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Deux usines de recyclage de batteries électriques s’installeront bientôt près des gigafactories de Dunkerque

Deux usines de recyclage de batteries électriques s’installeront bientôt près des gigafactories de Dunkerque

par Laurent F.

Depuis la mi-février on en sait un peu sur les deux usines de recyclage de batteries lithium-ion qui s’implanteront bientôt près des gigafactories de Dunkerque.

L’un est le leader des solutions de traitement de l’eau et des déchets, l’autre est un chef de file européen dans le secteur minier et métallurgique. En septembre dernier, Suez et Eramet ont annoncé leur volonté de créer deux usines de recyclage de batteries lithium-ion au cœur de ce qu’on appelle désormais la «Vallée de la batterie», tout près des gigafactories qui se sont installés ou s’installeront dans les Hauts-de-France. À savoir ACC à Douvrin depuis l’an dernier, Envision à Douai cette année, puis Verkor en 2025, ProLogium en 2026, et XTC-Orano entre fin 2026 et 2030.

Une installation soutenue par la Région Hauts-de-France

Concrètement, c’est près du site de Total, à Mardyck, que les deux usines Suez-Eramet se poseront. L’une d’elles démantèlera les batteries, l’objectif étant de traiter dès 2025 quelque 50 000 tonnes de modules par an. Soit l’équivalent de 200 000 batteries de véhicules électriques. La seconde, elle, aura pour mission d’extraire et d’affiner nickel, cobalt et lithium. Et devrait commencer son activité à l’horizon 2027. En résumé, ce sont 280 emplois directs qui sont prévus, et un investissement massif : plus de 300 millions d’euros, rien que pour Eramet. Ce à quoi viendront évidemment s’ajouter les investissements de Suez, et ceux de la Région Hauts-de-France qui place ces nouvelles implantations au cœur de sa dynamique rev3, lancée il y a bientôt dix ans avec la Chambre de commerce et d’industries (CCIR). «Face aux défis de la décarbonation, rev3 est l’étendard et le catalyseur des ambitions et actions des Hauts-de-France pour promouvoir une région plus durable et plus solidaire pour et avec les hommes, les territoires et la planète.», explique-t-on sur le site internet dédié.

Un défi primordial, mais pas sans risque

Saviez-vous que chacune de ces batteries électriques contient à elle seule 45 kg de nickel, 40 kg de lithium et 6 kg de cobalt ? Et que, selon la plupart des spécialistes, dans les vingt ans à venir il faudra quatorze fois plus de lithium qu’aujourd’hui ? Du moins si aucune innovation ne vient changer la donne d’ici là… Outre la nécessité absolue de préserver les ressources naturelles, le recyclage des batteries électriques constitue donc un enjeu essentiel. Et même primordial. Mais, en termes de pollution et de dangerosité, il n’est pas sans risque. Fabienne Castel, maire de Mardyck où s’installeront ces deux usines, le confirme et explique : «Ce processus de recyclage est dangereux, mais il est très encadré et il se fera dans des bâtiments clos pour éviter les poussières.» Pour l’élue, le sujet se situerait plutôt du côté de l’intensification du transport routier qu’impliquera immanquablement l’installation de ce très vaste complexe industriel. Des centaines de camions supplémentaires au quotidien. Rien qu’à Mardyck, «80 sont annoncés par jour. On va travailler avec Suez et Eramet pour proposer des détours qui passeraient peut être devant d’autres industries, mais qui seraient moins impactant pour les habitations. Et puis, ce n’est pas parce que l’étude d’installation sera terminée qu’on ne pourra pas continuer à avoir un travail avec l’usine et son mode de fonctionnement.» De fait, Suez et Ermat ont d’ores et déjà assuré réfléchir à la réduction du flux routier, se penchant également vers le ferroviaire, et vers le fluvial grâce au canal qui longe le site. Les travaux de construction devraient démarrer en mai prochain du côté de Suez, en 2025 pour l’usine Eramet.

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