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La Loi Climat & Résilience bouscule le marché de l’immobilier

par Laurent F.

C’est ce 1er février qu’ont été publiés les résultats d’une grande enquête venant mesurer l’impact des nouvelles réglementations imposées par la loi Climat et Résilience.

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Une enquête de grande ampleur

Et si, face à la nécessaire transition énergétique, les choses étaient en train de changer sur le marché de l’immobilier? Pour le savoir, la plateforme Seloger.com a réalisé une enquête de grande ampleur. Une étude qui s’appuie sur cinq millions d’annonces publiées sur le site, ainsi que sur les transactions conclues par ses agences partenaires depuis 2018. A cela vient encore s’ajouter un sondage réalisé par Opinionway auprès de 5 000 Français représentatifs de la population.

A la clé, plusieurs interrogations. Entrée en vigueur au 1er janvier dernier, l’interdiction de location des biens classés G+ (ceux dont la consommation d’énergie est supérieure à 450kWh/m2 par an). A-t-elle été anticipée? La loi Climat et Résilience impacte-t-elle réellement le marché? Et, bien sûr, comment réagissent les Français face à ces nouvelles réglementations?

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De plus en plus de passoires thermiques mises en vente

Premier constat: si 80% des Français ont certes déjà entendu parler du Diagnostic de Performance Energétique (DPE), 71% d’entre eux ne connaissent pas pour autant les nouvelles réformes qui lui sont liées. Pour autant, ce DPE est devenu un élément central pour tout futur acquéreur puisque 90% déclarent ne plus visiter que les biens au «bon» DPE. Ou, autre possibilité, ils font d’un fragile DPE un solide argument de négociation!

Conséquence: Les passoires thermiques représentent aujourd’hui 19,2% de l’ensemble des biens mis en vente sur la célèbre plateforme quand, en 2020, ils n’étaient «que» 11,2%. Pour Thomas Lefebvre, Directeur scientifique de SeLoger, «le nouveau mode de calcul et l’obligation de renseigner la classe DPE dans les annonces de biens en vente ont contribué à cette augmentation. Le DPE a aussi joué un rôle clé dans les décisions de vente pour l’ensemble des biens immobiliers, qu’il s’agisse de résidence principale, d’investissement ou de résidence secondaire.»

Bon à savoir: Sur les 511 000 biens G+ concernés par l’interdiction de location en cas de nouveau bail ou de renouvellement, 200 000 seraient aujourd’hui loués.

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Un réel impact sur la décision de vente

Autre conséquence mesurée: les propriétaires bailleurs visés par ces nouvelles réglementations ne sont pas les seuls à se sentir concernés. 31% des vendeurs d’une résidence principale auraient en effet décidé de vendre en raison d’un mauvais DPE. Pour les possesseurs d’une résidence secondaire, ils sont 50% à avoir pris cette décision. «Ce mouvement peut s’expliquer par les craintes que peuvent représenter de tels logements en termes de coûts et de temps de rénovation. Par l’importance du coût énergétique dans un contexte inflationniste également. Et par une éventuelle anticipation de perte de valeur du bien par les propriétaires.», explique encore Thomas Lefebvre. 

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Source : Hello Watt

Mais, bien sûr, des disparités existent au gré des territoires. A Paris, par exemple, le nombre de passoires en vente est aujourd’hui quatre fois plus important qu’en juillet 2021: 37% des offres. A Marseille, en revanche, celles soumises à la vente ne représentaient que 4% en 2021. Même chose aujourd’hui!

Vers une nouvelle dynamique

Pour conclure, le Directeur scientifique de Seloger résume les résultats de cette enquête: «En interdisant progressivement les locations des classes énergétiques les plus mauvaises, la loi Climat et Résilience pousse peu à peu le marché immobilier dans une nouvelle dynamique. Nous n’en sommes qu’au début du calendrier, mais des impacts sont déjà visibles, au-delà du simple marché de l’investissement. Avec un stock de passoires plus important sur le marché qu’il y a dix-huit mois, des acheteurs plus avertis et des vendeurs prêts à revoir leur prix à la baisse, le DPE est devenu un vrai critère de valorisation.»

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