Une vaste campagne d’affichage, anonyme, aura intrigué les Bordelais tout au long de ce mois de février. Mais, ça y est, le mystère vient d’être levé! Derrière ce grand suspens -organisé avec la complicité de la Ville et de plusieurs entreprises partenaires- se cachait en fait un puissant message de sensibilisation au service de la préservation des océans.
Si vous vivez à Bordeaux (ou si vous êtes passé par là ces temps-ci), la campagne d’affichage n’aura pas pu vous échapper. Depuis début février, une déclaration d’amour anonyme recouvrait les murs de la capitale girondine: «Océane, je ferai tout pour me rattraper. Signé N.» Aussi mystérieux que surprenant, ce message aura suscité bien des interrogations, et nombreux sont ceux qui l’auront relayé sur les réseaux sociaux. Quel amoureux éconduit pouvait bien se cacher derrière ce coup d’éclat? Océane saurait-elle entendre la flamme du dit N?…
Derrière Océane… un Océan!
Au terme de trois petites semaines, le mystère vient d’être levé, révélé en grand format sur les écrans digitaux de la Promenade Sainte Catherine ainsi que sur les réseaux sociaux. Qui se cachait donc derrière le N. de cette étonnante campagne? Et si ce type d’initiative surprise n’est pas véritablement une première en terme de marketing, celles-ci ont toujours le mérite de nous piéger. Non, N. n’est bel et bien pas l’amoureux transi que l’on voulait s’imaginer, mais… une jeune entreprise girondine nommée Nomads Surfing! Et si elle proclamait là vouloir «se rattraper», c’est parce qu’elle annonçait par ce spectaculaire biais le lancement de son fonds de dotation Nomads Ocean Care qui soutiendra des associations locales s’engageant pour la préservation des écosystèmes marins. Une initiative partagée en toute complicité par la Ville de Bordeaux qui compte s’associer à la collecte de fonds. Mais, au fait, qu’est-ce que Nomads Surfing?
Surfer, oui, mais en protégeant les écosystèmes marins!
A l’origine de Nomads Surfing, trois passionnés de surf, Basile, Nicolas et Thomas. Des amoureux de la nature aussi, bien conscients de l’impact de l’industrie sur la planète, notamment du fait des matériaux utilisés pour les différents équipements. C’est ainsi qu’en 2018 nos trois globe-trotteurs décident d’agir en lançant des produits contribuant à la protection de l’océan. Des planches de surf labélisées «éco-board», des ailerons de surf fabriqués en France à partir de filets de pêche recyclés (une première en Europe!). Ou encore un grip fabriqué lui aussi en France à partir de bouchons de vin recyclés, et un leash conçu à partir de ceintures de sécurité et de combinaisons de surf usagées. Et pour aller jusqu’au bout de sa démarche, Nomads Surfing s’engage aussi à reverser 5% de son chiffre d’affaires à des associations (locales et internationales) qu’elle a choisi de soutenir. Parmi elle, la Water Family qui s’est donnée pour mission d’éduquer à la préservation de l’eau et de l’ensemble du vivant. Ou encore The Coral Planters, qui travaille à la protection des écosystèmes marins.
«De nombreuses entreprises se sont manifestées, et nous sommes fiers de voir l’engouement que cela suscite.»
Nicolas, co-fondateur de Nomads Surfing
Une campagne réalisée en concertation avec la Ville et les entreprises
Mais revenons à cette campagne. Développée par l’agence Willie Beamen (spécialisée dans les stratégies musclées), elle aura donc été réalisée en concertation avec la Ville qui a mis à disposition ses panneaux d’affichage, tandis que d’autres acteurs se sont eux aussi engagés. Ainsi, par exemple, JC Decaux a offert la pose et l’impression des affiches (avec du papier 100% recyclé de forêts FSC). Quant à Graphicolor, elle a financé leur impression des affiches. En point d’orgue, une table ronde sera organisée le 10 mars prochain qui rassemblera élus locaux, fondateurs de Nomads Surfing et partenaires. Histoire de faire le point sur les actions communes à mettre en place.
Un accélérateur de fonds
En réalité, cette campagne n’avait donc qu’un (ambitieux) objectif: la responsabilisation de tous, qui doit passer par une large et nécessaire prise de conscience. «75% de la pollution de l’océan vient de la terre. Même à cinquante minutes de l’Atlantique, la protection de l’océan commence véritablement dans la Garonne!», expliquent les fondateurs. «Depuis le début de l’aventure nous soutenons des associations de protection de l’océan, et nous n’avions pas la structure pour engager d’autres partenaires à nos côtés. Ce fonds de dotation va nous permettre de capter plus rapidement, plus efficacement, et de façon plus large des fonds directement destinés à diverses associations locales qui s’engagent sur de la sensibilisation, de la dépollution ou encore de la restauration d’écosystèmes. De nombreuses entreprises se sont manifestées, et nous sommes fiers de voir l’engouement que cela suscite.»