Les véhicules rétrofités bientôt intégrés dans les flottes publiques

Par Anna Denysova
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véhicules

Dans le cadre de la Loi Industrie verte, un mois après les sénateurs (et contre l’avis du gouvernement), les députés viennent de voter un amendement autorisant les flottes publiques à s’équiper de véhicules rétrofités. Une bonne nouvelle pour les acteurs du secteur. Pour Tolv notamment qui a récemment annoncé une levée de fonds de 6,5 millions d’euros.

Un communiqué du gouvernement publié fin avril annonçait le lancement d’un grand plan d’action pour favoriser le développement du rétrofit. Et si l’on ne connaît pas vraiment encore ce qu’il entend faire concrètement, force est de constater que les choses avancent. Plus vite qu’il ne le souhaite, même! Alors qu’il avait émis un avis négatif, les sénateurs ont voté fin juin un amendement dans le cadre de l’examen du projet de loi Industrie verte. Celui-ci autorise l’introduction du rétrofit dans les objectifs de renouvellement des flottes publiques. Restait encore aux députés à confirmer cette volonté. Le 10 juillet dernier, ils se sont mis au diapason. A quelques petits bémols, près…

Des flottes en partie rétrofités d’accord, mais pas de véhicules utilisant du bioGNV!

Ainsi, la rapporteuse Modem Anne-Laure Babault a-t-elle souhaité supprimer la référence aux proportions minimales de véhicules rétrofités potentiellement imposées par décret. Selon elle, ce quota risquerait de «constituer une rigidité trop forte compte tenu du caractère émergent de la filière.» Mieux vaut laisser le choix aux responsables des achats de décider de la proportion qu’il ou elle souhaite inclure dans ses flottes, a-t-elle précisé. La députée a par ailleurs demandé la suppression des véhicules utilisant du bioGNV de la liste des véhicules légers à très faibles émissions qu’elle a jugé «contraire à la Directive européenne 2019/1161 (dite «Directive Véhicules Propres») qui impose des seuils maximum d’émissions à l’échappement dans les véhicules acquis dans le cadre de la commande publique, seuils que les véhicules utilisant le bioGNV ne satisfont pas.»

Le spécialiste du rétrofit des véhicules professionnels annonce une levée de fonds… ouverte au public!

Toujours est-il que les choses avancent, donc. Et que les flottes publiques devraient prochainement s’enrichir de véhicules rétrofités. Une très bonne nouvelle pour la start-up iséroise Tolv (anciennement Phoenix Mobility). Spécialisée dans le retrofit de véhicules utilitaires et l‘électrification des flottes de véhicules professionnels, Tolv vient tout juste d’annoncer une levée de fonds de 6,5 millions d’euros. Une annonce qui «intervient moins d’un an après l’obtention de sa première homologation, et la signature de son partenariat stratégique avec Renault Group», se réjouit-elle dans un communiqué. Avant d’annoncer l’entrée dans son capital du fonds d’investissement à impact Amundi Finance et solidarité, du fonds de capital-risque à impact Shift4Good, et du fonds de capital-développement Rhône-Dauphiné Développement notamment. 

Beaucoup plus étonnant, jusqu’au 31 juillet cette levée de fonds est également ouverte au grand public via la plateforme participative LITA. Une décision qui vient répondre au désir des fondateurs de Tolv de«donner à chacun l’opportunité d’acquérir des obligations convertibles en actions afin de contribuer à la transition écologique dans le secteur du transport en France et prochainement en Europe, grâce à l’électrification des véhicules polluants».

«Tolv souhaite maintenir son avance sur le secteur en produisant 9 500 kits d’ici 2027 et 40 000 d’ici 2030, équivalents à 131 681 tonnes de CO2 évités.»

Tolv, communiqué

Le kit de conversion Renault Master attendu début 2024

A noter que Tolv ambitionne de lancer l’industrialisation et le déploiement de son Kit Renault Master à compter du premier trimestre 2024. De même, elle entend décliner son kit sur l’ensemble de la gamme utilitaire via le développement de sa nouvelle plateforme de rétrofit. Et ce n’est pas tout: «Tolv souhaite maintenir son avance sur le secteur en produisant 9 500 kits d’ici 2027 et 40 000 d’ici 2030, équivalents à 131 681 tonnes de CO2 évités par rapport à la production de véhicules électriques neufs.» La start up vise la constitution d’un réseau de 300 garages et concessions partenaires agréés d’ici 2026. La décision des députés et sénateurs tombent donc à pic!

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