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La Fondation de Rothschild en marche vers la transition

par Laurent F.

Créée en 1852, la Fondation de Rothschild accueille les personnes en situation de fragilité à tous les âges de la vie. Sa Directrice Générale Lucile Rozanes Mercier nous en dit plus sur la transition énergétique et environnementale entreprise depuis quelques années par l’institution.

@Fondation de Rotschild

Sept ans pour tout changer

Reconnue d’utilité publique et à but non lucratif, la Fondation de Rothschild rassemble quinze établissements médico-sociaux ou sanitaires en Ile-de-France et dans l’Oise. Soit, au total, 80 000 m2 et quelques 600 lits, depuis les crèches jusqu’aux centres de rééducation, cliniques de jour et autres Ehpads. Depuis 2020 et la promulgation du Décret Tertiaire qui impose aux structures tertiaires de plus de 1000 m2 une réduction de leur consommation d’énergie, la Fondation s’est engagée dans un vaste chantier de travaux et d’aménagements. L’objectif: réduire de 40% ses consommations à l’horizon 2030 comme l’exige le gouvernement. La Directrice Générale de la Fondation de Rothschild, Lucile Rozanes Mercier, nous explique les principales étapes de ce vaste plan dont l’origine remonte avant même ce fameux décret.

«Les petites mesures ponctuelles ne peuvent évidemment pas suffire. Il s’agit de travailler profondément sur toutes nos infrastructures et nos équipements.»

Lucile Rozanes Mercier,  Directrice Générale Fondation de Rothschild

Une résidence hôtelière en tous points exemplaire

«Dès la loi ELAN de 2018 nous avons souhaité nous pencher sur ces questions. La Fondation y a toujours été très sensible. J’en tiens pour preuve, notamment, notre crèche multi-accueil et inclusive «Les 2 Maries» livrée en septembre 2019 dans le 12ème arrondissement. Elle est construite au sein d’une résidence hôtelière de six étages que nous avons promue et dotée de toutes les innovations écologiques: structure bois, récupération des eaux grises, énergie solaire. Ce qui constituait une première à Paris, et même au plan national.

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Au-delà de l’exemplarité de ce bâtiment, notre préoccupation se porte vers tous nos autres établissements construits à des dates très variées et qui ne sont évidemment plus aux normes. Par exemple, notre Ehpad de Chevilly-la-rue, la Résidence Saint-Jean Eudes, est un ancien monastère, et nous savons que les travaux y seront importants. Bref, il nous fallait tout revoir. Pour ce faire, nous avons mobilisé plusieurs cabinets, avons fait un appel à projets et consulté nos différents fournisseurs afin de ne pas nous limiter à quelques aménagements. Les petites mesures ponctuelles ne peuvent évidemment pas suffire. Il s’agit de travailler profondément sur toutes nos infrastructures et nos équipements.» 

Des cahiers de charges entièrement revus

«L’étape suivante, majeure car embrassant l’ensemble de notre politique d’économie énergétique, a été la récente signature (après une large consultation auprès des fournisseurs) d’un Contrat de Performance Énergétique. Nous avons pris le parti de commencer par la consommation, notamment celle des chaudières, et par la gestion de nos énergies. Pour respecter les objectifs du Décret bien entendu, mais aussi parce que nous fonctionnons en partie sur les fonds publics. Ce qui nous oblige à une extrême vigilance.» 

@Fondation de Rotschild

Et Lucile Rozanes Mercier de poursuivre: «Le seul poste de l’énergie ne suffit évidemment pas. Nous allons bien plus loin. Nous revoyons actuellement l’ensemble de nos marchés et leurs cahiers des charges. Par exemple, nous abandonnons le bio-nettoyage pour l’éco-nettoyage. Nous demandons systématiquement à nos prestataires de s’équiper de matériels spécifiques, et de ne pas faire appel à des produits polluants. Il en va de même pour la fourniture alimentaire. Nous souhaitons abandonner les barquettes en plastique, les produits à usage unique et/ou sous vide, et nous travaillons sur la question du gaspillage alimentaire. Nous avons aussi un groupe de travail sur le traitement des déchets, un autre sur les papiers et imprimantes… D‘autres, croisés entre le siège et les directions d’établissements, réfléchissent sur différentes thématiques.». 

«Le 100% non jetable paraît encore impossible dans nos établissements.»

Lucile Rozanes Mercier,  Directrice Générale Fondation de Rothschild

Un travail de très longue haleine

A tous les postes, des réflexions sont donc menées qui apportent idées et pistes à développer. Jusqu’aux médicaments, notamment. «Ceux-ci représentent une grande source de pollution, notamment de l’eau. Nous avons donc demandé à nos pharmaciens et à nos médecins de s’engager autant que possible vers une distribution plus vertueuse des molécules, et travaillons à un meilleur système d’épuration d’eau. Tout cela est un travail de très longue haleine, mais il est évidemment indispensable.» 

Un travail de fond et d’ampleur en effet, qui comporte forcément quelques limites lorsqu’il s’agit d’établissements de soins, mais qui devront être repoussées pour poursuivre la marche de la Fondation vers cette nécessaire transition. «Si le 100% non jetable apparaît encore impossible dans nos établissements, le secteur hôtelier -en revanche- présente un énorme potentiel, et nous nous y appliquons!»

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