François Bayrou, Premier Ministre: Ses prises de position pour la transition écologique

Par Laurent F.
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Bayrou

Le Président du Modem succède donc à Michel Barnier au poste de Premier Ministre. Bonne ou mauvaise nouvelle pour la transition écologique? Avant d’en savoir plus sur ses intentions et son programme, revenons sur ses déclarations passées.

Il n’est évidemment plus à présenter: François Bayrou -Président du Modem, ancien Ministre de l’Education nationale sous Jacques Chirac et furtif Ministre de la Justice dans le premier gouvernement d’Edouard Philippe- est donc devenu le sixième Premier Ministre d’Emmanuel Macron. Plusieurs fois candidat à l’élection présidentielle, celui qui projetait il y a quelques semaines encore de se représenter en 2027 s’est donc lancé dans l’arène. Et entend bien tenir plus que les trois mois qu’aura duré le gouvernement Barnier. «La réconciliation est possible.», a-t-il lancé une heure à peine après l’annonce de sa nomination ce 13 décembre, à la porte du Haut-Commissariat au plan qu’il présidait depuis quatre ans. 

Un grand Ministère de la nature et du développement durable

Député des Pyrénées-Atlantiques entre 1986 et 1992, c’est en 1993 que François Bayrou se fait connaître au niveau national en devenant Ministre de l’Éducation nationale dans les gouvernements d’Edouard Balladur puis d’Alain Juppé. Cinq ans plus tard, il est élu à la présidence de l’UDF, un poste qu’il occupera pendant huit ans. Et c’est sous l’étiquette du parti centriste qu’il se présentera pour la première fois à l’élection présidentielle de 2002, arrivant à la quatrième place avec 6,8% des voix. A l’époque, même s’il ne place pas les questions environnementales au centre de ses préoccupations. François Bayrou prône tout de même la création d’un grand Ministère de la nature et du développement durable. Et soutient l’idée d’une énergie nucléaire «propre», à ses yeux le «seul moyen» d’atteindre les objectifs de réduction des émissions GES fixés par le protocole de Kyoto signé en 1997, à l’occasion de la COP3.

Un programme 2007 jugé trop peu ambitieux

Lorsqu’en 2007, il se présente pour la deuxième fois aux présidentielles, François Bayrou termine troisième avec 18,6%. Durant sa campagne le centriste prône une baisse de la consommation d’énergie et une modification des sources d’approvisionnement. Il fixe l’objectif d’une division par quatre des émissions GES à horizon 2050. Dans son programme figurent aussi la création d’une taxe carbone sur les carburants fossiles, une limitation des pesticides, la réduction de 20% de la quantité de déchets. Il souhaite également lutter contre les publicités usant de greenwashing. Pas de quoi s’attirer les faveurs des différentes associations et ONG qui critiquent alors un  sérieux manque d’ambition.

Pour une «écologie positive»

Après l’élection de Nicolas Sarkozy, l’UDF se fragmente. François Bayrou crée alors le Modem qu’il veut voir comme un parti centriste indépendant de la droite et de la gauche. Et c’est sous cette investiture qu’il se présente pour la dernière fois à l’élection présidentielle de 2012. Il y plaide pour une «écologie positive»: «Nous avons été précurseurs du «produire en France». Nous voulons être précurseurs sur le sujet de l’écologie positive, celle qui prend en charge la totalité des liens de l’homme avec la nature.», dit-il alors.

Sur la question des énergies, François Bayrou se montre nuancé sur le nucléaire, le voyant comme «une énergie de transition» plutôt qu’une réelle solution, et préfère développer la part des énergies renouvelables. Son objectif: 40% en 2030. En revanche, pas un mot à l’époque sur les actions à mener face au réchauffement climatique, à la pollution de l’air ou aux déchets, par exemple. Il  terminera cinquième avec 9,1% des suffrages.

Un homme «écologiquement discret» ces dernières années

En 2017, quelques mois seulement avant le début de la campagne, l’actuel maire de Pau renonce finalement à se représenter aux présidentielles, et soutient Emmanuel Macron avec qui il passe alliance. Nommé Ministre d’État et Ministre de la Justice dans le premier gouvernement d’Édouard Philippe, il quitte son poste un mois plus tard, suite à l’affaire des assistants parlementaires pour laquelle il a finalement été relaxé le 7 février dernier. En septembre 2020, Emmanuel Macron le nomme Haut-commissaire au Plan. Un poste déchargé des questions environnementales, autant de sujets réservés à l’Elysée et à Matignon. Depuis lors, on a peu entendu François Bayrou sur ces questions. Sa prochaine déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale devrait nous en dire plus…

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