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Cinq arguments pour contrer les réticences face aux voitures électriques

par Laurent F.

Certes, le marché des voitures électriques explose, mais de lourdes résistances demeurent. Comment réagir face à ceux qui voient l’électrique d’un mauvais œil? Pas toujours facile. D’autant que certaines de leurs remarques ne sont pas forcément infondées, reconnaissons-le. Voici quelques éléments clé pour vous aider!

«Les voitures électriques coûtent beaucoup trop cher!»

Le passage à un véhicule propre a un coût encore conséquent, en effet. Il faut compter environ 20 000 euros (hors bonus écologique) pour acquérir une voiture électrique d’entrée de gamme. Soit quelques 15.000 euros, bonus déduit. C’est le cas, par exemple, de la Dacia Spring Electrique. Ou de la Renault Twingo Electric qui s’affiche à environ 16.000 euros. Pour le haut de gamme, comptez jusqu’à 90.000 euros. Voire 105.000 euros pour la Tesla Model S. En cause, les batteries qui représentent une large part du coût total. Mais, à bien y réfléchir, l’investissement en vaut la peine. Il s’avèrera vite amorti. Et même rentable. 

On le sait, un VE nécessite beaucoup moins d’entretien que les voitures thermiques: vous économiserez donc quelques 30% par an sur les révisions. Quant à votre consommation d’énergie, vos dépenses fondront comme neige au soleil. Comme on l’expliquait ici, si vous parcourez 5 000 km par an (et partant du principe que votre V.E. consomme 20 kWh/100 km), votre budget annuel s’établira aux alentours de 175 euros. Au volant d’une diesel ou d’une essence, vous pouvez multiplier la facture par cinq. Voire plus!

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@APRR

«Vu le peu de bornes disponibles, ce sera forcément la galère!»

Difficile de réfuter cet argument. L’objectif fixé par le gouvernement (100.000 points de recharges installés sur le territoire à la fin 2021) est loin d’avoir été atteint. A la fin mars 2022, on en comptait quasiment deux fois moins (57.732). Mais les choses s’accélèrent! En témoigne notamment le déploiement des stations sur les autoroutes. Il n’y a pas si longtemps, leur rareté constituait un sérieux point d’achoppement. Tellement qu’une enveloppe de 100 millions d’euros a été débloquée par l’Etat.

Résultat, à la mi-2022 60% des aires de service étaient équipées en bornes de recharge rapide pour un total de 800 points de recharge. C’est presque deux fois plus qu’à la mi-2021! Et c’est loin d’être terminé puisque les acteurs du secteur se sont engagés à équiper 100% des aires d’ici à la fin de l’année. 

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«Parcourir de longues distances, c’est forcément la croix et la bannière!»

Faux. Partant du fait que 77% des automobilistes français parcourent moins de 100km par jour, on peut affirmer que les voitures électriques disposent aujourd’hui d’une autonomie répondant parfaitement à la majorité des trajets. En progrès constant depuis leur apparition, leur autonomie se situe actuellement (selon les modèles) entre 135 et environ 700km en cycle WLTP. Soit entre 100 et quelques 600 kilomètres en conditions réelles. Ce qui équivaut à peu près (pour l’autonomie optimale) à un Paris-Toulouse (588km) ou à un Paris-Bayonne (601km). Quant à l’autonomie minimale, elle concerne bien entendu des petites citadines dont l’usage est spécifiquement dédié aux courtes distances. Et qui ne nécessitent pas (le plus souvent) une recharge quotidienne.

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«Les véhicules électriques ne sont pas fiables. Vous avez vu tous ces accidents? Et ces pannes?»

Pour étayer leurs propos, les opposants aux V.E. vont sans doute vous parler de la récente étude de l’assureur Axa réalisée en Suisse. Les conducteurs de voitures électriques seraient responsables de 50% d’accidents de plus que ceux conduisant une voiture thermique. Pour autant, la raison de ce mauvais résultat n’est pas à chercher du côté de la mécanique ni de l’électrique. En cause, le conducteur! Comme l’assureur l’explique, contrairement à un moteur thermique qui accélère progressivement, un moteur électrique délivre l’intégralité de sa puissance quasi instantanément. Encore peu habitués à cette conduite forcément nouvelle, certains se laisseraient surprendre. D’ailleurs, toujours selon l’étude Axa la plupart des accidents se produiraient à l’accélération! 

Du côté des pannes? Chaque année, l’Automobile Club allemand ADAC dresse le bilan des principales causes de pannes, tous véhicules confondus, sur leur territoire. Alors, oui, c’est vrai: le nombre de pannes sur les V.E. a presque triplé en 2021. Mais, là encore, relativisons: les voitures électriques ne représentent que 0,72% de l’ensemble des défaillances techniques enregistrées. Ceci, alors que la part des véhicules électriques est passée en un an de 6,7% à 13,6%. Un problème vraiment mineur, donc.

«Les voitures électriques ne sont pas si vertes qu’on le dit. Les batteries, on en parle?»

Voilà LA question qui fait effectivement débat! Celle sur laquelle tout le secteur se penche. De fait, les batteries fonctionnent au lithium, un métal alcalin nécessitant une extraction difficile et très gourmande en énergie. Avec des effets négatifs sur la biodiversité, selon l’immense majorité des scientifiques. En conséquence, la question du recyclage s’est elle aussi rapidement posée. Pour remédier au problème, constructeurs, Etats et institutions travaillent activement sur le sujet, et disposent de solides projets de développement. Comme l’Alliance Européenne pour les batteries, notamment. Pilotée par EIT InnoEnergy (sous l’égide de la Commission Européenne), elle réunit industriels, chercheurs et institutions qui travaillent ensemble à l’émergence de batteries durables. «C’est un très gros enjeu à l’échelle européenne. Et les perspectives sont extrêmement prometteuses.», nous confiait Karine Vernier, Directrice France d’EIT InnoEnergy, en début d’année.

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