Le label national anti-gaspi officiellement lancé

Par Laurent F.
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Alors que la grande distribution s’apprête à proposer un panier anti-inflation, le label national anti-gaspi vient tout juste d’être officialisé par arrêté gouvernemental. Une nouvelle certification aux multiples enjeux pour les différentes enseignes. 

Chaque année, 10 millions de tonnes de nourriture finissent dans nos poubelles, ce qui (selon l’ADEME) équivaudrait à 16 milliards d’euros gaspillés. Un gâchis financier, donc. Mais écologique aussi puisque -si l’on sait que l’alimentation représente environ un quart de notre empreinte carbone- son gaspillage représenterait quant à lui 8 à 10% des émissions mondiales de CO2. Ces chiffres faramineux, le gouvernement envisage de les diminuer d’au moins 50% à l’horizon 2025. Parmi les mesures prévues à cet effet, un label national anti-gaspi avait été acté par la loi AGEC de 2020. Cette fois, ça y est: le 28 février dernier, un arrêté gouvernemental l’a officiellement lancé. Le label national anti-gaspi viendra donc désormais distinguer les enseignes de la grande distribution les plus performantes dans la réduction du gaspillage alimentaire.

Une démarche globale aux forts enjeux

Outre le fait de permettre à l’Etat d’atteindre ses objectifs, ce label représente un véritable enjeu pour les dites enseignes. D’un point de vue commercial, d’abord: tous les sondages publiés ces dernières années le montrent, une large majorité de Français favoriserait une grande surface récompensée d’un label anti-gaspillage plutôt qu’une autre. D’un point de vue RSE ensuite: il permettra de valoriser le travail quotidien des collaborateurs en magasins, et de fédérer ainsi les équipes dans une démarche porteuse de sens. De mieux gérer les invendus aussi, en intégrant notamment les dons aux associations d’aide alimentaire devenus prioritaires dans l’obtention du label. 

Comment ce label sera-t-il décerné? 

Pour obtenir ce label national anti-gaspi, le point de vente devra nécessairement être évalué par un audit réalisé par un organisme certificateur agréé par l’Etat. Celui-ci s’effectuera sur dix-sept critères répartis en quatre grandes catégories, et se déclineront en trois niveaux de maturité. Avec, pour chacun, plus ou moins de points accordés au magasin audité. Ces catégories porteront sur:

  • Une évaluation transversale de la performance globale du point de vente. 
  • Une évaluation portant sur l’approvisionnement, l’achat et la fabrication des produits.
  • Une évaluation concernant leur commercialisation.
  • Une évaluation sur la gestion des invendus. Avec (on vient de le dire) une attention particulière sur les dons aux associations.
Label

Des aides concrètes pour les commerces concernés

Différents acteurs du secteur vont désormais proposer leur expertises aux grandes enseignes. Parmi ceux-ci, Phenix. Certifiée ESUS (Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale) et B-Corp, la start-up française se pose comme leader européen de l’anti-gaspi. Ainsi, depuis bientôt dix ans, elle connecte et digitalise le don alimentaire via une plateforme entre professionnels et associations caritatives. Phenix revendique plus de 180 000 repas sauvés chaque jour. Après avoir activement participé à l’élaboration de la grille d’audit du label national, Phenix vient de lancer un service d’accompagnement à destination des distributeurs (petits ou grands) afin de les aider dans l’obtention du dit label. « Alors que les premiers audits peuvent avoir lieu dès maintenant, Phenix espère voir ses premiers partenaires obtenir le label dès le mois d’avril, et vise un total de 300 magasins labellisés d’ici la fin de l’année, annonce-t-elle.

Bon à savoir: Pour les particuliers, l’appli Phénix permet d’agir concrètement en achetant à prix réduit les invendus de 17 000 commerces (supermarchés, primeurs, magasins bio, boulangers, épiceries fines, traiteurs, fromagers, bouchers…). Elle est disponible en France, mais aussi (entre autres) en Espagne, au Portugal, en Italie et en Belgique.

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