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BNP Paribas, LCL, BPCE… Les banques passeraient-elles (enfin) au vert?

par Laurent F.

Si durabilité ne rime que rarement avec établissement bancaire, de plus en plus nombreuses sont les offres (et les communications!) qui viennent mettre en avant le soutien à des solutions favorisant la transition écologique.

Souvent accusées de greenwashing les banques sont depuis longtemps dans le collimateur des ONG. En témoigne la quatorzième édition du rapport «Banking on Climate Chaos» publié en avril. A cette occasion, Lucie Pinson, fondatrice et Directrice de Reclaim Finance, nous l’avait confirmé: «Les banques, historiquement leaders sur le charbon, demeurent parmi les plus gros financeurs des énergies fossiles. (…) BNP Paribas est la première banque de BP, Shell et ENI. Et si elle n’est «que» la deuxième de TotalEnergies, c’est parce que la première place est occupée par une autre banque française, Crédit Agricole. Nos banques misent soi-disant sur la transformation de ces grandes entreprises. Elles seraient, d’après elles, indispensables au développement des énergies renouvelables. (…) Quoiqu’on pense de cette hypothèse, il est certain qu’elles ne font rien pour pousser les majors pétrolières et gazières à allouer leurs dépenses d’investissement aux solutions. Pire, leurs filiales de gestion d’actifs votent encore contre l’action climatique lors des assemblées générales de ces groupes pétro-gaziers.» 

Greenwashing ou prise de conscience?

Un constat sombre, donc. Que vient confirmer la plateforme Moralscore qui décortique les comportements réels des entreprises, tous secteurs confondus. Elle a notamment classé les banques françaises selon leur approche éthique, et les résultats sont sans appel. Les cinq dernières de ce classement (qui compte vingt-trois enseignes)? HSBC, Banque Populaire, Société Générale, LCL et BNP Paribas. Toutes figurent très loin de leur concurrente NEF (Nouvelle Économie Fraternelle), jugée par de nombreux experts comme la banque française la plus éthique.

Est-ce une question d’image, à l’heure où les ONG se font de plus plus virulentes et les clients plus exigeants sur ces questions? A moins qu’il s’agisse simplement d’une soudaine prise de conscience? Toujours est-il que de plus en plus nombreux sont ces établissements à proposer des offres dites «durables». Rien que ces derniers mois, plusieurs ont été lancées. Impossible d’être exhaustif, mais citons en trois. A vous de juger!

Cap sur la mobilité chez BNP Paribas

Dans un récent post Linkedin, BNP Paribas communiquait sur sa nouvelle initiative baptisée BNP Paribas Mobility. Une initiative qui «vise à accélérer le développement de #SustainableMobility en intensifiant la collaboration entre les différents métiers de la banque et en adoptant une approche globale. Pourquoi est-il si important d’aborder cette question à l’échelle mondiale? Tout simplement parce que la mobilité durable ne peut se faire en se concentrant uniquement sur des acteurs individuels ou des solutions isolées. Il est essentiel de travailler ensemble afin de créer un écosystème cohérent et efficace.» Et ses communicants  de détailler les cinq grands axes de BNP Paribas Mobility:

  • Financer des infrastructures traditionnelles: «BNP Paribas accompagne la transition des infrastructures traditionnelles (aérien, ferroviaire, routier…), tout en soutenant le déploiement de nouvelles infrastructures répondant aux enjeux actuels et futurs, comme les bornes de recharge électrique et hydrogène.»
  • Accompagner les acteurs de l’industrie automobile vers une mobilité plus durable.
  • Créer de nouvelles offres et services de mobilité pour les entreprises.
  • Développer des offres sur-mesure pour les nouvelles (grosses) flottes.
  • Accompagner les particuliers.

«Il est temps de passer à l’action et de travailler ensemble pour construire un avenir plus durable et respectueux de notre planète.», conclut ce post Linkedin qui a dû faire bondir Lucie Pinson et les experts du «Banking on Climate Chaos»!

 

BPCE : Des offres de financement durable sur ses applis bancaires

Le groupe BPCE -qui réunit la Banque Populaire (19ème du classement Moralscore) et Caisse d’Epargne (11ème)- a enrichi cet été ses applications mobile d’une nouvelle plateforme de services. L’objectif: «Accompagner les clients particuliers dans leur démarche de réduction de leur empreinte carbone et dans la concrétisation de leurs projets éco-responsables en matière de logement, de mobilité et d’épargne.» Dans un communiqué, le Groupe précise: «Priorité du plan stratégique du Groupe BPCE, le climat est un défi majeur qui préoccupe la très grande majorité des Français: 84% pensent qu’il faut agir en faveur du climat et 76% d’entre eux souhaiteraient s’impliquer davantage personnellement, mais jugent cela coûteux et compliqué. C’est pourquoi les équipes digitales du Groupe BPCE ont développé la plateforme «Conseils et Solutions Durables» Pour connaitre son empreinte carbone, les clients des deux enseignes disposent donc désormais d’un simulateur conçu avec l’ADEME. Et la plateforme permet aussi (notamment) d’identifier les travaux de rénovation à réaliser dans son logement, de calculer les aides potentielles, de trouver des solutions de financement. Même chose du côté des mobilités vertes: aides et subventions disponibles, recherche d’un véhicule à l’achat ou à la location, et bien sûr propositions pour financer et assurer le véhicule propre. Sans oublier la mise en avant «de produits d’épargne responsable pour les particuliers désireux de donner du sens à leur épargne en les orientant vers des projets durables.»

LCL: Pour les entreprises 50% de prêts à impact d’ici 2025

21ème (et donc avant-dernière du classement Moralscore), LCL entend«se mobiliser en faveur d’un monde plus durable et plus inclusif.» «Dans ce domaine, les banques ont un rôle à jouer et une responsabilité toute particulière au travers de l’effet de levier inhérent à leur activité. Il est essentiel d’orienter l’épargne de nos clients vers le financement de projets plus respectueux de la société et de l’environnement.», argumente la banque sur son site internet. Pour ce faire, LCL s’est donné trois priorités: agir pour le climat, renforcer l’inclusion et la cohésion sociale, et contribuer à une ville durable. «Sur l’aspect climat, LCL avance pour réduire de moitié ses émissions de CO2 d’ici 2030 et contribuer ainsi à atteindre la neutralité carbone en 2050. La banque travaille désormais à la réduction des émissions de CO2 des projets de clients qu’elle finance. Elle met ainsi en place des dispositifs de conseil et d’accompagnement afin de les aider à opérer leur propre transition. En ce qui concerne les entreprises, la banque vise 50% de prêts à impact d’ici 2025.»  A noter que, cet été, LCL a lancé ponctuellement (du 30 juin au 25 août dernier) une offre nommée «LCL Impact Green». «Ce titre de créance Green à Impact, adossé exclusivement à des projets verts (comme des centrales photovoltaïques par exemple) avec un impact environnemental positif, offre une protection partielle du capital initial à hauteur de 65% à l’échéance.», précisait l’enseigne.

 

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