felyx est sélectionné par la Ville de Paris).

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